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Réponse de l'editeur des oeuvres de Proudhon (Tops/Trinquier)

12 Juillet 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA



Avoir en tête de vouloir résumer Proudhon (ce que je fais), c'est toujours le trahir. Il analyse généralement les problèmes avec sa
méthode de dialectique sérielle qui permet difficilement la simplification. J'ai écrit tout cela à la va-vite.
Il me faudrait tout relire, réécrire, je ne prends pas le temps. Il y a pas mal de citations de mémoire. Si le sens est respecté, les mots ne le sont pas forcément.
Cette dame ou ce monsieur S.L. est typique des journalistes d'aujourd'hui. Ignorance totale mais, pour faire le buzz, le démago cherche sur internet des âneries qui peuvent s'inscrire dans l'actualité. Les anglais déboulonnent les statues des marchands d'esclaves; on va trouver le nôtre. Je lui prédis un grand avenir. Il peut postuler à Libération, spécialistes du genre. S'il avait été un peu sérieux, tout d'abord, il se serait tout d'abord souvenu que Proudhon est un homme du XIXe siècle et que le sens des mots a changé.
Commençons par le mot juif.
Le mot juif, dans le langage populaire au XIXe siècle est synonyme d'usurier, banquier, marchand d'argent :
Définition du dictionnaire Larousse de 1863 disponible sur google livres « Qui professe la religion judaïque; Fig. Usurier ».
Un exemple : Le pamphlet réellement antisémite qui aura le plus de succès à l'époque est le livre d'Alphonse Toussenel (homme d'extrême-gauche) Les Juifs rois de l'époque, 1845. En note 1, page 4, il écrit : « Je préviens le lecteur que ce mot est généralement pris ici dans son acception populaire : juif, banquier, marchand d'espèces. Personne ne reconnaît plus volontiers que moi le caractère supérieur de la nation juive. Le peuple juif tient une place immense dans l'histoire de l'humanité ; c'est le peuple organisateur par excellence, le peuple de l'unité politique et religieuse. Aucune autre race n'a été plus féconde que celle-là en individualités brillantes. Il semble qu'elle ait été douée par la nature de toutes les aptitudes. Politique, législation, beaux-arts, littérature, les juifs ont abordé et cultivé avec un égal succès tous ces domaines de l'intelligence; et sur chacun de ces domaines la trace de leur passage est restée...»
Au XIXe siècle, si tu vas chez ton banquier demander un prêt, tu vas chez ton juif; peu importe qu'il soit chrétien, musulman ou athée.
Dans les années 70, une des insultes les plus courantes était : Va donc, hé pédé! Expression qui a à peu près disparue et c'est tant mieux. Il ne faut pas penser que tous ceux qui l'employaient étaient homophobes. Il m'arrive encore de m'exclamer oh putain ! et tu ne trouveras personne qui, plus que moi exige le respect des personnes qui se prostituent. On peut penser ce que l'on veut de leur métier, mais les personnes, elles, doivent être respectées.
Et là se pose la véritable question. Si dans ses carnets intimes, quelques lettres, quelques articles de journaux il emploie le mot juif, comme tout le monde, dans le sens populaire d'usurier, il ne le fait jamais dans ses œuvres.
Pour ma part, je ne l'ai repéré que dans le Manuel du spéculateur à la Bourse, dans des pages rédigées par Duchênes et non par Proudhon 1.
Donc la véritable question qu'il faudrait se poser si on était un peu intelligent et cultivé (cela ne concerne donc pas S.L.), c'est pourquoi Proudhon qui attaque dans tous ses ouvrages la finance et la spéculation n'emploie-t-il pas le mot juif ? Avait-il senti le côté malsain et dangereux de cette expression populaire ? Je ne connais pas de texte dans lequel il s'en explique. Si l'on accepte, qu'au XIXe siècle, le fait de parler de juif pour désigner des marchands d'argent n'est pas à proprement parler de l'antisémitisme même si l'expression est d'origine antisémite, je ne connais, pour ma part qu'une seule diatribe réellement antisémite dans les carnets intimes de Proudhon au lendemain de la parution de Misère de la philosophie et SURTOUT l'expulsion de son ami Karl Grün. (Pour ma part, je me suis toujours demandé s'il n'était pas bourré lorsqu'il a écrit ces cinq lignes; le père Proudhon aimait bien boire un petit coup et, avant son mariage, cela ne m'étonnerait pas que par chagrin...). Là il faudrait demander à Edward Castleton si, dans les brouillons de Proudhon, il y en a d'autres. En revanche, les attaques contre les pouvoirs qui ont persécuté les juifs (en particulier Isabelle la catholique) sont assez fréquents dans son œuvre.
Poursuivons avec le mot race : Toujours selon le Larousse : « Lignée, tous ceux qui viennent d'une même famille : la race d'Abraham ; variété constante qui se conserve par la génération ; race blanche, race jaune, etc.; multitude d'hommes ayant une profession, des inclinations communes : Les usuriers sont une méchante race. Race future, tous les hommes à venir. » Ce n'est qu'après la guerre de 70 que le mot sera quasi strictement lié à la couleur de peau. Donc, Proudhon emploie le mot race pour désigner les blancs, les noirs ; mais il l'emploie également pour désigner les anglais, les français, les allemands ; les juifs ; les races de  paysans, les races d'ouvriers, les races royales... Dans De la Justice il  parle de la race humaine mais également de la race des Proudhon.
Sur la question des femmes :
Là, je suis un peu embêté. Je donne MON interprétation. Je ne suis pas féministe et je n'ai jamais rencontré de féministe qui a lu Proudhon pour comparer. Tout d'abord, il y a l'homme qui, à mon sens, est clairement un macho (dans le sens réel du terme), c'est-à-dire qui se sent plus fort physiquement et intellectuellement que les femmes et qui donc se doit d'être leur protecteur.
D'autre part, il est un pudibond extrême et proche de la conception de l'Eglise : Les rapports sexuels doivent strictement se faire au sein de la famille à la seule fin de procréer. Le rôle de la femme mariée est de s'occuper de l'intérieur du foyer. C'est la domina romaine. On peut écrire qu'elle appartient au mari ; mais, à l'intérieur de la maison, c'est elle qui est la maitresse quasi absolue, d'où la phrase toujours répétée et toujours tronquée du système des contradictions économiques (Philosophie de la misère): Courtisane ou ménagère et là Proudhon ajoute ménagère, dis-je et non pas servante. La ménagère, c'est-à-dire le chef du ménage (non pas dans le sens de faire la vaisselle mais dans le sens de famille, comme dans l'expression Je me mets en ménage).
Il est normal que la jeune fille travaille (il voulait que ses filles soient couturières) mais son destin est de se marier et là, c'est au mari de travailler et de remettre à sa femme suffisamment d'argent (dont elle dispose comme elle l'entend) pour organiser correctement le foyer. Une des toutes premières lettres de Proudhon à sa femme à qui il avait donné de l'argent pour qu'elle puisse s'installer en face de la prison se termine par «vous ferez de cet argent ce que bon vous semblera, je ne veux pas de comptes.» (C'est de mémoire mais je possède les Lettres à sa femme).
Ensuite, en tant que philosophe, il faut distinguer deux périodes (avant et après 1856). Dans ses premiers écrits on trouve quelques petites phrases disséminées par ci, par là, et souvent avec le sens de la provocation qu'il adore (mais ça passe pour la propriété, l'Etat ou l'Eglise... pas pour les femmes), dans lesquelles il s'oppose au féminisme que l'on trouve chez certains saint-simoniens ou fouriéristes. Deux « écoles féministes » s'affrontent : L'une rousseauiste : A l'origine il n'y avait aucune différence entre les hommes et les femmes; c'est la société qui les a créées ; il faut revenir aux origines.
L'autre : il y a des différences naturelles entre les hommes et les femmes, c'est le rôle de la société que de les annihiler. C'est cela et uniquement cela qui énerve Proudhon. Voir le paragraphe dans l'Avertissement aux propriétaires où il explique sa note du Qu'est-ce que la propriété ? dans le chapitre consacré à l'Etat : « Bien loin d'applaudir à ce qu'on appelle aujourd'hui émancipation de la femme, inclinerais-je bien plutôt, s'il fallait en venir à cette extrémité, à mettre la femme en réclusion. »
Toute sa philosophie se fonde sur le principe du pluralisme. Quelle est la première pluralité que l'on observe dans la société ? C'est qu'elle est composée de femmes et d'hommes. Il faut préserver et même cultiver leurs différences et non pas tenter de faire une synthèse : des hommes qui joueraient aux femmes (les femmelins) ou de femmes qui joueraient aux hommes (les viragos). On oublie souvent que si dans De La Justice Proudhon s'attaque à Georges Sand en tant qu'écrivain (il reconnait dans ses Carnets que c'est une femme intelligente), il s'attaque plus méchamment encore à Lamartine.
En 1856, Proudhon reçoit une lettre signée d'une certaine Delphine Saint Aignan (peut-être s'agissait-il d'un chasseur d'autographes, Proudhon est alors une célébrité énorme) qui lui demande des conseils moraux. Proudhon lui répond d'une façon fort courtoise. La réponse paraît dans la Gazette de Paris puis dans quasi tous les journaux de l'époque (le copyright n'existe pas). Elle est traduite en anglais, en allemand, en russe, on la trouve dans un journal de La Havanne...
Proudhon se fâche et écrit aux journaux qu'il est indigne de reproduire une lettre personnelle sans accord de son auteur car une lettre est comme une conversation privée. Les journaux reproduiront en Une cette lettre de reproche.  Proudhon, ça fait vendre du papier.
A partir de ce moment-là, on ne parle plus à Proudhon QUE de la question des femmes, ce qui l'énerve intensément. Jenny d'Héricourt qui essayait de se faire (sans réussir) une petite place dans le monde du journalisme, titille (je suis gentil, elle a dû être assez sèche) Proudhon sur la question, et Proudhon, sans méfiance, lui répond... Et elle publie les réponses de Proudhon dans la Revue philosophique et religieuse (sans publier ses lettres à elle). C'est ce qui explique les deux chapitres Amour et Mariage dans De la Justice car on se demande ce qu'ils font là. En fait Proudhon a hésité à écrire un livre et finalement, a ajouté ces chapitres. Le De la Justice est un résumé de ses travaux critiques antérieurs. Il compte passer à une période constructive. Il écrit donc une série de dix brochures sur l'Etat, les biens, les personnes etc. et pour lier le tout il démontre que, quel que soit le sujet, la Morale est  dans la Révolution et non pas dans l'Eglise. Puis, donc, il ajoute les deux chapitres. Il écrit texto qu'il ne connaît sur le sujet que ce qui en est écrit dans la Bible ; que, donc, sur ce point, il rejoindra l'Eglise.  Les résumer est difficile. Il faut les lire. Pour aller vite, l'homme représente la force, le combat, la guerre (on va y revenir) ; la femme le beau, l'harmonie . Or, ces deux éléments sont indispensables à la société et là, d'une certaine façon, il rejoint Platon (qu'il déteste) et affirme que l'être humain est formé du couple, qu'il est androgyne. L'homme sans la femme est une brute ; la femme sans l'homme est impuissante. Enfin (mais je pourrais remplir encore de pages), un des rôles essentiels de la femme est l'éducation des enfants jusqu'à leur adolescence. Proudhon se méfie de l'enseignement donné par l'Eglise et par l'Etat tant que le gros de la formation psychologique de l'enfant n'est pas en grande partie construite. Un tel enseignement aura toujours tendance à faire des êtres uniformes... Et on revient au pluralisme. Donc la femme doit être la maîtresse d'école des enfants ; ce qui signifie qu'elle doit être en capacité de l'être, d'où l'affirmation plusieurs fois répétée, qu'à l'adolescence, les enfants des deux sexes doivent recevoir un enseignement polytechnique. Là, Proudhon tente, encore de se passer de l'Etat. Il n'est pas très convaincant.
Ces deux chapitres provoqueront la colère de Jenny d'Héricourt et Juliette La Messine qui répondront chacune par un livre. Proudhon rédigera les feuilles que l'on connaît sous le titre la Pornocratie, se rendra compte que c'est médiocre 2  et refusera de donner le manuscrit à ses éditeurs qui le lui réclamaient 3.
Pourtant, cela lui aurait sans aucun doute rapporté beaucoup d'argent (lui qui était toujours endetté). Avec l'affaire Delphine Saint Aignan, ils étaient certains de tenir un best-seller et, sur la question des femmes, ils ne risquaient rien de Napoléon III.
J'ai gardé le meilleur pour la fin : L'esclavagisme.
Les petites phrases sont, de mémoire, tirées du livre II de La Guerre et la Paix, sans doute l'ouvrage le mieux construit de toute sa carrière. Dans les trois premiers livres, Proudhon démontre que ce qui a fait progresser les civilisations, c'est la guerre. La guerre est même intimement liée à la nature humaine : « L'homme est un animal guerrier». Il s'oppose à la recherche d'un monde sans conflit (vision chrétienne et communiste) et, dans les trois premiers livres, son philosophe de référence, c'est Hobbes (c'est tout dire). Ensuite, dans les livres IV et V, il démontre que la guerre militaire, telle que nous la connaissons n'est qu'une forme du sacrifice humain et doit disparaître. Mais les conflits doivent être préservés. Dans Dialectique et Sociologie, Gurvitch écrit un truc du style (la citation n'est pas exacte) Proudhon cherche l'harmonie universelle par le conflit universel.
La force a son droit. Dans les siècles passés, elle s'est exprimée par la guerre militaire (« forme du cannibalisme humain »); il faut trouver une organisation des sociétés qui respecte et même encourage les conflits (sinon c'est la mort de l'humanité) et qui empêche un niveau quelconque d'avoir suffisamment de pouvoir pour transformer le conflit en guerre militaire, en massacre. Ce sera la première véritable ébauche de son fédéralisme même si on en trouve des traces dans les ouvrages précédents. Donc, dans la logique de la guerre militaire, le viol des femmes, le pillage, l'esclavagisme, sont les tributs tout à fait normaux que doivent les vaincus aux vainqueurs. L'enlèvement des Sabines leur a permis de devenir des domina romaines ; l'esclavagisme ou plus simplement la soumission des peuples vaincus leur permettra de se développer au niveau des vainqueurs. C'est au cours de  cette démonstration que, de mémoire, une fois encore, Proudhon parle de l'esclavagisme aux Etats-Unis. Proudhon réaffirme son aversion pour l'esclavagisme (« faire quelqu'un esclave, c'est l'assassiner » Qu'est-ce que la propriété). Mais, nous sommes dans un cas particulier ; nous sommes au début de la guerre de sécession. Proudhon explique que les Etats du nord sont essentiellement industriels ; les Etats du sud agricoles. L'abolition de l'esclavage est le prétexte moral dont a besoin tout gouvernement pour que les peuples acceptent de se massacrer. Mais en fait, les Etats du nord veulent récupérer une main-d'œuvre salariée à bon marché.
Les maîtres agricoles disposent de terres, de troupeaux... Un esclave ne coûte pas cher à entretenir. Il fabrique lui-même sa cabane avec les arbres de la propriété, il y a de la place ; on lui donne à manger les restes (il n'y a pas de congélateur pour conserver les morceaux du cochon qu'on a tué) ; le médecin est payé avec des poules ou des lapins... Il n'en va pas de même en agglomération. Les appartements, la nourriture, le médecin coûtent de l'argent. Il vaut mieux avoir des salariés, d'autant que le travail à la chaîne commence à se développer; donc pas besoin de compétences particulières. L'arrivée massive des anciens esclaves (qui seront rejetés par les habitants du sud) fournira un sous-prolétariat nombreux qui permettra de faire baisser les salaires. Si tu ne veux pas de la place, il y en a 50 qui attendent, et peu importe que le salaire ne te donne pas même de quoi te nourrir.
C'est pour cela que Proudhon pense qu'il faudrait non pas abolir immédiatement l'esclavage mais imposer par la loi que les maîtres envoient les enfants des esclaves à l'école (ou que le gouvernement prenne à sa charge leur scolarité). Ensuite seulement, on pourra abolir l'esclavage. Il pressent ce qui va se passer  Les « nègres»4  deviendront un sous prolétariat qui ne pourront pas payer d'études à leurs enfants qui deviendront donc à leur tour des sous prolétaires de génération en génération

Notes

1. On se rappelle que le Manuel était une commande des Garnier, les éditeurs et amis de Proudhon. Cela ne l'intéressait pas et il avait confié le travail à Duchênes. Proudhon s'était contenté d'écrire une petite introduction et une petite conclusion sans grand intérêt. Mais Duchênes n'était pas connu du grand public, malgré ses 12 condamnations à 29 ans et 3 mois de prison pour avoir été le gérant des divers journaux de Proudhon (à cette époque il y avait régulièrement des amnisties). Aussi, les éditeurs publièrent l'ouvrage sans nom d'auteur et laissèrent courir le bruit que Proudhon en était le rédacteur. Autre explication, nous sommes en 1854, et la police impériale avait ordonné aux Garnier de retirer de leur catalogue tout ouvrage de Proudhon. Peut-être avaient-ils peur d'un procès. L'ouvrage connut un très grand succès et Proudhon ajoutera pour la 3e édition des passages au vitriol sur les spéculateurs et alors le signera. Puisqu'il y avait eu 2 éditions sans poursuites, il était difficile au parquet d'intervenir.
2  Une  chose  importante.  Lorsqu'on  lit  Proudhon,  en  tous  cas  les  premiers  temps,  on  a  tendance  à  le  prendre  pour  un  génie  :  Génie  pour  les  idées  et  génie  pour  son  style.  Rien  n'est  plus  faux.  Proudhon  est  un  besogneux.  Avant  de  s'attaquer  à  un  sujet,  il   tente  de  lire  à  peu  près  tout  ce  qui  a  été  publié  depuis  les  Grecs  et  le  Romains.  Ensuite  seulement,  il  se  sent  en  capacité  de  livrer  ses   réflexions  personnelles  mais  toujours 2 3  Je  raconte  tout  cela  dans  mon  édition  de  la  Pornocratie  ;  depuis  j'ai  trouvé  d'autres  documents  qui  laissent  à  penser  que  Delphine  Saint  Aignan  n'a  jamais  existé.  J'ai  joins  les  livres  de  Jenny  d'Héricourt  et  Juliette  La  Messine.
 en  s'appuyant  sur  un  nombre  important  de  citations.  Proudhon  n'est  pas  S.L
 Là  encore  nous  sommes  au  XIXe  siècle.  Le  mot  nègre  est  aujourd'hui  raciste.  Au  XIXe,  il  désigne  une  couleur  de  peau  marron   foncé.  As-tu  déjà  vu  un  «  noir  »  ?  moi  jamais..

 

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L'Est répugnant dans toute sa splendeur

12 Juillet 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Cet article signé S.L. est paru dernièrement dans l'Est répugnant. Nous connaissons bien S.L. Il n'en est pas à son coup d'essai. On ne compte plus les attaques contre les mouvement libertaires de ce minable pisse-copies.

 

 

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Rentrée libertaire 2020 (si la pandémie le permet)

30 Juin 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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De l'émission trous noirs sur radio libertaire (http://trousnoirs-radio-libertaire.org)

25 Mai 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Les virus doivent être terrorisés :

-> 3 mars 3 millions d'euros pour l'achat de gaz lacrymogènes

-> 12 avril 4 millions d'euros pour l'achat de 650 drones

-> 20 avril 4 million d'euros pour l'achat de menottes 

 

À l'ombre de la raison d'État, pour "gagner la guerre" contre ceux qui se révoltent et s'insoumettent, la société sécuritaire installe de nouvelles entraves aux futures tentatives de transformations sociales. 

"Le coronavirus est un révélateur et un amplificateur des tendances du « monde dʼaujourdʼhui ».
Ainsi, il n
ʼest pas surprenant que la principale réponse des États à une crise sanitaire soit sécuritaire. À travers les siècles, les épidémies sont des épisodes privilégiés dans la transformation et l'amplification du pouvoir d'État et la généralisation de nouvelles pratiques policières comme le fichage des populations. Quelques exemples :
Australie : bracelets électroniques imposés aux personnes potentiellement infectées,
Nouvelle-Zélande : plateforme de délation de la police pour signaler les entorses au confinement,
Chine : caméras thermiques sur les casques des policiers pour repérer les personnes fiévreuses,
Israël : croisement des métadonnées et des informations captées sur le réseaux télécoms pour attribuer un « score de contagiosité » de 1 à 10.
Le « solutionnisme technologique » est privilégié : données de masse du « big data » brassées par des algorithmes new-look, « cités intelligentes » analysant les flux de vidéo-surveillance, données de géolocalisation des téléphones portables permettant le traçage des contacts (« backtracking »), reconnaissance faciale « bénéficiant à l
ʼordre public mais également à la gestion de maladies » (Cédric O, secrétaire dʼÉtat au numérique).
Les considérations sanitaires aident à la prolifération de la surveillance biométrique : les GAFA s
ʼenthousiasment, lʼÉtat améliore ses armes pour prévenir les futures tentatives de révoltes sociales.

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Réouverture librairie l'Autodidacte

20 Mai 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Bloquons Blanquer

21 Avril 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

La Coordination nationale de l'Éducation, les Stylos Rouges, Bloquons Blanquer, la Coordination Lycéenne Nationale et Parents pas confiants déclarent :

 

Alors que le président du Conseil national de l'ordre des médecins estime que « la réouverture progressive des crèches, des écoles et des lycées fait courir un risque inutile » et que le président de la Fédération des médecins de France déclare que « ce choix révèle un manque absolu de logique » et que « déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation », Macron et le gouvernement ont accédé ce lundi 13 avril aux demandes pressantes du MEDEF pour renvoyer les travailleurs et travailleuses dans la production.

L'ouverture des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai – alors que les universités resteront fermées et que les examens sont annulés  – n'a pas de sens, ni sanitaire, ni pédagogique. Comment croire que le respect des gestes barrières est possible chez les élèves les plus jeunes ? Comment comprendre l'ouverture des crèches, qui ne sont pourtant pas concernées par le décrochage déploré par Blanquer ? Comment croire qu'une telle mesure est décidée dans l'intérêt des élèves, notamment de celles et ceux des classes populaires, alors que les cartes scolaires qui continuent de tomber pendant le confinement entraînent des diminutions horaires et des centaines de fermetures de classes, notamment dans les écoles et établissements relevant justement de l'éducation prioritaire ?

Nous ne ferons pas courir de « risque inutile » aux personnels, aux élèves et à leurs familles – notamment dans les classes populaires plus vulnérables – ou à la santé publique. Et lorsque les conditions sanitaires et matérielles du déconfinement seront réunies, la réouverture des écoles et établissements devra intervenir en dernier : « Il n'y a pas d'explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier », comme l'explique le président de l'Ordre des médecins. Le 11 mai, ce sera donc sans nous. L'école n'est pas la garderie du MEDEF.

Notre activité dans les écoles et établissements ne pourra pas reprendre sans une désinfection totale des bâtiments et matériels scolaires, sans un dépistage systématique de tous les enfants et adultes (comme l'a préconisé le CHSCT ministériel comme condition préalable à toute réouverture des écoles et établissements), sans des tests réguliers, sans trois ou quatre masques par personne (élèves ou personnels) et par jour, sans savon, gants et gel hydro-alcoolique, sans les moyens de respecter la distanciation sociale (y compris par le dédoublement des classes), sans vraie médecine scolaire, sans vraie médecine du travail et sans vraie commission hygiène et sécurité dans tous les établissements et toutes les circonscriptions.

Sans ces conditions, et vu les retards énormes dans la production de masques et de tests alors que la priorité absolue est d'équiper les personnels de santé, l'ouverture des écoles et établissements ne pourra donc pas avoir lieu à partir du 11 mai. Peut-être même devra-t-elle avoir lieu en septembre, comme ce sera le cas au Portugal ou en Italie. Mais tant que la réouverture fera courir le risque irresponsable d'une deuxième vague meurtrière, ce sera sans nous.

 

La Coordination nationale de l'Éducation, les Stylos Rouges, Bloquons Blanquer, la Coordination Lycéenne Nationale et Parents pas confiants  demandent que Macron et Blanquer reviennent à la raison et abandonnent la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai.

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Le Monde libertaire avril 2020 est paru

2 Avril 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Miguel Benasayag et la pandémie (Tiré de philomag)

26 Mars 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

Que nous apprend la crise pandémique de notre fragilité ? Comment s’adapter à la solitude et à l’enfermement ? Le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag invite à imaginer d’ores et déjà l’après-confinement.

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MIGUEL BENASAYAG

Philosophe et psychanalyste, spécialiste de Spinoza, il est l’auteur, entre autres, de Passions tristes. Souffrance psychique et crise sociale (avec Gérard Schmit, La Découverte, 2003) et d’Éloge du conflit (avec Angélique Del Rey, La Découverte, 2007). Il a signé plusieurs ouvrages consacrés à la bioéthique , dont Cerveau augmenté, homme diminué (La Découverte, 2016), La Singularité du vivant (Le Pommier, 2017) et Fonctionner ou Exister ? (Le Pommier, 2018). Il travaille actuellement à la constitution d’une plateforme internationale de réflexion sur la question de l’épidémie.

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Corps, Deleuze, Miguel Benasayag, Argentine, Épidémie, Confinement, Covid-19, Coronavirus, Enfermement, Discipline, Social, Biopolitique

Comment vivez-vous le confinement ?

Miguel Benasayag : Je suis chez moi, à Paris, avec mes deux filles et ma compagne. Je n’ai pas peur mais je suis inquiet. Car cette crise a deux faces. Un aspect mondial, historique, social, mais aussi un aspect plus individuel. Les monstres se réveillent. Chacun projette sur la catastrophe ses propres inquiétudes. Avec l’enferment, le risque est grand de voir se défaire rapidement toutes nos structures. Soudain, nous sommes face à nous-mêmes comme dans une caricature de huis clos. Pour qui vit à plusieurs, l’enfer c’est les autres ; pour qui vit seul, l’enfer c’est soi-même. 

 

“On ne sait pas combien de morts fera l’épidémie, mais soudain la réalité des corps malades ébranle la prétendue ‘réalité économique’”

Miguel Benasayag

Dans l’expérience du confinement comme de la mise à distance, le corps revient subitement au premier plan. 

À tous les projets culturels, solidaires mais aussi sanitaires, la seule réponse pour justifier un refus a été jusqu’à présent : « Oui, mais il y a la réalité. » Aux mêmes médecins et infirmiers que nous applaudissons aujourd’hui à 20 heures – j’ai été hospitalier pendant plus de trente ans – et qui alertaient sur la nécessité d’avoir des moyens, de petits gestionnaires répliquaient : « Oui, mais il y a la réalité ! » Nous avons vécu vingt-cinq ans de délire postorganique et transhumaniste. Nous avons créé nos avatars sur les réseaux. Il y a eu un oubli du corps. Dans le langage de Gilles Deleuze, nous parlerions de « déterritorialisation sauvage » : la dématérialisation de nos identités, l’arrachement des liens avec la nature et avec autrui, mais au profit de rien d’autre. Aujourd’hui, les corps souffrent tant que le roi est nu. On ne sait pas combien de morts fera l’épidémie, mais, soudain, la réalité des corps malades ébranle la prétendue « réalité économique ». Elle met au jour la démolition du système de santé en Italie, son effritement en France. Qu’est-ce qu’une médecine guidée par les seules préoccupations économiques, comme en Amérique latine ? Ce sont des gens qui meurent par manque de matériel et de personnel. Cependant, la crise est aussi une extraordinaire opportunité. Pour la première fois, la menace se matérialise au même moment, pour le monde entier. 

 

S’agit-il vraiment d’un front commun ?

Je ne pense pas que nous soyons en guerre ou que le virus soit un ennemi. La pandémie n’est qu’une conséquence de la promiscuité entre les espèces et de la destruction de l’écosystème. Pas un accident. Penser ce dérèglement comme une guerre, c’est rester prisonnier des causes mêmes du problème. Il ne s’agit pas de vaincre mais de retrouver un équilibre. Il a fallu que des milliards de personnes se trouvent isolées pour découvrir combien l’être humain est un être de liens. Cet événement historique majeur offre une bifurcation : d’un côté, il invite à ne plus accepter la seule logique économique, à prendre en compte les individus, qui ne sont pas des « bruits » dans le système. Agir à partir de cette expérience serait très positif. Mais, de l’autre côté, les tenants du biopouvoir ont appris une chose : ils peuvent renvoyer six milliards d’individus chez eux, avec une servitude volontaire totale. Ce qui a rendu visible la menace comme un fait majeur, ce sont non pas les microscopes mais la mise en place d’un dispositif disciplinaire. L’après-confinement sera très délicat, et il se joue aujourd’hui. 

 

Le confinement n’est-il pas une mesure légitime de santé publique ?

Je pose cette bifurcation comme un élément de complexité, sans manichéisme. On peut même regretter que le confinement n’ait pas été décidé plus tôt ! Mais le problème est que nous nous habituons à vivre sous la menace. Il fallait faire ce confinement, bien qu’obéir soit très anxiolytique, au sens où cela nous rassure, mais tout en nous endormant. Freud rappelle que pendant la guerre, il n’y a pas de névrose parce que, tout d’un coup, dans l’urgence, la situation devient binaire. Tout le monde sait où est le haut, où est le bas. La question ne se pose plus. Mais il faut rester vigilant. 

 

Comment ? 

La crise révèle que la vie individuelle et la vie sociale sont deux faces d’une même pièce. Une brèche s’est ouverte, dont il faut profiter, en rappelant ce que je ne cesse d’écrire : nous sommes des êtres de lien, territorialisés, soudés à un monde commun. Deleuze encore écrit que les individus sont des îles dans la mer, mais que les îles sont des plis de la mer. 

 

Cette expérience du commun est aussi une expérience de la fragilité. Comment y faire face ?

L’expérience du commun et de la fragilité sont des synonymes. Si j’appartiens au commun, je ne peux qu’expérimenter la fragilité de la vie. La fragilité n’est pas la faiblesse. Être fort ou faible est la problématique des individus isolés. En tant que papa, par exemple, je suis indissolublement lié à mes filles. Ma vie dépend de ce qui leur arrive. Ce lien me demande d’assumer une fragilité, qui accroît mon être. 

 

“Pour ceux qui arriveront à ne pas se laisser dissoudre par l’enfermement, à s’ordonner malgré la souffrance, cette expérience deviendra un pilier dans leur existence”

Miguel Benasayag

Comment cultiver cette fragilité ?

J’ai été enfermé autrefois en Argentine, durant la dictature, et je ne peux pas m’empêcher de faire le lien avec la prison. Il y avait trois groupes : ceux qui étaient cassés et démolis ; les fanatiques, qui savaient où allait l’histoire ; enfin, un groupe informel constitué de tous ceux qui assumaient la vie en taule et une incertitude absolue. Personne ne savait qui sortirait, ni quand. Que s’est-il passé ? Nous avons décidé d’étudier. Ce n’était pas occupationnel. Il s’agissait de penser le possible de la situation. Pour beaucoup, l’enfermement sera difficile. À l’issue d’un ou deux mois d’isolement, les conséquences pour la santé mentale et physique risquent d’être sévères. Mais pour ceux qui arriveront à ne pas se laisser dissoudre, à ne pas céder aux pulsions phobiques ou à la dépression, pour ceux-là qui seront parvenus à s’ordonner malgré la souffrance, cette expérience deviendra peut-être un pilier dans leur existence.

 

Quelles sont vos recommandations ?

Il faut absolument veiller à un ordre du jour car, avec le confinement, progressivement le désir s’estompe. Ce qui semblait si intéressant à lire lorsque le temps manquait n’est plus si désirable lorsque le temps abonde. Tenir un emploi du temps dispense de se demander si l’envie est là. Ensuite, il faut accepter une discipline extérieure à soi, et se forger un petit exosquelette par un exercice à la fois mental et physique – il ne faut pas oublier le corps ! Ce squelette extérieur, sorte de carapace, nous garantit une structure, une unité psychique et corporelle quand notre quotidien ou notre environnement se délitent. Enfin, j’invite à faire attention : les réseaux sociaux sont une aide mais aussi un gouffre où se succèdent les images et les conversations sans but. 

 

Quelle lecture conseillez-vous ?

La Peste [1947], d’Albert Camus. La dernière phrase dit en substance : tous ceux qui ne peuvent pas être des saints peuvent être des médecins. Agissons pour déployer les possibles. Spinoza le dit autrement dans l’Éthique [1677]. Il rappelle que notre puissance d’agir dépend de notre capacité à être affecté par le monde.

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Cesare Battisti, lettre de prison

15 Mars 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA


Chers amis
Quinze mois se sont écoulés depuis mon enlèvement-déportation et je me trouve toujours dans une sorte d'isolement punitif sans aucune base juridique. Une situation inédite dans le système judiciaire italien.
J'ai jusqu'ici accepté – avais-je le choix?- cet abus de pouvoir, pour deux simples raisons : méconnaissance des normes pénitentiaires et aussi la rédaction de mon dernier ouvrage m'aidant à supporter le blocus organisé autour de ma cellule. A l'heure actuelle, ces deux dispositions n'ont plus lieu d'être. J'ai achevé mon roman (écrit avec des moyens de fortune) ; et même dans l'isolement où je me trouve, une année m'a permis de mettre à jour les abus de pouvoir que le ministère a mis en œuvre dans le but de me faire pourrir en prison. Exactement comme un ministre d'état l'avait à l'époque publiquement déclaré.
Le mois dernier, il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase, lorsqu'on m'a refusé le droit à un appel-video avec mon fils de six ans qui vit au Brésil. Cela au mépris de la propre législation italienne et aussi de la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant ainsi que des dispositions européennes en la matière.
Le battage médiatique orchestré par l'état autour de « l'affaire Battisti » a permis à cette situation de s'installer au cœur de l'Europe. Ayant la grande presse de leur côté, ils se croient tout permis, à l'abri de tout éventuel scandale public.
Je sais qu'il y a des femmes et des hommes ici et ailleurs qui n'ont pas avalé la désinformation sur le soi-disant « monstre » Cesare Battisti. C'est à ces personnes que je fais appel pour qu'ils se manifestent afin d'obliger l'état italien à respecter ses propres lois, pour tous les détenus sans exception. Je sais que cela sera une tache difficile mais il est important d'ouvrir une brèche dans le mur du silence. Autrement, ils pourront exécuter leur plan jusqu'à son aboutissement, c'est à dire m'enterrer vivant.
Je suppose qu'il doit exister d'autres détenus enfermés eux aussi dans des conditions difficiles mais mon isolement ne me permet pas d'en avoir connaissance. En ce qui me concerne, les arguments à mettre en avant dans ce combat sont solides a) On me détient abusivement à l'isolement, sans le moindre contact avec les autres détenus.
b) Je suis soumis à un régime de répression permanente, sans la moindre justification et contre toutes les lois et normes établies.
c) Je n'ai droit qu'à une heure de promenade quotidienne, seul et à l'heure du déjeuner, c'est à dire que je dois choisir entre la promenade et le repas.
d) On me refuse les moyens nécessaires pour me consacrer à mon activité professionnelle (un ordinateur), comme la loi le permet et auxquels tous les détenus, même dans les quartiers de haute sécurité, ont accès.
e) On me maintient en AS2 (haute surveillance terroristes) illégalement puisqu'il n'existe plus de conditions, de facto, qui pourraient justifier une telle mesure : 40 années vécues comme réfugié politique, dans la transparence et sous surveillance permanente n'ont-elles pas suffi ?
f) On m'enferme dans une île, loin de tout et de tous, dans une prison considérée comme la plus dure de toute l'Italie, dans le but de m'épuiser, de réduire mes contacts avec l'extérieur.
Et comble de la lâcheté, on m'empêche de maintenir un lien paternel avec un enfant de six ans.
Primo Levi disait qu'on réduit l'homme à l'état d'animal pour que les tortionnaires n'aient pas trop à souffrir de leurs fautes.
Voilà, mes amis-ies, la situation qui est la mienne et que je dois vivre en silence depuis mon arrivée à Rome le 14 janvier 2019. Je dis en silence parce qu'à celui qu'on a érigé en "monstre", il est interdit aussi de se plaindre, sous peine de faire renaître le lynchage médiatique.
Je vous remercie tous, encore une fois, pour votre solidarité. Je vous embrasse.
 

Cesare Battisti.

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TRACT ANTI-ELECTORAL-1

9 Mars 2020 , Rédigé par groupe Proudhon FA

TRACT ANTI-ELECTORAL-1

 

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