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Mexique : Liberté pour notre compagnon Victor Herrera Govea !

14 Octobre 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Mexique : Liberté pour notre compagnon Victor Herrera Govea !
Nous nous souvenons que, en 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son ministre de l’Intérieur, ont brutalement  réprimé la révolte estudiantine, en laissant plus de 300 jeunes assassinés par l’armée, 700 blessés et 6000 arrestations.

Nous nous souvenons de l’impunité qui a suivi et persiste aujourd’hui, alors que l’État  protège les responsables du massacre et qu’aucun d’entre eux n’a payé devant la justice.
Nous nous rappelons des mensonges du gouvernement, quand il a accusé les étudiants d’avoir provoqué l’armée. 42 années plus tard, le sang et les larmes sont encore remplis  de douleur.

Parce que l’impunité gangrène la justice, parce que le pouvoir efface l’histoire, parce qu’on oublie le meurtre et la prison, pour tout cela, Víctor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à l’Autre Campagne, a décidé de participer à la marche du 2 octobre 2009. Pour ne pas oublier les massacrés, disparus et emprisonnés de 1968. Il est sorti dans la rue,  comme les jeunes de cette année-là, pour crier "Ya basta !".
Mais ce jour-là, Víctor a reçu coups, agressions et tortures de la part de CRS et de  policiers de la ville de Mexico.
Nous nous souviendrons de cette manifestation et commémoration pour son fort dispositif  policier et la forte répression du gouvernement de Marcelo Ebrard.
Nous n’oublions pas le 2 octobre ! Et en vue de l’étape finale du procès, nous nous
unissons au cri de justice du Comité pour la liberté de Víctor Herrera Govea.

Aujourd’hui comme hier, le processus juridique est plein d’irrégularités. Víctor a été frappé, torturé, détenu sans mandat d’arrêt, sans qu’il n’y ait de flagrant délit et sans aucune preuve de sa culpabilité. Il a ensuite été placé en détention provisoire, qui s’est prolongée pendant plus de 10 mois.
Il existe des témoignages et des vidéos qui prouvent son innocence, et malgré ça Victor est encore privé de sa liberté.

Les groupes signataires de cette lettre exigent du juge Celia Marin Sasaki de prononcer un non-lieu dans le cas de Víctor Herrera Govea, pour la simple raison que son accusation repose uniquement sur les déclarations des policiers, qui se sont révélées fausses et contradictoires.

Ya basta d’impunité ! Ya basta de criminaliser les militants sociaux ! Nous exigeons la liberté pour le compagnon Victor Herrera Govea !

Dans nos pays, nous diffusons l’information sur cette affaire, et nous effectuerons des actions pour obtenir la liberté du compagnon.

Nous ne sommes pas tous là, il manque les prisonniers !

A l’appel de :
Plataforma vasca de solidaridad con chiapas (País Vasco) Confederación General del  Trabajo,CGT (Estado español) Les Trois Passants (Francia) Secretariado Internacional de la CNT (Francia) Asociacion Solidarita (Corsica) Comite de Solidaridad con los Indigenas  de las Americas, CSIA (Francia) Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte, CSPCL (Paris) Grupo de Apoyo a Leonard Peltier, LPSG (Francia) Asociacion Ya Basta (Italia) Grupo IRU (Estado español) La Unión Mexicana Suiza (UMES) de Zürich (Suiza) Revisostioneles Acticon Anarssite, Estambul (Turquía) El Comité de Solidaridad con los Pueblos - Interpueblos (Cantabria-España) Fuga Em Rede Galiza (Estado español) Colectivo
zapatista marisol Lugano (Suiza) Colectivo ALANA (Solidaridad - Resistencia - Dignidad), Grecia Nodo Solidale (Roma-Italia y México)

Pour plus d’information :
http://liberonsles.wordpress.com/campagnes-pour-la-liberte/

Le Groupe Americas du Secrétariat international de la CNT

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2 Mai 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

VOCAL (Voix oaxaquègnes construisant l'autonomie et la liberté)

Communiqué du 29 avril

 

Aujourd'hui, 29 avril 2010, vers midi, les camarades David Venegas Reyes et Noe Bautista sont arrivés à la ville de Juxtlahuaca.

 

Nous tenons pour responsables Ulises Ruiz Ortiz ainsi que les différents niveaux de gouvernement de n'importe quel problème qui pourrait survenir lors de leur retour à la ville d'Oaxaca.

 

Nous encourageons les organisations civiles et de droits humains à continuer à faire pression sur le gouvernement mexicain et les médias.

 

David et Noé se sont cachés dans la montagne avec David Cilia et Erika Ramirez (reporters de http://contralinea.info), ce qui nous permet de savoir que ces journalistes sont en vie et doivent être recherchés et escortés. Erika va bien, mais est déshydratée et très faible (ils sont cachés depuis mardi midi), tandis que David a une balle dans la cheville ainsi qu'un éclat de balle dans la hanche. Aucun d'eux n'est en danger de mort, mais ils ne peuvent s'alimenter. Nous demandons leur rapatriement immédiat.

 

Les autres camarades qui accompagnaient cette caravane, internationaux et mexicains, ont été aperçus et vont bien, comme on peut aller après ce genre d'attaque.

 

Nous EXIGEONS :

- Que le gouvernement assassin d'Ulises Ruiz Ortiz cesse les attaques paramilitaires dans la région triqui.

 

- Halte au financement, armement et impunité dont profitent les groupes paramilitaires dans l'État d'Oaxaca.

 

- Le retrait immédiat du blocage paramilitaire dont souffre le village autonome de San Juan Copala, et le respect des communautés indigènes autonomes.

 

- Garantir la sécurité physique et morale de nos compañeros présents lors de la caravane, spécialement de Ruben Valencia Nuñez, qui a été menacé de mort.

 

- La punition pour les assassins de nos camarades tués: Alberta Cariño Trujillo et Jyri Antero Jaakola

 

- La présentation immédiate des journalistes Erika Ramirez et David Cilia en vie.

 

Nous appelons et remercions le peuple d'Oaxaca, la communauté internationale et les différentes organisations sociales, les ambassades, les collectifs et les groupes à continuer à rendre visibles leur solidarité et leur soutien.

 

Nous leur demandons de continuer à faire pression et à exiger la restitution en vie des disparus et la punition pour les responsables des assassinats.

 

Nous les appelons fraternellement à exiger l'arrêt de la violence contre le village autonome de San Juan Copala.

 

VOCAL (Voix d'Oaxaca construisant l'autonomie et la liberté)

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Mexique: Agression armée

2 Mai 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Nous venons d'apprendre que des compagnons de VOCAL (Voix oaxaquègnes construisant l'autonomie et la liberté) participant, avec des membres de l'APPO (Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca), à une caravane de solidarité au peuple triqui harcelé par des paramilitaires, ont été agressés par armes à feu. Il y a eu deux morts et trois de nos compagnons ont disparu (dont David Venegas, un des fondateurs de VOCAL), ce qui fait craindre le pire.

Il est essentiel d'intervenir auprès de l'ambassade du Mexique, de faire part de notre solidarité à nos compagnons et de faire connaître au maximum ces informations, pour tenter de sauver leur vie.

 

 

P.S. : Cosme, un compagnon de VOCAL, vient de terminer une tournée de plusieurs mois en Belgique, en Espagne et en France (où plusieurs groupes de la FA ont organisé des débats et une exposition sur  la Commune d'Oaxaca de 2006, et où il est intervenu deux fois sur Radio Libertaire). 

 

Communiqué (en espagnol) sur le site de la CASOTA (Maison autonome solidaire oaxaquègne de travail pour l'autogestion) : http://casota.wordpress.com/

 

Adresse mail de VOCAL : vocal@riseup.net 

 

Ambassade du Mexique :

9 rue de Longchamp 75116 Paris

01 53 70 27 70 (téléphone)

01 47 55 65 29 (Fax)

 

 

 

COMMUNIQUÉ de VOCAL

Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad

 

 

Oaxaca de Juarez, le 27 avril 2010

 

Aux médias de communication,

Aux peuples du Mexique,

Aux peuples du monde,

Aux peuples d'Oaxaca

 

Agression armée contre la Caravane d'appui et de solidarité avec la Commune autonome de San Juan Copala, Oaxaca.

 

CONTEXTE

Depuis la journée d'hier, une annonce a été envoyée aux médias à propos d'une caravane en solidarité avec la région triqui, dans notre État d'Oaxaca. Les participants à la caravane sont des membres de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), de la Section 22 du syndicat des professeurs, des Voix d'Oaxaca construisant l'autonomie et la liberté (VOCAL), du MULT-I (Mouvement d'unification et de lutte triqui indépendant), ainsi que des observateurs internationaux.

 

Tel qu'il avait été prévu et annoncé, la caravane a quitté la ville de Huajuapan de Leon, Oaxaca, à 11 heures le 27 avril 2010, avec l'objectif de briser le siège de la communauté autonome triqui, une conséquence de la répression par l'État et les paramilitaires du processus d'autonomie qui est en construction à l'intérieur de cette communauté. De violentes attaques paramilitaires ont eu lieu à plusieurs reprises durant le processus autonome de San Juan Copala. Elles ont été menées par l'organisation paramilitaire UBISORT (Union de bien-être social de la région triqui), qui est actuellement présidée par Rufino Juarez Hernandez et par le MULT (Mouvement d'unification et de lutte triqui).

 

Avant le départ de la caravane, le président du conseil autonome de San Juan Copala, Jesus Martinez Flurez, a déclaré tenir pour responsables de quelque agression que ce soit Evencio Nicolas Martinez, procureur général de l'État, Jorge Franco Vargas « el Chucky », ministre de l'intérieur de l'État, et Carlos Martinez, candidat du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) pour les législatives locales. Il a également exigé qu'UBISORT et le MULT agissent avec responsabilité et sérieux dans les pourparlers de paix pour le peuple triqui.

 

LES FAITS

Avant d'arriver à La Sabana, la route était bloquée avec des pierres et c'est à cet endroit que débuta la lâche agression avec des armes à feu (dont le calibre est à ce jour inconnu), perpétrée par environ quinze paramilitaires au service du gouvernement de l'assassin Ulises Ruiz Ortiz. L'attaque a détruit les véhicules, blessé une compañera et on compte deux personnes décédées.

 

Durant l'attaque, quelques compañeros ont pu s'échapper en courant vers les montagnes et leur situation actuelle est inconnue : nous sommes préoccupés par le fait qu'ils aient été capturés par les paramilitaires. Les compañeros qui à ce moment sont disparus sont NOE BAUTISTA JIMENEZ, DAVID VENEGAS REYES et DANIEL ARELLANO CHAVEZ, tous membres de VOCAL.

 

Malheureusement, selon les informations actuelles, nous apprenons que deux camarades ont perdu la vie durant cette attaque paramilitaire. Il s'agit de BEATRIZ ALBERTA CARIÑO TRUJILLO, membre de CACTUS, et de TYRI ANTERO JAAKKOLA, observateur international originaire de Finlande. Les deux décès ont été causés par des tirs d'armes à feu.

 

Durant les événements, MONICA CITLALI SANTIAGO ORTIZ a été blessée au dos par un tir d'arme à feu et a été reconduite à Juxtlahuaca pour y recevoir des soins.

 

Ceux et celles qui demeurèrent sur les lieux de l'agression durent descendre de leur véhicule et furent emmenés en bas de la montagne pour être interrogés, quelques-uns furent menacés de mort avant d'être relâchés sur l'autoroute. RUBÈN VALENCIA NUÑEZ, membre de VOCAL, a été détenu par les paramilitaires qui lui ont retiré sa carte d'électeur, son portable et l'ont menacé de mort, avant de le relâcher.

 

Une ambulance est arrivée sur les lieux afin de dispenser des soins aux blessés, mais on a également ouvert le feu lâchement sur le véhicule qui a été contraint de quitter les lieux. Au moment de cette fuite, les ambulanciers ont trouvé une camarade blessée à qui ils ont pu dispenser des soins et à qui ils ont confirmé le décès des personnes ci-dessus mentionnées.

 

À cause de la confusion et de l'incertitude relative aux faits, la localisation des compagnons mentionnés, de même que leur condition physique et psychologique sont inconnues.

 

NOUS DÉNONÇONS AVEC FORCE :

Que cette attaque armée est le produit des conditions de violence institutionnelle et d'impunité dont jouissent les paramilitaires dans cette région de notre État. La violence institutionnelle est dirigée contre les différentes expressions de la lutte sociale à Oaxaca et spécifiquement envers la construction de processus autonomes.

 

Cette agression se déroule dans le contexte d'isolement et l'état de siège vécu par la commune de San Juan Copala, où, depuis le mois de janvier, les enfants n'ont pas accès à l'école, l'accès à l'électricité et à l'eau potable a été coupé et la communauté n'a pas accès aux soins médicaux. San Juan Copala vit en permanence un harcèlement paramilitaire bloquant la route à l'entrée du village.

 

NOUS EXIGEONS :

Que le gouvernement de l'assassin Ulises Ruiz mette fin aux attaques paramilitaires dans la région triqui et que cessent le financement, l'armement et l'impunité dont profitent ces groupes paramilitaires dans notre État.

 

La présentation immédiate de nos compañeros disparus.

 

NOUS APPELONS :

le peuple d'Oaxaca, du Mexique, la communauté internationale et les différentes organisations sociales, collectifs et groupes à montrer leur solidarité et appui afin d'exiger la présentation en vie de nos frères disparus et le châtiment des responsables. De plus, nous vous appelons solidairement à exiger que cessent les conditions de violence contre la Commune autonome de San Juan Copala.

 

Présentation en vie de nos compañeros disparus !

Châtiment pour les assassins de nos compañeros !

Que cesse l'agression contre la Commune autonome de San Juan Copala !

Levée du blocage paramilitaire dans lequel se trouve cette communauté autonome triqui !

 

Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Liberta

(VOCAL)

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le 31 mai

31 Mai 2009 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Jean-Baptiste Clément
Le 23 février 1903, à Paris. Mort de Jean-Baptiste CLEMENT (né le 31 mai 1836, à Boulogne).
Communard et auteur de la célèbre chanson "Le Temps des Cerises".
Avant 1870, il est plusieurs fois condamné à la prison pour ses écrits et pamphlets "Les Carmagnoles", "89", etc. Il siège ensuite à la Commune de Paris. Le 28 mai, il est avec Varlin et Ferré, sur la dernière des barricades. Il se cache un temps, avant de pouvoir trouver refuge en Angleterre, via la Belgique. Condamné à mort par contumace en 1874, il ne rentre en France qu'après l'amnistie de 1879. Il devient socialiste, et s'engage dans le syndicalisme, particulièrement dans les Ardennes, où il donne de nombreuses conférences, organise des syndicats, etc.
Le "Temps des Cerises" fut écrit en 1866. Mais c'est en 1885 qu'il dédiera cette chanson à Louise, ambulancière sur la dernière barricade du 28 mai. Cette chanson deviendra le symbole de la Commune de Paris.

 

 

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Oaxaca rebelde ! Luttes populaires au Mexique

19 Juin 2008 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Conférence débat Vendredi 20 juin 2008

à la librairie L'Autodidacte

5 rue Marulaz à 20h 30

Oaxaca rebelde !

Luttes populaires au Mexique

Avec Matias, membre du CAMA-AMZ, un groupe anarchiste à Mexico DF qui fait partie de l'Alliance Magoniste Zapatiste (AMZ). CAMA travail avec l’OIDHO (Organisation indigène des droits humains) et le CodediCAMA est un petit groupe mais il travaille beaucoup avec des compagnons indigènes de Oaxaca et ils se soutiennent mutuellement. L’OIDHO et le Codedi font partie de l’APPO (Assemblée des peuples de Oaxaca). Ils ont joué un grand rôle d’opposition aux parties politiques marxistes dans l’APPO qui ont voulu faire de l’APPO une plateforme électoraliste. Ceci a été empêché grâce à nos compagnons. Matias milite surtout sur la question de Oaxaca mais il est également bien placé pour parler de la situation dans le reste du Mexique. dans l’AMZ ; ce sont des groupes de personnes indigènes dans l’état de Oaxaca qui se rassemblent dans plusieurs collectifs de personnes indigènes.
Groupe Proudhon de la Fédération Anarchiste (Besançon)

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Ricardo Flores Magon

17 Novembre 2007 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

22 novembre 

 Ricardo Flores Magon

 Le 22 novembre 1922, Ricardo FLORES MAGON est découvert mort dans sa cellule à Leavenworth (Etats-Unis).
Révolutionnaire et propagandiste anarchiste, acteur de la révolution Mexicaine, il naît le 16 septembre 1874, de parents indiens. Etudiant à Mexico, en 1892, il subit la prison pour avoir manifesté contre la dictature de Diaz. En 1895, il est admis comme avocat.
Le 7 août 1900, il fonde avec Jésus (un de ses frères) le journal "
Regeneración" qui deviendra en 1901 l'organe du Parti Libéral Mexicain. Le 22 mai1901, on les condamne à 1 an de prison pour "insulte au président". Libéré, il édite avec son autre frère Enrique (qui lui restera fidèle) le journal satirique: "El Hijo del Ahuizote" (le fils du gêneur); nouvelles condamnations.
En 1904, il s'exile au Texas où il fait reparaître "Regeneración". On tente de l'assassiner. Il transfère le journal à St-Louis mais, le 12 octobre 1905, celui-ci est investi par les "Pinkerton", le matériel détruit, Ricardo et Enrique emprisonnés.
En septembre 1906, les premières insurrections du PLM ont lieu dans plusieurs villes du Mexique. Les membres du parti restés aux USA sont traqués par la police américaine. A Los Angeles, Ricardo fait paraître clandestinement le journal "Revolución", mais il est arrêté le 23 août 1907, avec
Librado Rivera et Villarreal et n'est libéré que le 3 août 1910. Entre temps, le 9 février 1908, "Le Manifeste au peuple américain" est publié par "Mother Earth", journal d'Emma Goldman. De sa prison Ricardo affirme son idéal anarchiste. Libéré, il reprend la parution de "Regeneración" (avec une page en anglais rédigée par Alfred Sanfteleben). La devise en devient "Tierra y Libertad". Le 29 janvier 1911, la ville de Mexicali est prise par les forces du PLM. Aidés par les radicaux américains de l'IWW et des internationalistes, la "Commune de Basse Californie" durera 5 mois. Le 25 mai, Diaz démissionne. Madero le remplace, attaque les réalisations magonistes et reprend les villes conquises. Le PLM se divise ; une partie dirigée par Sarabia et Villarreal s'oppose à l'orientation libertaire des Magonistes. Le 25 juin 1912 aux USA, Ricardo et ses compagnons sont à nouveau condamnés à 2 ans de prison.
En 1913, Madero, assassiné, est remplacé par le Gal Huerta puis en juillet par Carranza. En novembre, VILLA et ZAPATA entrent dans Mexico.
Libéré, Ricardo vit dans une communauté près de Los Angeles, en 1915. La même année, on joue sa pièce de théâtre : "Tierra y Libertad".
En 1916, nouvelle condamnation avec Enrique. Ils sont libérés, sous caution payée par E. Goldman et A. Berkman.
Le 16 mars 1918, Librado Rivera et Ricardo lancent "Le Manifeste aux anarchistes du monde et aux travailleurs en général". Ils sont arrêtés et condamnés le 15 août 1918, à 15 et 20 ans de réclusion pour "sédition". En prison, la santé de Ricardo se dégrade, sa libération est refusée. Le 21 novembre 1922, il est assassiné dans sa cellule.
En 1923 à Mexico son enterrement sera suivi par dix mille travailleurs.
"(..) Le gouvernement n'est rien d'autre que le gendarme du Capital, l'épouvantable flic qui garde les coffres forts des vautours des banques, du commerce et de l'industrie. Pour le Capital il a du respect et lui est entièrement soumis; pour le peuple, il a les prisons, les casernes et le gibet".

R.Flores Magon in "Regeneración" le 11 février 1911.
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Oaxaca

1 Novembre 2007 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

 

 

    Il y a un an, Brad Will tombait... à Oaxaca
Le 27 octobre 2006, dans le quartier de Santa Lucia del Camino, les bras armés du gouverneur de Oaxaca tiraient sur la foule, faisant plusieurs morts dont Brad Will, membre d'Indymedia New York.
Ce 27 octobre 2007, près de 7 000 personnes ont défilé à Oaxaca pour lui rendre hommage ainsi que pour toutes les autres personnes assassinées par le pouvoir mexicain.

Des affiches ont été posées au lieu où, l'an passé, les milices gouvernementales avaient abattu le camarade d'Indymedia.

Les personnes ayant tiré les coups de feu ont été identifiées, puis arrêtées...puis relâchées peu de temps après.

Aujourd'hui, il reste près de 50 prisonniers politiques dans les geôles mexicaines, et plusieurs dizaines de disparus.

 Source http://rebellyon.info/

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Lettre au parlement européen

11 Septembre 2007 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

OAXACA : Lettre ouverte au Parlement Européen
Ci-dessous le texte  de la
lettre-pétition qui sera présentée le 24 septembre par les représentants de l'APPO au Parlement Européen à Strasbourg.

Comment est née cette initiative ? Voilà comment cela nous a été expliqué pendant la séance des question/réponses qui a suivi la présentation faite par les représentants de l'APPO à Paris le 7 Septembre...
->Voir article intégral sur
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=85313

C'est URGENT, merci de la signer MAINTENANT !

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INITIATIVE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE EUROPÉENNE Mai 2007
AU PARLEMENT EUROPÉEN


Les organisations et citoyens européens soussignés souhaitent attirer votre attention sur les faits suivants :

Nous avons appris que Ulises Ruiz Ortiz (URO) s'est imposé comme gouverneur à travers la fraude électorale la plus coûteuse et scandaleuse de l'histoire récente de l'Etat fédéral de Oaxaca, Mexique.

Il a essayé de remplacer sa non-légitimité par des attitudes autoritaires et antidémocratiques telles que l'annulation de fait des garanties constitutionnelles de libre circulation, de manifestation, de droit de grève, d'organisation et d'expression, ainsi que la violation systématique et permanente des Droits de l'homme. En témoignent diverses déclarations et recommandations émises à son encontre par des organismes de défense des droits de l'homme à l'échelle fédérale, nationale et internationale, qui ont été systématiquement ignorées. L'un des derniers cas, parmi les plus notables, est celui qu'a exposé la Commission Civile Internationale d'Observation pour les Droits de l'homme (CCIODH), composée par des citoyens de douze pays de la Communauté Européenne.

Les agressions du gouvernement de Ulises Ruiz Ortiz contre le peuple de Oaxaca ont été multiples. Il a divisé et affronté des centaines de communautés indigènes ; il a destitué des autorités municipales nommées par les communautés elles-mêmes afin d'en imposer d'autres qui pouvaient garantir l'hégémonie de son parti, le PRI ; il a détruit une grande partie du patrimoine culturel de la capitale de l'État fédéral contre la volonté de ses habitants ; concernant les communautés indigènes les plus pauvres de l'État, il a systématiquement refusé d'apporter une réponse à leurs besoins de base, indispensables à leur survie, tels qu'eau potable, salles de classe, électricité, voies d'accès, centres de santé et soutien à la production ; les enseignants en grève, appuyés par les familles de leurs élèves, ont été agressés et emprisonnés, leurs demandes légitimes ont été refusées : augmentation de leur salaire en fonction du coût de la vie à Oaxaca, petits déjeuners, chaussures, uniformes et livres pour les élèves - les femmes qui ont participé à la grève et aux manifestations populaires et d'enseignants ont été agressées même quand elles étaient enceintes, ce qui a provoqué des fausses couches ; beaucoup ont été emprisonnées, violées ou tuées.

Ulises Ruiz Ortiz a fermé les bureaux du journal « Noticias », l'unique quotidien qui ne se soit pas soumis à ses buts, sans que les plaintes et les déclarations de soutien d'organismes de journalistes et de défense des Droits de l'homme, nationaux et internationaux, n'aient obtenu le retour du droit à l'information et à la liberté de la presse dans l'Etat fédéral de Oaxaca

Les peuples et les organisations indigènes, enseignantes et populaires, qui se sont opposés à tant d'actes arbitraires, ont été réprimés, leurs dirigeants de base parmi lesquels de nombreux enseignants, ont été poursuivis et emprisonnés ; le pouvoir n'a pas hésité à manipuler la loi pour créer de toute pièce et leur imputer des délits qu'ils n'ont jamais commis ; des dizaines de militants ont été et se trouvent encore en prison. Dans des cas extrêmes, les dirigeants ont même été assassinés par des sbires du gouvernement de Ulises Ruiz, ces derniers recevant en récompense des mandats de députés ou des postes dans les structures du gouvernement de l'Etat fédéral.

Dans sa stratégie de la terreur, Ulises Ruiz a formé des groupes civils d'assassins qui ont semé la terreur dans les communautés et les organisations syndicales et communautaires dénonçant la barbarie gouvernementale.

Le 25 novembre 2006, le gouvernement de I'Etat fédéral a utilisé les forces de police et l'armée fédérale pour organiser la répression la plus brutale qu'Oaxaca ait connue et qui s'est soldée par l'arrestation de plus de 350 personnes - parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées - qui ont été transférées vers des maisons d'arrêt de « haute sécurité », en réalité des centres de torture officiels. 63 personnes sans défense ont été assassinées, de nombreuses personnes, hommes et femmes, ont été violées, il y a environ 50 disparus, 500 ordres d'arrestation sont maintenus à l'encontre de militants pour motif politique, et une violente répression s'est déchaînée contre les représentants de communautés indigènes, d'enseignants, de femmes et d'autres groupes sociaux qui développent une activité publique et ouverte, les obligeant à se cacher ou à s'exiler hors de l'Etat fédéral de Oaxaca.

Malgré la Clause Démocratique qui régit les accords commerciaux de la Communauté Européenne avec les autres économies du monde, certains pays de l'UE sont passés outre et ont avalisé de manière indirecte le comportement antidémocratique et les violations des Droits de l'homme dont se rend coupable le gouvernement du Mexique et de Oaxaca.

Face à cette situation, nous vous demandons respectueusement ce qui suit


1. Que le Parlement Européen nomme une commission spéciale qui rassemble, dans le plus bref délai, les informations et recommandations que les différents ONG internationales de défense des Droits de l'homme ont élaboré au sujet du Mexique et de Oaxaca.

2. Que soient suspendues les relations commerciales avec ce pays une fois faite la preuve par la commission spéciale, conformément à la Clause Démocratique de l'UE, de violations des Droits de l'homme et de l'existence de personnes emprisonnées et poursuivies pour des raisons politiques au Mexique et particulièrement à Oaxaca.

3. Que le Parlement Européen promeuve la création d'instruments juridiques internationaux et l'accompagnement nécessaire pour obtenir la liberté immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, tels que Abraham Ramírez Vázquez, Juventino Garcia Cruz, Noel García Cruz et David Venegas ; la preuve que les personnes disparues sont en vie ; l'annulation des mandats d'arrêt contre les activistes sociaux et la garantie de la sécurité personnelle, physique et psychologique des personnes poursuivies pour des raisons politiques par le gouvernement d'Ulises Ruiz Ortiz, particulièrement de Jaquelina López Almazán, Alejandro Cruz López, Samuel Hernández Morales, Ulises Reynosa Guerrero, Leyla Centeno Castro et Cástulo López Pacheco.

4. Pour garantir le point précédent et, cela de manière durable, que le Parlement européen crée une commission regroupant des membres du Parlement, des ONG de défense des Droits de l'homme européennes et mexicaines.

Avec nos salutations distinguées,

( signatures à retourner à : europa.oaxaca@gmail.com ; womenstrike8m@server101.com )

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Oaxaca

14 Août 2007 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Oaxaca : virer le gouvernement de nos vies

Nous n'attendrons pas cinq cents ans de plus pour gagner notre libération.

Le climat de répression violente et brutale continue à Oaxaca. Les corps policiers répressifs et l'armée mexicaine maintiennent leurs opérations de harcèlement, de traque et d'intimidation, avec une stratégie qui essaie de semer la terreur au moyen de la violation quotidienne des droits humains et civiques, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des tortures, des viols et des assassinats.Le tyran tente d'imposer sa vision du monde à tou-te-s les Oaxaquègnes et de protéger ses intérêts et ceux de ses sbires, sans aucun respect pour les opinions, la culture et la vie des majorités.

Fait partie de cette stratégie la décision d'incarcération prise à l'encontre d'un groupe de nos compañer@s, sur la base de charges tout aussi infondées que cela avait été le cas pour des centaines de compañer@s que les autorités ont été obligées de remettre en liberté ; il s'agit de María Guadalupe Sibaja, Silvia Gabriela Hernández, Belem Areli Hernández, Isabel Martínez Hernández, Juan Diego García et José Francisco García Martínez. Sont également dans cette situation Eliel Miguel González Luna, Jorge Luis Martínez, Olivo Martínez Sánchez, Julio Alberto Ortiz López et Gonzalo González López, professeurs de la 22e section du Syndicat national des travailleurs de l'éducation.

Ulises Ruiz constitue un exemple extrême et aberrant d'une situation caractéristique du moment dans le pays et dans le monde : les politiques néolibérales ne peuvent s'appliquer que par la force, moyennant l'emploi des corps policiers et militaires et la complicité des partis politiques. Les députés et les juges, de même que les fonctionnaires du gouvernement, se soumettent servilement et sans dignité aucune aux diktats du tyran. Ils soutiennent ainsi le règne de l'arbitraire et de la répression, sous lequel le sang du peuple continue de couler.

Le 5 août auront lieu les élections des députés locaux. Dans de nombreux villages circule encore l'espoir que, dans cette conjoncture, il serait possible d'envoyer au Congrès des représentants honnêtes, qui pourraient prendre en charge les changements nécessaires. Un groupe important d'organismes civils a proposé des réformes légales qui apporteraient à l'Etat les instruments de la démocratie participative, tels que la révocation du mandat, l'initiative populaire, le référendum, le plébiscite et le budget participatif. Il s'agit d'efforts légitimes qu'on ne doit pas mépriser. Le vote sanction qui a été appliqué l'an dernier a été une preuve de la capacité de notre mouvement à concerter la volonté populaire et à faire un usage efficace de la tranchée électorale.

A l'heure actuelle, cependant, ces attitudes nous font courir le risque de tomber dans des illusions contreproductives. Il suffit de voir les noms des candidats à la députation pour se rendre compte de la distance qui existe entre les partis politiques et les intérêts populaires. Il y a là des délinquants connus et des gens qui se sont distingués par leur incompétence. Dans tous les partis, il y a des hommes liges d'Ulises Ruiz, qui a appris du vote sanction de l'année dernière et qui a décidé à présent de se protéger en intervenant dans les candidatures de tous les partis. Au lieu de contribuer aux changements profonds qui sont nécessaires à Oaxaca, s'abandonner à l'illusion électorale devient actuellement un obstacle additionnel. L'attitude naïve de croire que le vote va installer au pouvoir des représentants des intérêts du peuple nous distrait des tâches que nous devons
réaliser et nous prive de la capacité de décider par nous-mêmes de notre destin.

Il nous faut, dans ces conditions, reprendre les vrais principes démocratiques : que ce soit nous-mêmes qui fassions les propositions et que ce soit notre voix qui dicte le cap et prenne les décisions, à partir de ce qui est nôtre, à partir de la communion et la solidarité qui sont dans les racine du peuple oaxaquègne, à partir de l'esprit fraternel et communautaire qui nous caractérise.

Depuis plus d'un an, le grand mouvement social dans lequel s'est obstiné le peuple d'Oaxaca a rompu avec toute sorte de préjugés et a apporté de grandes innovations à la lutte sociale et politique. L'occupation pacifique des médias publics et privés, les barrikades, les médias libres, les assemblées régionales, les communes en résistance, la communes autonome de San Juan Copala, le système d'échanges avec des monnaies sociales impulsé par l'Initiative citoyenne, l'Assemblée populaire des colonias [quartiers populaires] d'Oaxaca, sont à peine quelques exemples des innombrables initiatives prises directement par les gens, sans avoir besoin d'attendre des indications ou des décisions du conseil de l'Etat de l'APPO, qui s'occupe essentiellement de la coordination des grandes mobilisations quand elles sont nécessaires.

Pour réaliser une transformation vraiment profonde, il nous faut maintenir encore et toujours l'esprit de changement qui a été l'un des apports les plus précieux de ce mouvement de mouvements. Dans nos propres espaces, dans l'action quotidienne de chaque personne, dans notre quartier, notre communauté, notre lieu de travail ou d'études, dans chacun des espaces où nous agissons, il nous faut contribuer à conquérir une authentique autonomie. C'est pour l'autonomie que luttent les peuples
indigènes depuis cinq cents ans, cela est devenu évident en 1995 quand on a vu publiquement que 417 des 570 communes ont décidé que leur destin politique soit lié à leurs propres "us et coutumes", à la "communalité" et à la libre détermination. C'est pour l'autonomie et sa pleine reconnaissance que nous continuons à lutter, pour défendre la Terre Mère et protéger nos territoires et nos cultures.

Les peuples et communautés d'Oaxaca ont montré au fil des siècles que la vie en commun pacifique et solidaire et l'harmonie conviviale entre gens différents ne sont pas une utopie. Elles sont l'expression naturelle et historique de notre volonté. La division et la confrontation, qui amènent la violence entre les peuples, naissent d'un mode de vie imposé par l'argent et le capital, et d'un système de gouvernement despotique, non de nos traditions et coutumes politiques.

Nous avons résisté plus de cinq cents ans à ce qu'on a essayé de nous imposer. Nous avons été capables de maintenir en vie ce qui est nôtre. Nous avons fait face à la répression et à la violence de l'Etat, malgré sa férocité. Notre mouvement de mouvements a démontré que l'immense majorité des Oaxaquègnes sont uni-e-s dans la défense de notre culture et dans la lutte pour une vie juste et digne, que jusqu'à présent on nous a refusée.

Nous ne sommes pas disposés à résister cinq cents ans de plus. L'heure est venue de nous diriger vers notre libération et de prendre l'initiative. C'est le moment de l'action autonome et libertaire, depuis tous les coins et recoins de l'État d'Oaxaca.

Voix oaxaquègnes construisant l'autonomie et la liberté (VOCAL)
Oaxaca, 28 juillet 2007.

Traduit par el Viejo.

http://vocal.lunasexta.org/index.php?option=com_content&task=view&id=3&Itemid=1

[ texte repris du site http://amerikenlutte.free.fr ]

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Venezuela

9 Août 2007 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Oaxaca Mexique

Venezuela: la gauche non chaviste dialogue et réaffirme ses engagements

Le 5 août dernier, des activistes et militants de différents courants et villes du pays participèrent à un "Dialogue ouvert: Gauche non chaviste et révolution", réalisé à Caracas au siège de l'Organisation Nelson Garridos (ONG) et appelé par le journal El libertario dans le cadre de son numéro 50. Parmi les organisations présentes se trouvèrent: le Groupe de travail "Peuple et Conscience" (Maracay), Groupe Troisième Chemin, Croix noire anarchiste du Venezuela, le Centre de formation idéologique (Barquisimeto), Groupe Défenseurs du Bolivar (Barcelona), Fondation Jorge Rodriguez (Barquisimeto), Assemblée d'éducation, Connexion socialiste, Centre d'études sociales libertaires et le Vice rectorat académique de l'Université Centrale du Venezuela (UCV); ainsi qu'une série d'individualités impliqués politiquement dans différentes domaines du pays.

 L'objectif de l'évènement fut d'ouvrir un des espaces tant nécessaires pour la reconstruction et la récupération d'un tissu social autonome de base entre les différents mouvements sociaux et populaires, fragmentés par la polarisation politique et coopté et immobilisé par l'actuel Etat vénézuélien. Un espace divers et hétérogène des différentes perspectives qui aspirent à la liberté et à la justice sociale et qui s'affrontent à l'autoritarisme. L'agenda de la rencontre fut composée de deux grandes sessions: le matin, destiné à réaliser un diagnostic collectif de la situation du pays et la suivante, réalisée dans l'après midi, pour connaitre les différentes opinions sur la façon de configurer une réponse progressiste et révolutionnaire au phénomène chaviste. La méthodologie a exclu les exposés magistraux, permettant la possibilité d'un dialogue fraternel dans des conditions d'égalité des intéressés à travers l'usage de la parole.

 Le Venezuela d'aujourd'hui

 Le diagnostic collectif sur la situation du pays caribéen converge sur les points de départ. Au niveau politique, le triomphe électoral du président Chavez par l'intermédiaire de l'échec du système d'alternance connu sous le nom de "puntofijismo", inauguré en 1958, a rendu possible la réalisation d'une Constituante sans changements structurels de l'Etat. En échange, celui-ci fut réorganisé en fonction de la nouvelle ère du capitalisme connue sous le nom de "globalisation économique", trouvant son origine dans la symbiose entre la démocratie parlementaire et la dictature militaire. Malgré de grandes ressources, l'Etat a été incapable de donner des réponses satisfaisantes aux besoins de la population, imposant une "paix sociale" à travers les subsides pétroliers. A rebrousse poil de la diffusion d'une inexistante "démocratie participative protagoniste", les politiques sociales ont été décrétées d'en haut, dans le cadre d'une des plus grandes concentrations de pouvoir vues ces dernières décennies et où toute initiative est du ressort exclusif du Premier Mandataire. Il fut reconnu la capacité de mobilisation du président et son charisme, ainsi que l'incarnation à travers sa figure des traditions caudillistes et militaristes présentes dans l'histoire vénézuélienne. De même que la formation d'un système d'information et de propagande gouvernemental et efficace au niveau national et international. La création de différents processus de nature répressive contre les démonstrations de mécontentement populaire et l'acculement des espaces d'indépendance comme l'autonomie universitaire et la liberté syndicale furent évoqués. Différentes interventions réitérèrent leur accord sur la présence d'un "gouvernement militariste, autocratique, immoral et pétrolier".

 En matière économique, un accord se dégagea sur le fait que le Venezuela se trouve dans le contexte d'une troisième globalisation, marquée par le flux de capitaux sans territoires et avec des activités qui ne correspondent pas à la production traditionnelle des biens et services. Ce processus se développe dans le cadre d'une crise pétrolière qui se décline à travers trois dimensions: climatique planétaire, de l'être humain et de la crise énergétique. Le pays approfondit son rôle dans la globalisation capitaliste, il a compté avec des ressources énormes produit des cours élevés du pétrole, permettant l'apparition d'une nouvelle élite économique, la "boliburguesia" (mot associant "bolivar" et "bourgeoisie"). Sous la revendication de "souveraineté énergétique" on rencontre un contrôle du pétrole brut par les mafias russes, cubaines et vénézuéliennes, en étroite relation avec le marché global, entrepreneurial et multinational avec une influence des Etats Unis. Pour cela, on forma les entreprises dites "entreprises mixtes" qui recouvrent des politiques de rémission. Malgré la manne pétrolière, l'exécutif national maintient la dévaluation de la monnaie, l'endettement du pays motivé par le coût élevé des dépenses publiques, et une politique d'imposition régressive, parmi laquelle l'IVA est un des aspects. Ainsi, les hauts cours pétroliers ont permis une politique clientéliste basée sur des subsides à différentes initiatives sociales, pour renforcer ainsi la légitimité de l'Etat et son modèle de développement, auquel il faut ajouter l'extraction minière.

  Sur le terrain social, on a déterminé que ce que l'on appelle le processus "bolivarien", au lieu d'être un point de rupture, a renforcé les dispositifs de domination globale: l'individualisme, la dépréciation de "l'autre" et de ce qui est différent, la mercantilisation du corps, le machisme, la criminalisation des minorités, le fétichisme de la marchandise et le consumérisme. Depuis 1999, on en est venu à solidifier un système juridique, administratif et militaire, qui a lié les mains au mouvement populaire et invisibilisé la gauche révolutionnaire non alignée avec le gouvernement. Il fut souligné le changement de la signification du langage par le pouvoir et le vide de sens du mot "révolution". Le tissu social, comme c'est arrivé dans des périodes antérieures de manne pétrolière, a été pénétré par le clientélisme, à laquelle on soumet l'électoralisation et la militarisation, l'action et la participation populaire en organisant un parti politique (PSUV) à partir de la formation de "bataillons". On questionna de façon réitérée les politiques traditionnelles qui, médiatiquement, se présentent comme des porte-paroles de "l'opposition" et on constata l'absence d'un discours d'antagonisme au chavisme compréhensible pour le citoyen commun. Malgré ce que la manne pétrolière a permis à la société, les résultats de ce que l'on a appelé les "missions" sont marginaux et insatisfaisantes, et n'ont pas contribuées à élever la qualité de vie de la population à faibles ressources. Ceci est perçu par les bases du chavisme, qui a montré des signes croissants de mécontentements. Il en est de même pour l'augmentation de l'insécurité, perçue par la population comme un des principaux problèmes de son quotidien.

 L'architecture d'un antagonisme de gauche au chavisme fut profilée par abondance d'idées et de propositions, réitérant la nécessité d'accompagner et de renforcer les luttes concrètes et de continuer le travail que chaque initiative développe. On coïncida avec des réponses à caractère collectif, plurielles et diverses. La construction d'un discours et les canaux pour le communiquer, un programme minimum et maximum. La nécessité de reconnaître et de dépasser les erreurs des différentes traditions de gauche et ses mythes (Bolivar, ce que l'on appelle "la révolution cubaine", entre autres), dont le chavisme est un reflet. Complexifier et créer un troisième pôle sur la scène politique, échanger des savoirs et des outils. Utiliser différentes formes de communication. Réaliser une nouvelle rencontre en approfondissant des thèmes et en renforçant des affinités à la mi-août, dans la ville de Maracay. Un réseau digital se constitua et différentes publications et films documentaires sur des luttes tant du Venezuela comme du reste du monde furent distribués et s'échangèrent.

 Si vous souhaitez plus d'informations sur cette initiative, vous pouvez communiquer par email: periodicoellibertario@gmail.com ou consulter : (www.nodo50.org/ellibertario).

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