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Horaires d'été de l'Autodidacte

22 Juin 2021 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Publié depuis Overblog

11 Juin 2021 , Rédigé par groupe Proudhon FA

CESARE BATTISTI EN GRÈVE DE LA FAIM :

Pour quiconque se préoccupe encore de la situation de Cesare Battisti, se confronter à la situation qui lui est faite aujourd’hui, ne peut être qu’une source de désespoir et de dégoût. Les conditions de son incarcération, dans une section de prison calabraise réservée, à part lui, à des détenus djihadistes, sont en soi une indignité. Elles sont semblables à celles du fameux 41bis, le régime infligé aux chefs mafieux. Quelle que soit la monstruosité des crimes reprochés aux détenus auxquels on l’inflige, quelle que soit la dangerosité qu’ils représentent encore aujourd’hui, ce régime est déjà une honte pour toute société se réclamant d’un État de droit qui assoit sa légitimité sur le fait de garantir même à ses pires ennemis un minimum de survie et de dignité.

De rares voix se font entendre régulièrement pour le dénoncer. Mais aujourd’hui, en Italie, s’agissant de Cesare Battisti, on ne trouve personne pour protester publiquement contre le régime auquel il est soumis, qui, en plus de ses caractéristiques inhumaines, l’expose à l’arbitraire et aux caprices des petits chefs sadiques si nombreux dans l’administration pénitentiaire, des deux côtés des Alpes. Du côté italien, on nous répète d’ailleurs sur tous les tons que la seule manière de défendre Cesare, aujourd’hui, du côté français, c’est de nous taire : toute défense publique serait « mal prise ». Les batteries de canons médiatiques sont prêtes à tirer au moindre signe de protestation venant de ces Français qui, inexplicablement, continueraient à défendre le Monstre Battisti. Pourtant, le traitement infligé à Cesare, en plus d’être injustifiable pour n’importe qui, l’est tout particulièrement en ce qui le concerne : on ne peut sérieusement lui attribuer aucune espèce de dangerosité. Contrairement à ce que répète avec une obstination ubuesque l’administration pénitentiaire italienne, cela fait plus de 40 ans que Cesare a renoncé à la lutte armée et qu’il a donné les preuves d’une vie de citoyen rangé. Quand on cherche à comprendre les raisons de l’acharnement à le maintenir dans un statut d’ennemi public n°1, contre les décisions mêmes de la cour d’Appel de Milan, censée pourtant être décisionnaire sur son régime de détention, quand on cherche à saisir les raisons de ce surcroît de cruauté obstinée, on n’en trouve qu’une : au terme d’un processus médiatico-politique pluridécennal qu’il faudra bien analyser un jour, on a fini par faire de Cesare, bien malgré lui, l’épouvantail parfait de ces années 70 qui continuent à incarner le cauchemar des classes dirigeantes. On en est là aujourd’hui : exiger que la vérité historique d’une époque fondatrice soit enfin examinée en dehors des diktats de la vérité officielle, est un combat étroitement lié à la bataille pour sauver la vie, la simple survie biologique d’un homme.

Ci-après, on lira trois textes :

— Une lettre de Valentine Battisti à un journaliste français. La clarté de son exposé sur la situation de Cesare, et sa simple sincérité nous ont paru la meilleure manière de faire comprendre l’urgence du moment.

— La lettre de Cesare Battisti exposant les raisons pour lesquelles il entre en grève de la faim et de toutes ses thérapies.

— Une lettre d’un groupe de ses amis.

Pour l’heure, face au mur de silence médiatique et à la haine compacte qui entoure notre camarade, nous n’avons pas dans l’immédiat de géniale idée sur la façon d’avancer. Nous sommes preneurs de toute suggestion. Une seule chose est sûre : le temps presse.


S.Q.

Lettre de Valentine Battisti à un journaliste

Cher xxx,

Je me tourne une fois de plus vers vous car aujourd’hui, une annonce que je redoutais tant, vient de m’être confirmée ce matin. Mon père a entamé une grève de la faim et des soins ce mercredi 2 juin. Sans traitement, son état de santé risque de se détériorer très rapidement. Il nous avait fait part de son intention il y a déjà plusieurs mois mais nous avons préféré croire que cela n’arriverait pas. Nous comptions beaucoup sur les multiples demandes faites par ses avocats pour le sortir de cette prison en Calabre. En Septembre de l’année dernière, il avait déjà initié une grève de la faim, afin que son isolement, qui d’après la justice ne devait durer que 6 mois et s’était poursuivi pendant 21 mois, soit enfin interrompu. En effet la prison de Sardaigne où il était alors, ne comptant aucun autre détenu AS2, le condamnait déjà à un isolement de fait. Quelques jours après avoir initié la grève de la faim et des soins, il avait été transféré brutalement, mais pas à Rome comme demandé, (plus proche de sa famille et au régime normal, et non AS2, conformément à la décision de la Cour d’Assise de Milan), mais en Calabre, encore plus loin, toujours en AS2 et dans une prison dédiée aux détenus djihadistes. Par ailleurs ce transfert avait été réalisé sans en avertir les avocats qui n’ont alors pas eu la possibilité de s’y opposer.
Dans la prison de Rossano, en Calabre :

— il a été soumis à une censure totale de son courrier
— son ordinateur qui lui servait d’outil de travail lui avait été confisqué (un nouveau livre qu’il a écrit à Oristano est d’ ailleurs en voie de publication )
— l’ accessibilité à la prison, qui était déjà difficile pour moi en France et sa famille qui se trouve près de Rome et de Grossetto, est devenue encore plus compliquée. Je n’ai pu le voir qu’une seule fois depuis son extradition. Ici il n’y a pas que lui qui soit puni mais sa famille également !
— son isolement, bien qu’il ait été retiré, ne s’est finalement jamais interrompu dans les faits puisqu’il se retrouve dans une prison où seuls les détenus djihadistes sont enfermés et avec lesquels il ne peut se confronter pour sa propre sécurité.

Certains recours ont abouti et nous avaient laissé beaucoup d’espoir que ces conditions finissent par s’améliorer : la censure à finalement été retirée, son ordinateur lui a récemment été rendu. Cependant, toutes les tentatives pour demander un transfert afin de le rapprocher de sa famille et enfin arrêter cet isolement qui dure depuis maintenant 28 mois, ont été systématiquement rejetées

Nous avons tous vécu le confinement du Covid et nous savons que l’isolement peut être difficile. Imaginez 2 ans et demi d’isolement ! Je trouve que c’est inhumain et même si je suis terriblement angoissée par sa décision de faire une grève de la faim et des traitements (pour son hépatite), je comprends qu’il n’ait plus le choix. J’attends avec angoisse la suite des évènements. La justice italienne le laissera-t-elle mourir ? Ce traitement est-il aussi celui qui sera réservé au dix anciens activistes menacés d’extradition ici en France ?

Cher xxx, ce mail est un appel au secours, accepteriez-vous de faire publier le communiqué de mon père ?
Je vous joins le communiqué original suivi de sa traduction en français et je rajoute un communiqué rédigé par ces soutiens en France. Vous pouvez me citer par mon prénom
Je vous remercie infiniment pour l’aide que vous pourrez apporter

Appel à la justice
Par Cesare Battisti

Suite au rejet de la demande de transfert n° 52822, je lance un appel aux membres de ma famille, aux avocats de la défense, aux autorités compétentes et à tous ceux qui ont sympathisé jusqu’à présent pour que me soit garanti un régime carcéral décent.

La demande de transfert de la maison de détention de Rossano a été rejetée, en substance, pour les raisons suivantes :

a) l’affectation à l’AS2 a été réservée au sujet pour des raisons de sécurité en raison du type de crime.

b) l’affectation à l’AS2 n’empêche pas le traitement ordinaire ; l’absence de l’article 4 bis (incompressibilité de la peine) n’empêche pas l’affectation à l’AS2

c) l’AS2 ne fait pas ’obstacle’ à un processus de traitement visant à la rééducation et à la réinsertion de la personne condamnée.

Outre qu’ils ne tiennent pas compte de l’immense préjudice causé par la distance excessive qui sépare proches et condamné, les motifs du rejet sont mensongers. L’obstination du DAP (Département de l’Administration Pénitentiaire) à le considérer comme une personne dangereuse, 42 ans après les faits et sans apporter aucun élément nouveau contre lui, ne repose sur aucun fondement juridique. Au contraire, le procureur antiterroriste de Milan, le docteur Alberto Nobili, a déclaré publiquement que ’Cesare Battisti ne représente plus aucun danger pour la société’. Le DAP traiterait donc d’un cas où la peine n’est plus de nature corrective, comme le prévoit la Constitution, mais exclusivement de nature punitive.

J’ai passé 40 ans en exil à mener une vie de citoyen contribuable, parfaitement intégré dans la société civile au prix d’une activité professionnelle incessante, d’une implication pacifique dans des initiatives culturelles et du bénévolat, partout où l’on m’offrait un refuge. Bénéficiant même d’une reconnaissance internationale.

Il est pour le moins hasardeux de soutenir, comme le fait le rejet de transfert, que le département AS2 de la maison d’arrêt de Rossano serait un lieu décemment apte à remplir les prescriptions de l’ordre pénitentiaire, de la Constitution et des institutions internationales. Le quartier AS2 de Rossano est une tombe, tout le monde le sait. Rien ni personne n’entre ou ne sort d’ici pour quelque raison que ce soit, si ce n’est pour rejoindre la salle d’appel vidéo une fois par semaine. C’est le seul quartier de Rossano à être dépourvu jusqu’au carrelage et des toilettes décentes, où aucun travailleur social ne met les pieds. Le portail tristement célèbre de l’’antre d’ISIS’ est tabou même pour l’aumônier, qui a jusqu’à présent régulièrement ignoré mes demandes d’entrevue.

Ici, contrairement à ce que dit le DAP, il n’existe aucune activité commune visant à la réinsertion sociale ou à une rééducation réelle. Ici, tout est conçu pour tenir à distance de fervents musulmans, auxquels a été concédé, bien que dans des conditions exécrables, le droit de prier ensemble. Pour ne donner qu’un exemple, la promenade de cette AS2 n’est rien de plus qu’un pigeonnier obscène, où un rayon de soleil pénètre rarement ; alors que tout le reste verse dans le délabrement.

Outre les déficiences endémiques générales, le DAP semble ignorer le fait que dans ce service, rien n’est prévu pour les détenus qui ne partagent pas les coutumes et les traditions musulmanes, ou qui présentent des incompatibilités vives de coexistence avec cette catégorie de détenus.

Il serait pourtant essentiel d’en tenir compte. Puisque dans mon cas, étant le seul détenu ici à n’être pas lié au ’terrorisme islamique’, cela signifie un isolement total de plus de 27 mois, dont les 8 derniers sans jamais être exposé à la lumière directe du soleil.

Si elle ne l’ignore pas délibérément, la DAP semble interpréter de manière singulière la sentence de la Cour d’Assises d’Appel de Milan, confirmée en Cassation, en novembre 2019, qui établit que le soussigné doit purger sa peine dans une prison à régime ordinaire. En aucun cas, le service AS2 de Rossano ne peut garantir un traitement ordinaire, car ce n’est pas sa fonction.

J’avais mis mon espoir dans cette dernière demande de transfert, imaginant qu’après plus de deux ans dans des conditions extrêmes, les autorités n’infligeraient pas davantage, compte tenu également de l’âge et de l’état de santé précaire. Mais aussi et surtout pour avoir fait preuve d’une grande disponibilité à la réconciliation avec les secteurs de la société qui ont le plus souffert des conséquences de la lutte armée des années 70, en particulier vis-à-vis des familles de toutes les victimes.

Les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être dans le prisme des médias. La question des réfugiés de France reposée dernièrement est une farce. Tout comme l’intention de l’État de me priver jusqu’au bout de droits établis est réelle. L’Italie a menti en garantissant un traitement humain et la clémence. Quelle meilleure preuve que les conditions d’emprisonnement de Battisti. Ce à quoi les réfugiés arrivant de France en Italie doivent vraiment s’attendre, c’est le contraire de ce qui est annoncé.

Je suis désolé de devoir apporter une autre douleur à tous ceux qui m’ont été proches jusqu’à présent, en devant leur annoncer que, étant dans un état d’épuisement, le 2 juin j’informerai les autorités de mon intention de recourir à une grève de la faim et des soins. Avec l’espoir que la justice ouvre une brèche dans le mur des damnés, et que même Cesare Battisti ait droit au traitement humain qui devrait être garanti à tout condamné.

Cesare Battisti

Un appel des amis de Cesare Battisti

Nous, connaissances, amies, amis, ou proches de Cesare ou encore simples soutiens attachés à la dignité humaine, qui pour certain.e.s connaissons, ou avons connu ou aimé d’autres personnes issues de la même Histoire, soumis.es à la même vindicte à perpétuité, voulons dire nos inquiétudes, notre angoisse, notre déchirement, notre écœurement. 

Non, ce sort, qui est déjà celui de Cesare, n’a rien de juste, il n’a rien de digne, ni de décent, ni d’humain.


Quelles qu’en soient les justifications, il n’est pas acceptable qu’un être humain soit maintenu à bien plus de 500 kilomètres de sa famille la plus proche, sachant que faire le trajet lui devient chaque jour plus impossible.
Il n’est pas acceptable qu’au motif d’une dangerosité fantasmée 40 années après l’Histoire à laquelle elle se rattache, Cesare soit maintenu dans l’isolement à même le béton et sans lumière naturelle directe, dans un environnement qui n’est pas adapté à sa situation, qui le soumet à un constant sentiment d’insécurité et ne lui permet aucune interaction sociale, ni aucune activité en commun, (par ailleurs inexistantes à Rossano en dehors de la prière). Cela fera bientôt 8 mois qu’il est isolé de fait à Rossano, ajoutés aux 21 mois précédents à Oristano, (où il était déjà à l’isolement au prétexte du régime AS2 assigné sans base légale) depuis qu’il a été livré à l’Italie en janvier 2019.

Aujourd’hui, un nouveau rejet opposé à sa demande légale de transfert promet de perpétuer encore cette situation intenable… jusqu’à quand l’être humain est-il compressible ? Jusqu’où survit-on à un tel traitement ? Faut-il choisir de laisser cette situation dégrader sa santé physique et morale à petit feu, ou, au risque d’en hâter l’issue, recourir à la seule option qui soit en son pouvoir, à savoir la grève de la faim et des soins ? Quelle que soit la force de persuasion que nous exercions exerçons pour l’en dissuader, ce seul choix binaire qui le tiraille depuis de longs mois maintenant, entre « crever à petit » feu ou risquer de hâter la fin de ce calvaire pour le pire comme le meilleur, est inacceptable. 

L’institution carcérale est responsable des détenu.e.s. La société est responsable des personnes qu’elle juge « devoir » lui soumettre, en fonction de critères souvent très discutables. La liberté leur est retirée en fonction de ces mêmes critères. Mais leurs droits, à la santé, au maintien du lien familial, à une prise en charge sanitaire digne de ce nom, au maintien d’activités et d’échanges sociaux vitaux, à une défense qui puisse s’exercer sans entraves, doivent au minimum être respectés en contrepartie. Si ces droits ne peuvent pas être assurés, et ils ne le sont pas, il faut les libérer. Les livrer à un tel sort n’est digne ni de notre siècle, ni de notre civilisation, ni de notre Humanité.

 

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Liberté de penser

3 Juin 2021 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

Il fut un temps pas très lointain où le passage de religieuses en tenue dans un marché déclenchait un concert de chansons paillardes, où le passage de curés en soutane provoquait des coassements sonores, il fut un temps où les ouvriers chantaient sur les échafaudages leur haine de toutes les religions qui pour eux se confondait avec celle des patrons. Toutes ces manifestations et bien d'autres étaient acceptées sinon approuvées par la majorité de la population qui les accueillait avec des sourires. Seuls les religieux directement concernés et les intégristes vouaient aux gémonies les auteurs.

Parfois même de jeunes rebelles décoraient les portes des églises de slogans grandioses comme « dieu est mort » ou même allaient jusqu'à uriner dans les bénitiers des églises sans susciter autre chose que quelques lignes de désapprobation dans le journal local.

Cette époque est révolue, hélas, et l'affaire Mila nous en apporte encore une fois la preuve. Qu'une jeune fille de 16 ans, extrêmement posée et raisonnable, soucieuse simplement de dire sur son blog ses choix amoureux et son refus très rationnel

des religions se retrouve couverte d'insultes, menacée de mort par des foules hystériques sans que pratiquement aucune des organisations théoriquement laïques et progressistes prenne sa défense, qu'une ministre de la justice l'accuse de blasphème (l'ironie est que ce délit n'existe pas en droit français et on peut se demander s'il ne s'agit pas là d'un lapsus révélant que madame la ministre le regrette dans son for intérieur ?), qu'un procureur de la république lance dans un premier mouvement une procédure contre elle avec quasiment l'assentiment des organisations prétendument en charge de la défense des libertés (qui ne dit mot consent), qu'un représentant officiel du conseil des musulmans de France regrette publiquement de ne pouvoir sévir contre cette jeune fille, l'attitude de tous ces défenseurs de l'ordre moral prouve que toutes les barrières sensées nous protéger des folies intégristes sont en train de tomber. Que les fous furieux, disciples de n'importe quel culte religieux, fassent un front commun pour interdire la critique religieuse n'a rien d'étonnant.

A travers l'histoire, les exemples abondent qui nous montrent que juifs, chrétiens, musulmans ou bouddhistes ont en commun une haine violente de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. En particulier tous exècrent les libres penseurs et les athées et cherchent par tous les moyens à les éliminer. En ce début de XXIème siècle, en Arabie Saoudite, en Iran, au Pakistan et dans bien d'autres pays hélas, des hommes et des femmes sont emprisonnés, torturés, assassinés parce qu'ils se déclarent athées, sans dieu, sans religion. Et on ne peut que déplorer à ce sujet le silence remarquable de toutes les hautes autorités de l'état français qui ont si rapidement trouvé les mots pour blâmer Mila.

Si on ne court aucun risque en dénonçant une jeune fille de 16 ans, par contre critiquer les pratiques de certains états en matière de droits de l'homme peut avoir des conséquences fâcheuses pour les relations commerciales (Pakistan, Arabie Saoudite, Inde sont friands de nos matériels militaires). Les haines religieuses ont été et sont encore une des principales causes de guerre dans le monde et font le bonheur de tous les marchands d'armes. Et ce n'est pas parce que ces religions se prétendent des religions de paix et d'amour que cela change quelque chose. C'est au nom de ces soi-disant religions de paix et d'amour que protestants et catholiques se sont entre-tués pendant 2 ou 3 siècles, que sunnites et chiites se massacrent depuis 12 siècles, au nom de Bouddha que 40 millions d'hérétiques ont été massacrés en Chine au XIXème siècle (révolte des Taiping) etc. etc. Il faudrait également parler de la répression ultra-violente menée à toutes les époques par les églises contre les scientifiques, rationalistes et autres libre penseurs, il faudrait également parler des autodafés, de l'inquisition, de la chasse aux sorcières, aux juifs etc....

La liste des crimes commis au nom de dieu, quel que soit le nom qu'on lui donne, est très longue ; pire, elle ne cesse de s'allonger. C'est que tout religieux se prétend détenteur d'une vérité absolue, celle que lui a révélé son dieu ou ses prophètes, elle est donc incontestable (contester la parole de dieu, c'est mettre en doute l'existence même de dieu) et toute personne qui ne partage pas cette croyance ou qui a une croyance différente est donc au mieux un concurrent qu'il faut combattre, au pire un ennemi à détruire. Voilà pourquoi depuis des siècles, les religions se combattent avec acharnement, voilà surtout pourquoi elles savent s'unir pour exterminer les libres penseurs et les athées.

Anarchistes, nous sommes ennemis de tous les dogmes qui ne sont pas fondés sur la raison et à ce titre nous sommes les ennemis irréconciliables de toutes les religions et nous affirmons haut et fort que l'humanité ne sera véritablement émancipée que lorsqu'elle sera délivrée de ces engeances.

 

CNT-AIT de Anarchosyndicalisme !, janvier-février 2020
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