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Sortir du nucléaire

29 Mai 2008 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Info (s)

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 820 associations
http://www.sortirdunucleaire.fr
Contact presse : 06 64 100 333

Communiqué de presse du 27/28 mai 2008

Double flop pour le réacteur EPR en France et en Finlande :
Le crash de l'industrie nucléaire française

Après le flop du chantier en cours du réacteur nucléaire en Finlande (deux ans de retard, deux milliards d'euros de pertes financières... pour le moment), on apprend aujourd'hui que de graves malfaçons ont eu lieu aussi sur le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche).
 
Il est grand temps que les citoyens français prennent conscience que la supposée "expertise" française en matière de nucléaire n'est qu'une légende construite à grand renfort de publicités d'EDF et d'Areva, et de déclarations des Présidents et gouvernements qui se sont succédés depuis 40 ans.
 
La réalité est bien différente : 54 des 58 réacteurs "français" sont en réalité sous licence américaine Westinghouse, et les seules réalisations purement françaises sont des désastres :
 
- le premier programme nucléaire français, basé sur les réacteurs graphite-gaz, a été abandonné au début des années 70 au profit des réacteurs Westinghouse
- le surgénérateur Superphénix a été fermé en 1997 après 15 ans d'avaries
- dès sa mise en service, le réacteur "N4" (*) a connu un accident grave le 12 mai 1998 à Civaux (Vienne)
- le réacteur EPR se révèle être lui aussi un désastre avant même d'entrer en service, tant sur le chantier finlandais que sur celui de Flamanville (Manche)
 
La seule décision sensée est d'arrêter immédiatement les investissements dans le nucléaire et de les reporter sur les plans d'économie d'énergie et de développement des énergies renouvelables.

(*) Le réacteur dit "N4" est le modèle des 4 seuls réacteurs actuels véritablement français, situés à Chooz (Ardennes) et à Civaux (Vienne)


Le chantier de l'EPR en France en difficulté après celui de Finlande

AFP - 27.05.08 - Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération EPR en France est confronté à des difficultés techniques qui n'en modifient pas encore le calendrier, mais rappellent celles du chantier de Finlande, qui a subi des retards. Les opérations de coulage de béton du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR à Flamanville (Manche) ont été suspendues le 21 mai après que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a relevé des "anomalies", a annoncé mardi l'ASN.

Les anomalies concernent notamment la disposition de certaines armatures de fer non-conformes aux plans, constatées par l'ASN lors d'une inspection réalisée le 5 mars, un problème qui s'est reproduit le 21 mai. "Des fissures à la suite de la coulée d'un bloc de béton composant la plate forme de l'îlot nucléaire de l'EPR" ont également été constatées par les inspecteurs de l'ASN. Toutefois, "à ce stade, il est très largement prématuré de parler de retards potentiels sur notre chantier", a assuré à l'AFP Bernard Salha, directeur de l'ingénierie nucléaire du groupe d'électricité EDF, maître d'oeuvre du chantier.

L'EPR de Flamanville est le deuxième réacteur à eau sous pression (European Pressurised water Reactor) en construction dans le monde, après celui de Finlande. Sa construction a démarré en décembre et il doit être mis en service en 2012. "Techniquement, ces anomalies ne posent pas de problème en matière de sûreté, mais elles illustrent toutefois un manque de rigueur au niveau du chantier qui est inacceptable", a estimé Thomas Houdré, chef de la division de Caen de l'ASN, lors d'une conférence de presse.

L'ASN a donc demandé à EDF, maître d'oeuvre, de ne pas engager de "nouvelles opérations de bétonnage dans l'attente d'améliorer la rigueur des contrôles internes", a précisé Hubert Simon, adjoint au chef de la division de Caen. "Nous sommes en train de définir des mesures de renforcement des contrôles de la construction, que nous allons transmettre dans les jours à venir à l'ASN", a précisé M. Salha. Les travaux de terrassement, le ferraillage et le béton ont été confiés par EDF au groupe Bouygues, chargé de la réalisation du socle du réacteur, sous le contrôle d'EDF. Interrogés, le groupe de BTP Bouygues et le groupe nucléaire Areva, qui conçoit l'EPR, se sont refusés à tout commentaire.

En revanche, l'ASN estime "satisfaisante" la "qualité de réalisation des travaux préparatoires et des premiers travaux de construction" de l'EPR. Interrogé par l'AFP, Yannick Rousselet, chargé du dossier énergie à Greenpeace, a réclamé "l'abandon définitif du projet", estimant que le chantier "cumule en permanence des dysfonctionnements extrêmement graves qui concernent réellement la sûreté du réacteur".

Le réseau Sortir du Nucléaire a lui aussi dénoncé, dans un communiqué, de "graves malfaçons" sur le chantier EPR, réclamant "l'arrêt immédiat" des investissements dans le nucléaire. En Finlande, où Areva est maître d'oeuvre, un problème de qualité de béton, dû à des insuffisances en terme de sûreté, avait obligé le groupe nucléaire à revoir sa chaîne de sous-traitance et à élargir les prérogatives de Bouygues. Ces problèmes ont retardé le chantier d'Olkiluoto (sud-ouest) d'environ deux ans. La mise en service de cet EPR est désormais prévue pour 2011, au lieu de 2009.
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MANIFESTATION DU 22 MAI 2008

20 Mai 2008 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #luttes sociales

Manifestation le 22 mai
A Besançon:
Rendez vous à 14H00 place de la révolution

Les arrêter, et passer à l’offensive!

Le programme de casse sociale et de répression mis en place par le capital, déjà bien initié par les gouvernements précédents, de droite comme de gauche, se renforce et se durcit aussi longtemps qu'il ne trouvera face à lui un front des luttes, déterminé à stopper la régression et à retrouver le chemin de nouvelles conquêtes sociales.

Les perspectives dans le monde du travail ne sont guère brillantes. Les centrales syndicales, loin de construire la mobilisation des salariés, se résignent en échange de leur survie à négocier la remise en cause du droit de grève, du code du travail, du contrat de travail et de faire passer pour de nouveaux droits la flexisécurité qui n’est que la perte des acquis collectifs de la classe ouvrière. L’application de l’accord majoritaire entre syndicats dans les entreprises s’assortit de la dérogation à la hiérarchie des normes inscrite dans le droit du travail, le patronat pourrait faire entériner par les syndicats euxmêmes des mesures régressives : augmentation du temps de travail sans rémunération supplémentaire, travail le dimanche...

Encore plus vite qu’hier, les travailleurs se retrouvent dans l’isolement, la mise en concurrence, la précarité. Par cette nouvelle organisation du travail, les possibilités de s’organiser et de se défendre vont très vite être réduites à néant. Avec la mise en place du programme ultra-sécuritaire qui nous est promis, l’Etat va exercer une répression sans frein et sans contrôle de tous les mouvements de contestation s’échappant des manifestations encadrées par les partis ou les syndicats institutionnels. La justice pourra condamner très sévèrement (peines de prison ferme) les manifestants ou militants « serrés » par les flics et accusés sans preuve (pour outrage ou rébellion). Ces condamnations serviront d’exemple pour tenter de faire taire toute velléité de révolte des opprimés.

Il faut d’abord arrêter de toute urgence ce rouleau compresseur. Sinon, il ne restera rien, avec les franchises médicales, de l’esprit de la Sécurité Sociale, il ne restera rien des services publics et des statuts des personnels avec la « Révision générale des politiques publiques » et les propositions Attali (ancien conseiller de Miterrand). Il ne restera rien du système des retraites par répartition. Il ne restera rien de la laïcité, alors même que Sarkozy déclare que la « question sociale est subsidiaire » mais que celle de Dieu est fondamentale.

L’issue ne peut relever des élections. L’évidence devrait s’imposer : la raclée prise par l’UMP aux élections municipales n’a pas changé d’un iota les orientations pour lesquelles Sarkozy a été missionné par les marchés. Pas plus qu’en 2004 après la débâcle de la droite aux régionales ou qu’en 2005 après le non au référendum sur le Traité constitutionnel européen.

La solution ne viendra pas non plus des combinaisons politiciennes : qu’attendre du PS alors même que son secrétaire général déclare, au lendemain des municipales : « Nous ne sommes pas là pour contredire ou rendre illisible la politique du gouvernement » ? Qu’attendre d’une énième mouture d’un parti pseudo anticapitaliste, mais qui se situe déjà clairement dans une logique électoraliste, sinon confusion politique, opportunisme et perte de temps ? Comment compter sur les directions des confédérations syndicales alors même que la bagarre des cheminots (régimes spéciaux) d’octobre 2007 a été sabotée, que l’accord sur la « modernisation du marché du travail » a été signé par quatre confédérations et que la position commune sur la représentativité syndicale constitue une étape décisive pour l’intégration, au détriment de sa combativité, du syndicalisme dans l’appareil d’Etat.

Face à ce plan politico-syndical bien huilé qui s’organise un peu partout, et jusque dans les Centres de rétention administrative, il existe tout de même des grains de sable : les luttes des sans-papiers (salariés ou non) qui s’organisent partout, les bagarres contre les plans de licenciements, contre les suppressions de postes dans les écoles, dans les hôpitaux, pour la hausse des salaires, pour le retour aux 37,5 annuités...

Dans le monde, le capitalisme, pour maintenir son taux de profit, doit sans cesse augmenter le taux d’exploitation des ressources humaines et naturelles. Les récentes émeutes de la faim attestent du caractère explosif de la situation, même si les résistances sociales restent globalement aujourd’hui dans le cadre du système. La croissance économique utilisée comme fuite en avant par le capitalisme pour masquer les inégalités sociales et la pauvreté a accéléré l’épuisement des ressources et fait atteindre les limites physiques de la planète.

Renforcée par la spéculation, c’est bien l’augmentation du prix du pétrole devenu rare - et donc aussi de l’ensemble des produits manufacturés - qui rogne sérieusement le pouvoir d’achat au Nord et déclenche des famines au Sud.

Face à ces attaques concertées du patronat et de l’Etat, qui ne visent qu’à enrichir les actionnaires au détriment des travailleurs, il faut une réponse commune des exploités. Il reste donc à fédérer ces mouvements sociaux épars dans un mouvement d’ensemble qui s’appelle la grève générale autogestionnaire.

La Fédération anarchiste appelle à la tenue dans les ateliers, les services, les bureaux, d’assemblées générales décisionnaires avec des mandatés révocables, pour préparer la lutte, d’une part contre chacune des mesures régressives prises par leur patron ou le gouvernement, et d’autre part plus globalement contre la politique d’appauvrissement généralisé des populations. Face à l’Etat et au patronat, les travailleurs du secteur public et du privé doivent pouvoir conduire et contrôler leurs propres luttes sans se préoccuper de ceux qui n’aspirent qu’à les diriger.

La Fédération anarchiste appelle les jeunes, les chômeurs, les retraités à se joindre aux luttes interprofessionnelles, professionnelles et spécifiques. Alors, de ces résistances et de ces pratiques pourra naître la perspective d’une grève expropriatrice et gestionnaire : gérons nous-mêmes nos entreprises puisque c’est nous qui y créons les richesses, gérons nous-mêmes la sécurité sociale, les écoles, les hôpitaux et les caisses de retraites, solidairement, avec de vrais moyens gérés collectivement, puisque nous sommes les premiers concernés, gérons nous-mêmes nos quartiers, nos villes, nos zones rurales puisque c’est nous qui y vivons.

C’est la seule issue à l’impasse suicidaire du capitalisme.

Groupe Proudhon de la Fédération anarchiste

 

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Mauvaises intentions : l’outil « anti-terroriste » et la « mouvance anarcho-autonome »

19 Mai 2008 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Info (s)

Mauvaises intentions :
l’outil « anti-terroriste » et la « mouvance anarcho-autonome »
Publié samedi 17 mai 2008
 
Bruno et Yvan sont détenus depuis la mi-janvier pour de simples fumigènes lors d’une manif’ de soutien aux sans-papiers. La longueur sans précédent de leur détention préventive s’explique par l’organisation d’une cabale médiatique contre une fantômatique mouvance autonome terroriste, cabale savamment entretenue par le pouvoir, notamment la ministre de l’Intérieur. Une compilation des articles parus dans la presse bourgeoise ainsi que ceux parus sur les sites d’infos alternatives revient sur la création de cet épouvantail destiné à museler le plus grand nombre en incarcérant un petit nombre… A télécharger et faire circuler…
En guise d’introduction…

« Troubler gravement l’ordre public »

Code pénal (articles sur l’anti-terrorisme : 706-16 à 706-25 du CPP) Inutile de nous étendre ici sur les raisons d’un regain de tension : révoltes plus ou moins diffuses, grèves spontanées, mouvements sociaux qui débordent le cadre légal imposé... et pas seulement en France.

Tout un chacun sent bien l’oppression quotidienne au travail, pour se nourrir, se loger. Aussi, maintenir le capitalisme nécessite pour ses gestionnaires d’exercer une pression de chaque instant sur ceux qu’ils exploitent : la Loi, le contrôle et la peur restent leurs meilleurs outils.

Séparer. Isoler. Catégoriser. « Diviser pour mieux régner » sera toujours l’une des pratiques les plus efficaces du pouvoir. Son instrument de propagande, la presse ; mène régulièrement des campagnes ciblées : révoltes, débordements, fait-divers passent successivement sous le feux des projecteurs, sous la hargne du procureur, et, soit-disant avec le consentement populaire, doivent finir derrière les barreaux.

Depuis quelques années, la figure du terroriste reprend du poil de la bête et, mondialement, cela fonctionne à merveille. En France, l’Etat place dans le « fourre-tout terroriste » tous ceux qui le menacent politiquement, que ce soit ceux qui souhaitent se substituer à lui (intégristes religieux, nationalistes,...) ou ceux qui veulent l’abattre définitivement. L’irrationnel prend alors, dans l’imaginaire collectif, le dessus sur toute analyse politique.

Un vieil épouvantail est agité depuis les élections présidentielles de 2007 : les « autonomes ». Police et médias accolent l’étiquette « mouvance anarcho-autonome », réduisant ainsi à un réseau organisé, tout un ensemble diffus d’idées et de pratiques libératrices. Assumer la critique de l’Etat et du Capital en paroles et en actes impose, de fait, une confrontation physique et matérielle avec ces derniers. Chose qui paraît impossible à la plupart des gens et qui, si elle existe, ne peut être que le fruit d’une manipulation de la police, d’une théorie du complot, de petits écervelés ou encore de pratiques d’extrême-droite... Autant d’explications repoussoirs et annihilantes pour affirmer que la critique en actes ne serait pas à la portée du commun des mortels. Ce qui renforce le sentiment d’impuissance généralisé.

Rien d’étonnant à ce que l’Etat veuille fusionner ces deux peurs : peur du « terrorisme », peur des « anarchistes ». C’est à nouveau chose faite depuis quelques mois. Si l’idée de constituer ce dossier de presse nous est chère, c’est qu’il s’agit de démonter, une bonne fois pour toute, ce mécanisme qui incarcère directement un petit nombre et qui souhaite museler le plus grand nombre.

Nous avons voulu compiler quelques articles de la presse bourgeoise largement inspirée des dires de la police et de la justice, ainsi que de plus nombreux textes, analyses, affiches,... en réponse à la peur terroriste.

Solidarité avec les camarades incarcérés !

Pas de peur qui tienne !

Rage et détermination !

Au sommaire…

Introduction « Troubler gravement l’ordre public »

Articles tirés de la presse bourgeoise
- L’extrême gauche radicale tentée par la violence. Le Figaro, 8 juin 2007.
- Une jeune fille arrêtée pour l’attentat raté de la dépanneuse. Le Parisien, 30 janvier 2008.
- Les RG s’inquiètent d’une résurgence de la mouvance autonome. Le Monde, 1er février 2008.
- Entretien de Alliot-Marie : « Je veux mettre fin à la propagande terroriste ». Le Figaro, 1er février 2008.
- Alliot-Marie voit Action Directe partout. Bakchich.info, 20 février 2008.

Textes, analyses, affiches...
- Fontenay-sous-Bois : 3 camarades mis en examen pour un fumigène dans le 94. Indymedia Nantes, 24 janvier 2008.
- A propos des dernières arrestations... Indymedia Lille, 3 février 2008.
- Arrestations dans le 94 pour un fumigène : quelques précisions... L’Envolée, février 2008.
- Solidarité ! Indymedia Paris, 26 février 2008. Communiqué du collectif Kalimero Paris.
- Appel du Front de Libération des Fumigènes. Indymedia Paris, 22 mars 2008.
- « Noël en rétention, Pâques en prison ». Tract difusé lors de la manifestation du 5 avril 2008.
- Paris : Récit du 5 avril, journée de solidarité avec les sans-papiers. Indymedia Paris, 7 avril 2008.
- Chlorate entre autres choses. Indymedia Paris, 12 avril 2008.
- Compte-rendu du rassemblement de soutien à Ivan et Bruno. Brassicanigra.org, 18 avril 2008.
- Etat et terrorisme. Léon de Mattis, Indymedia Paris, 18 avril 2008.
- Affiche « Qui sont les terroristes ? » Avril 2008.
- Il n’y a pas que les clous qui soient tordus. Cnt-ait.info, 20 avril 2008.
- Quelques propos sur l’outil anti-terroriste. Indymedia Grenoble, 20 avril 2008.
- Lettre d’Ivan et Bruno. Indymedia Paris, 21 avril 2008.
- Vive les mutineries dans les prisons pour mineurs, à Porcheville et ailleurs ! Indymedia Nantes, 10 mai 2008.
- Prise d’antenne sur France Culture à l’Odéon. Indymedia Paris, 10 mai 2008.
- Des nouvelles de l’instruction anti-terroriste de Vierzon. Indymedia Grenoble, 11 mai 2008. annexes...
- Le terrorisme. Quelques éléments juridiques.
- La chasse à l’autonome est ouverte ! Tract diffusé par Des prolétaires de Basse-Loire, mi-1979.
- L’ennemi intérieur. Août 2004, Traduction d’une affiche turinoise publiée le 10 août 2004 sur le site italien anarcotico.net.
- Compile classe… contre classe ! A-infos, mars 2008.


SOURCE: Rebellyon.info

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STO pour les chômeurs !

10 Mai 2008 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Info (s)

pour info :
Le gouvernement réinvente… le STO pour les chômeurs !


Date: 07 Mai 2008


Le Service du Travail Obligatoire - ou "STO" - fut, de sinistre mémoire, durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la réquisition et le transfert contre leur gré vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français afin de participer à l'effort de guerre, avec la complicité active du gouvernement de Vichy.


Si aujourd'hui l'Europe est en paix, la virilité des puissants demeure avide de batailles à livrer. Pour entretenir ses ardeurs, elle a inventé ce conflit permanent et larvé qu'on appelle "guerre économique" où, à l'échelle mondialisée, des travailleurs de plus en plus désarmés sont désormais en concurrence entre eux : les récentes affaires de la révolte des ouvriers de Dacia ou du scandale de l'offre d'emploi de l'ANPE pour l'Inde attestent du dumping social imposé en missile suprême.

Les guerres "classiques" d'autrefois ont toujours eu des racines économiques. Quand il disait «On croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels», le grand écrivain Anatole France visait juste. Les héros comme
Guy Môquet les poilus de 14-18 dont Lazare Ponticelli fut le dernier symbole sont morts… pour le grand patronat. Un grand patronat qui ne s'est jamais encombré de déontologie pour parvenir à ses fins, sur le dos de peuples maintenus dans l'ignorance et manipulés à loisir (on se souvient de Dominique de Villepin qui parlait, lui aussi, de "patriotisme économique" et de "bataille pour l'emploi").

Cette grande manipulation se poursuit avec de nouveaux concepts idéologiques comme
"la valeur travail", érigée en France comme le pilier absolu du bien-être individuel et de la performance du pays. A l'heure où il se raréfie ou se dégrade, le travail - en fait, "l’emploi" - est vanté afin de soumettre les individus au «toujours mieux que rien» véhiculé par des gouvernants au service des entreprises (et dont le RSA n'est qu'un des nombreux avatars) ou la finance internationale.

Comme autrefois les Juifs furent les boucs émissaires d'une société en crise, ceux qui ont perdu leur emploi portent aujourd'hui cette nouvelle étoile jaune. Pointés du doigt comme responsables de leur situation dans un contexte où l'emploi va manquant, désignés comme des déviants qui profitent de la solidarité nationale, les chômeurs sont de plus en plus harcelés, contrôlés, et
livrés à la vindicte populaire. L'amnésie s'avère complète quand la très respectable Simone Veil, rescapée de la barbarie nazie, n'a pas hésité soixante ans après à ériger en boucs émissaires les chômeurs de longue durée, les RMIstes et autres "assistés", qu'elle a violemment marqués du sceau de l'infamie lors de son discours de soutien à Nicolas Sarkozy, le 29 Avril 2007 à Bercy.

Aujourd'hui, notre gouvernement n'hésite pas, dans un souci de «justice» et de bon «équilibre entre les droits et les devoirs»… des chômeurs (ceux des entreprises - qui sont à l'origine des emplois - et des spéculateurs irresponsables qui jettent des familles à la rue ou affament des populations entières, sont escamotés du discours), à monter d'un cran son arsenal répressif à l'encontre des victimes du chômage de masse.

Vichy est de retour ! Le STO aussi... Avec son projet de loi qu'il compte entériner d'ici l'été, obligeant officiellement les travailleurs destitués à accepter des postes déclassés afin d'entretenir le sous-emploi, la précarité et la dégradation salariale pour le plus grand bénéfice des employeurs, le gouvernement de Nicolas Sarkozy passe outre tout dialogue social en évinçant les partenaires sociaux de cette décision. Nous assistons bien aux manœuvres d'un gouvernement autoritariste, aveugle, et qui pratique une dictature douce avec l'assentiment de l'opinion.

La preuve : ce chantage à l'emploi (et aux allocations) est contraire à la Convention nº105 de l'OIT du 25 juin 1957 sur l’abolition du travail forcé,
Article 1, petit b, ou ses signataires s'engagent à supprimer le travail forcé ou obligatoire et à n'y recourir sous aucune forme, notamment «En tant que méthode de mobilisation et d’utilisation de la main-d'œuvre à des fins de développement économique»... Or, ce projet de loi du gouvernement Sarkozy ne vise qu'à rétablir cette pratique d'un autre âge à l'encontre d'une population qu'il a hautement contribué à fragiliser, stigmatiser et isoler. Maintenant, il ne reste plus qu'à l'avilir et à la dépouiller, puisqu'une partie des cotisations chômage seront transférées sur les cotisations vieillesse : on déshabille les chômeurs pour habiller l'électorat sarkozyen.


lu sur :  
http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=3675
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