Les anarchistes contre le mur c'est qui?
Guy Davidi et Alexandre Goetschmann, deux militants du collectif Anarchistes contre le mur sont en tournée en France pour parler de la situation au Proche-Orient. Ils présenteront In Working Progress, le film qu’ils ont réalisé sur la construction de la colonie de Modi’in Illit, la plus grande de Cisjordanie, qui occupe la terre de cinq villages palestiniens, El-Midya, Nialin, Deir Qadis, Kharbata et Bil’in.
Guy Davidi, Israélien, est metteur en scène, enseignant de cinéma et opérateur sur divers documentaires (Les Souvenantes sur les mémoires israéliennes concernant la déportation du peuple palestinien en 1948, La Mère de Hamza tourné dans un camp de réfugiés…). D’origine suisse, spécialiste du Moyen Orient Ancien, doctorant en Mythologie et Philologie à l’Université de Tel-Aviv, Alexandre Goetschmann est documentariste et écrivain.
Tous deux sont membres du collectif des Anarchistes contre le mur (Anarchists against the wall : AATW) qui a été créé en avril 2003 dans le prolongement d’un campement de résistance qui se tint aux abords du village de Masra (situé à six kilomètres de la ligne verte). Le chantier du mur confisquant et défigurant leurs terres, le comité populaire de Masra invita les Israéliennes et Israéliens à lutter contre le plan de ségrégation imposé par le gouvernement israélien.
En décembre 2003, à Deir Ballut, village voisin de Masra, un autre camp de résistance vit le jour. Le collectif des AATW coordonna une nouvelle action sur Masra pour stopper la construction du mur. Les militants sectionnèrent le grillage du portail principal. L’armée israélienne répliqua en tirant à balles réelles sur le groupe de manifestants pacifistes. Gil Na’amati, sympathisant du collectif des AATW, fut grièvement blessé.
Couverte par les médias israéliens, cette action frappa la conscience israélienne jusqu’alors indifférente à la construction du mur. Malgré les représailles, la répression et les violences perpétrées par l’armée israélienne, la lutte contre la construction et l’existence du mur s’étend maintenant à un nombre important de villages palestiniens directement et indirectement touchés.
Le collectif Anarchistes contre le mur milite contre toutes les formes de ségrégation, d’incarcération sociales et politiques. Il encourage chaque village à s’engager dans une lutte globale. Face à une situation proche de celle connue en Afrique du Sud du temps de l’apartheid, l’action du collectif est un pont salutaire entre deux peuples divisés arbitrairement. En dénonçant le mensonge du plan sécuritaire, le collectif AATW défend un point de vue alternatif qui s’oppose à celui de l’opinion publique israélienne trop souvent calqué sur la politique gouvernementale.
Dans un texte publié par Le Monde libertaire, Guy Davidi et Alexandre Goetschmann reviennent sur les événements qui se déroulent depuis 2004, année appelée « l’Intifada du mur » puisque cette année-là un soulèvement général s’étendit d’un bout à l’autre de la Cisjordanie.
« La majeure partie des villages affectés par la trajectoire du mur, Budrus, Deir Qadis, Azawia, Kharbata, Bidu, Beit Surik, Beit Liqia etc., se révolta et se structura en comités locaux de résistance. Chaque jour se tenaient deux à trois manifestations. Pris de court, le collectif AATW ne pouvait ni suivre ni participer à chacune de ces actions. Les manifestations se déroulaient en semaine, réduisant ainsi la présence du collectif AATW sur le terrain, alors que l’armée israélienne ne sachant comment réagir face à ce soulèvement généralisé, intervenait avec violence et brutalité. Tanks, hélicoptères, troupes d’élites pénétraient dans de minuscules localités rurales comme celle de Budrus, village de 1 200 habitants.
Ces interventions militaires tuèrent neuf palestiniens durant les manifestations et, chaque jour, cinquante à cent palestiniens furent blessés par balles en caoutchouc et hospitalisés. Cette même année, l’armée cessa de construire le mur sur toute sa longueur afin de se concentrer sur certains tronçons stratégiques et d’en assurer la finition. Le soulèvement populaire palestinien a pu ralentir la construction du mur. C’est alors qu’un nouveau village prit la relève, Bil’in.
En février 2005, le comité populaire local de Bil’in commença sa lutte de résistance contre la construction du mur. Bil’in marqua un point de transformation dans la planification et l’organisation des manifestations contre le mur. Les rassemblements étaient organisés en fin de semaine, favorisant ainsi la présence du collectif AATW et d’autres mouvements israéliens solidaires de la cause palestinienne. Plus axées sur des actions symboliques que sur des confrontations directes, ces manifestations utilisaient les médias.
Malgré la permanence des violences militaires, la présence des médias, internationaux et israéliens, a permis à la résistance contre le mur de se déployer sur le long terme. Chaque vendredi, depuis deux ans et demi, Bil’in tient tête à l’armée israélienne. L’exemple de Bil’in engagea de nouveaux villages, situés principalement aux abords de Jérusalem et au sud de Bethlehem (Abud, Beit Sira, Umm Salamuna, El Wallaja etc.), à prendre part à la lutte.
A l’instar de Budrus, le cas de Bil’in a révélé le mensonge du plan de sécurité du gouvernement israélien. Le mur ne sert pas à protéger la population civile israélienne, mais sert de rempart à l’acquisition illégale de nouveaux terrains en vue d’élargir et d’agrandir les colonies dans les territoires occupés. Le tribunal international de la Haye a condamné l’entreprise du gouvernement israélien, mais ce dernier poursuit son plan d’apartheid contre la population palestinienne. Plan qui consiste à diviser la Cisjordanie en cinq enclaves principales, morcelant ainsi la Cisjordanie pour agrandir les colonies existantes. En fait, le gouvernement israélien tente d’effacer la réalité palestinienne du panorama et d’inclure la Cisjordanie à son patrimoine national. Le mur n’est qu’un des éléments d’un processus d’apartheid complexe et subtil qui fait intervenir côte à côte les systèmes judiciaire et militaire.
La construction du mur touche à son terme. À l’intérieur de la Cisjordanie, si l’on considère une même parcelle de terrain, l’entité palestinienne est totalement exclue de son propre territoire par l’imperméabilité du réseau des colonies et du réseau routier. Joindre le mouvement de soulèvement populaire palestinien devient une entreprise de plus en plus difficile, alors que nous sommes à l’orée d’une période de calme annoncée par une série de nouvelles négociations, cachant cependant une prochaine révolte.
Le défi des Anarchistes contre le mur est de maintenir et d’élargir son réseau et sa présence sur le terrain en collaboration avec les divers comités populaires locaux. Les Anarchistes contre le mur continuent à visiter des villages susceptibles de participer à la lutte. Ils maintiennent leur présence dans les diverses manifestations et programment de nouvelles actions directes. Le mur demande une surveillance et un entretien permanents. À grande échelle et à long terme, les coûts excessifs de réparation, d’entretien et de surveillance pourraient invalider ce mur. »
Présentation de In Working Progress (Israël-Suisse, 30 mn, 2006. Version en hébreu sous-titrée en français). À l’ouest de Ramallah, une nouvelle ville est en construction : Modi’in Illit. Les grandes entreprises en bâtiment paragouvernementales profitent de l’occasion, protégées par l’infrastructure de sécurité israélienne pour étendre de manière illégale le chantier destiné à l’arrivée de nouveaux colons. Les ouvriers palestiniens, employés dans des conditions misérables, contribuent, paradoxalement, à la destruction de leur terre et à la construction du mur qui protègera Modi’in Illit.
Pour voir des extraits de In Working Progress, allez sur
http://www.actv.co.il/portal/eportal.asp?movind=378
Calendrier des projections : 26 novembre (à 19h30 à l’AGECA. Paris), 27 novembre (à 20h30 au Chiendent. Orléans), 28 novembre (à 20h à l’amphi Tocqueville. Fac de Caen), 28 novembre (à 20h à la Maison des associations. Chalon-sur-Saône), 29 novembre (à 20h à la Maison de quartier Villejean. Rennes), 29 novembre (à 19h30 à la Maison des associations. Dijon), 30 novembre (à 20h à la Maison communale. Bordeaux)
le 30 novembre à 20h30 à la librairie
L’Autodidacte 5 rue Marulaz 25000 BESANCON
1er décembre (à 19h à la Freie Schule Spatz. Offenburg – Allemagne), 2 décembre (à 18h à la librairie Mille Sabord. Marseille), 4 décembre (lieu et heure à confirmer. Lyon), 5 décembre (à 20h au local autogéré. Grenoble), 6 décembre (20h à la Maison des associations. Chambéry). Infos sur le calendrier auprès de guydvd@gmail.com
Guy Davidi sera sur Radio Libertaire le 8 décembre, de 10h à 11h30.
Pour faire face à leurs nombreux frais (coûts de représentation légale, transports…) le collectif Anarchistes contre le mur a besoin de soutien. Vous pouvez envoyer des chèques à l’ordre de Publico – Anarchistes contre le mur à la librairie Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris.
Informations au 01 48 05 34 08 et auprès de relations-internationales@federation-anarchiste.org
vous avez dit déficit
INFORMATION* Novembre 2007
A LA SOUPE ! ! !
1OO milliards d’euros : montant des bénéfices des entreprises du CAC 40 en France en 2006
5 milliards d’euros : déficit branche vieillesse régime sécurité sociale en 2006)
8 milliards d’euros : déficit annuel estimé pour le cas d’une base de 37,5 années de cotisation pour tous (représente 0, 35 % du PIB)
200 milliards d’euros : montant des exonérations de charges – non payées – par le MEDEF (=patronat) depuis 1991
8,7 milliards d’euros : déficit de la sécurité sociale en 2006
14 milliards d’euros : montant des sommes de l’Etat empruntées au budget de la sécurité sociale en 2003 et non-remboursées
19 milliards d’euros : montant des allégements de charges du MEDEF en 2004
+ 5,5 milliards d’exonérations ciblées en 2007
AUTRES « DETAILS ET BROUTILLES » :
120 millions d’euros : jackpot (paquet fiscal) des exonérations d’impôts déjà utilisées par 2400 contribuables
30 millions d’euros : montant des dividendes d’actions perçues par les 60 chefs d’entreprise les mieux « classés »
4 millions d’euros : revenu moyen annuel d’un chef d’entreprise du CAC 40
600 millions d’euros : montant non – déclaré (caisse noire) de la fédération de la métallurgie du MEDEF (UIMM)
59 % : meilleure hausse des salaires des PDG
206 % : hausse du salaire du Président de la République en 2007
5400 euros mensuels : chômage des députés pendant 5 ans
22 années ½ : nombre d’années de cotisation des députés pour avoir droit à une retraite à taux plein (voté à l’assemblée à l’automne 2007…)
EH, LE DEFICIT :
« RENTRE CHEZ TOI, TU FAIS PAS LE POIDS ! »
*Sources : La cour des comptes, La lettre bleue de Bercy, quotidien Les échos
vive l'esclavage
C
Laurence Parisot propose de supprimer la durée légale du travail
mer 21 nov, 13h29
PARIS (Reuters) - Alors que Nicolas Sarkozy a promis des initiatives rapides sur la question du pouvoir d'achat, de la croissance et de l'emploi, la présidente du Medef a reconnu qu'il existait un vrai problème de pouvoir d'achat en France et a réitéré sa proposition de supprimer la durée légale du travail afin d'y remédier.
"C'est vrai qu'il y a un problème de pouvoir d'achat" a déclaré Laurence Parisot lors d'une intervention devant l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
"Ce n'est pas simplement de l'ordre du subjectif qui ne reposerait sur rien. C'est plus difficile qu'il y a quelques années pour beaucoup de Français d'avoir accès à un mode de consommation contemporain", a-t-elle dit.
"Malheureusement, le pouvoir d'achat c'est une résultante d'une situation économique. C'est la conséquence positive d'une croissance minimum (...). Si aujourd'hui il n'y a pas de pouvoir d'achat plus conséquent, c'est parce qu'il n'y a pas de croissance", a poursuivi Laurence Parisot.
"Donc la vraie question, c'est pas comment on contribue à ce qu'il y ait plus de pouvoir d'achat, c'est comment on contribue à ce qu'il y ait plus de croissance", a estimé la présidente du Medef.
"La croissance c'est une certaine quantité de travail, c'est une certaine productivité", a estimé Laurence Parisot précisant que pour augmenter la quantité de travail et la productivité "il faut stimuler la production et favoriser le développement des entreprises".
Pour Laurence Parisot "les deux axes principaux" à travailler" sont de baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises et de remettre sur la table la question de durée légale du travail pour aller vers une durée du travail négociée branche par branche.
"Les heures supplémentaires, le dispositif (d'exonération de charges sociales) mis en place par la loi TEPA va dans le bon sens mais a-t-il assez de force, assez d'intensité pour qu'il y ait des effets significatifs et rapides. Je ne suis pas certaine", a déclaré Laurence Parisot.
"Si j'additionne les assouplissements antérieurs plus cet assouplissement, on arrive à de tels usines à gaz que c'est rébarbatif", a-t-elle dit.
"C'est là que je me demande s'il ne faut pas accepter de mettre sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail".
"Ma préconisation c'est de rendre les choses plus simples et plus lisibles en balayant tous ces mécanismes très complexes et en revenant à quelque chose de beaucoup plus simple qui est la détermination du seuil de déclenchement des heures supplémentaires branche par branche", a dit Laurence Parisot.
La suppression de la durée légale du travail figurait dans le livre blanc intitulé "Besoin d'Air" que la présidente du Medef avait publié en janvier au début de la campagne pour l'élection présidentielle et dans lequel le Medef détaillait ses propositions de réformes pour les dix prochaines années.
Dés demain, tous en grève!
Contre le gouvernement, le patronat,
pour l’émancipation…
Enfin, ça recommence ! La stratégie de démagogie hyperactive de ce gouvernement n’aura pas fait long feu, et sa politique réactionnaire mène à la plus saine des réponses, la grève. Tous ensembles à présent, public, privé, étudiants, précaires, dans la rue jusqu’à la victoire ! Fillon et Sarkozy vont-ils être les Juppé des années 2000 ?
VIVE LA GREVE !
Il est écrit quelque part que l’histoire ne se répète jamais, mais balbutie souvent. Il y a dans ce début novembre 2007 un petit je-ne-sais-quoi de 1995, ce qui, bien entendu, ne peut que réjouir les opprimés, et attrister le patronat. C’est en effet la lutte contre l’oppression qui prend à nouveau forme, comme éternel balbutiement du capitalisme.
La grève dans son contenu présente un caractère indubitablement insurrectionnel. Elle cherche, à tâtons, à s’affranchir d’une hiérarchie de gestion de l’oppression pour, rebelle, obtenir son dû, brisant ainsi les cadres mêmes qui lui ont permis de naître.
Ceci se réalise bien sûr à des degrés divers. Cependant, la grève qui s’enclenche aujourd’hui contient des éléments de ruptures particulièrement vivaces. Comme en 95, la base déborde ses organisations syndicales, dont les dirigeants sont de plus en plus conspués par les travailleurs eux-mêmes, comme lâches, traîtres, vendus…
La partition était pourtant bien écrite : une ou deux manifestations exutoires, puis on rentre et on laisse des directions déjà depuis longtemps acquises au pouvoir négocier un recul moins brutal. Mais, mais, mais, la lutte de classe est capricieuse, et le caractère irréductible de l’opposition entre travailleurs d’un côté, état et patronat de l’autre, se manifeste : rien n’est à négocier, tout est à abroger !
Et face à l’effritement du mécanisme de cogestion, tout le monde s’y met. Le gouvernement et le MEDEF, on s’y attendait, appelle à la reprise du travail. Envoie ses flics, dont la brutalité n’est plus à démontrer, dans les universités. La presse, vendue, couchée, servile laquais du pouvoir, stigmatise les grévistes, ne perdant pas une occasion pour montrer leur « irresponsabilité ».
Les directions syndicales, quant à elles, oscillent, entre le marteau et l’enclume, par peur de perdre leurs amis au gouvernement et de l’autre côté leur fauteuil syndical…
Et bien entendu, dans le paysage, les réactionnaires pour la défense des usagers. Comme si les usagers n’étaient pas aussi des travailleurs, n’avaient eux aussi pas droit à une retraite décente, à pouvoir vivre. Tous les travailleurs sont solidaires, ont des intérêts communs, et surtout un ennemi commun, le patronat. La grève des transports met surtout en évidence la bêtise de ce système, où on doit passer autant d’heure à aller bosser que d’heures au travail. Que ceux qui ne peuvent aller travailler, restent chez eux, et redeviennent, ni des travailleurs, ni des usagers, mais des êtres humains !
Et à ceux obligés par leur patrons à aller bosser dans ces conditions, nous disons : en grève ! Nos intérêts sont solidaires, chaque travailleur qui se défend se bat pour les autres. Nous, anarchistes, appelons à la grève générale, pour défaire ce gouvernement mais aussi pour élaborer, ensembles, une société meilleure.
Nous voulons construire une université qui soit un lieu de savoir, libre et ouverte à toutes et tous, et non une usine à former de la chair préformatée pour un marché de travail plus bête que jamais et pour un patronat cherchant le profit immédiat. En cela nous soutenons les étudiants en grève, et avec eux nous disons : à bas la réforme Pécresse !
Nous refusons que notre vie se résume au travail pour un patron, exploités, opprimés, licenciés. Travaillons moins pour vivre mieux, voilà notre mot d’ordre ! En cela, nous soutenons aujourd’hui les cheminots grévistes qui défendent leur retraite, mais aussi tous les travailleurs et chômeurs qui défendent leur droit à ne pas passer toute leur existence à travailleur.
Nous refusons la domination de l’état et de sa police, utilisée pour briser, dès que possible, les mouvements d’émancipation. En cela nous dénonçons comme les étudiants les exactions des CRS à Nanterre cette semaine.
Enfin, nous luttons pour l’abolition du salariat, pour la fin de ce système d’oppression, où l’être humain est transformé en machine à engraisser le patronat !
En cela, nous soutenons, partout et toujours, la grève, et construisons sa forme politique, la grève générale.
La grève est le premier acte d’émancipation des travailleurs contre le patronat. La grève est le moment qui permet, en s’extirpant du salariat, de redevenir un être humain, et d’élaborer, collectivement, une société meilleure. La grève dévoile l’usurpation de ce système, et montre qui sont les parasites, et qui sont les producteurs. La grève est l’arme des exploités contre les privilégiés. La grève est la première remise en cause de la propriété privée des moyens de production, le premier pas vers la prise de contrôle de la production et de son autogestion.
commencer une grève
IL FAUT SAVOIR COMMENCER UNE GREVE.
Conscients que nous sommes à un tournant de l'histoire sociale de ce pays, le groupe Proudhon de la Fédération Anarchiste appelle à rejoindre les grèves et la
manifestation sociales de mardi 20 novembre, à Besançon (14h00 Place Battant). Pas seulement pour défendre le pouvoir d'achat, mais parce que l'ensemble des
salariés, des chômeurs, des étudiants, des retraités et des sans-papiers subit des attaques qui procèdent d'une même logique - celle du capitalisme - les anarchistes travaillent à la convergence
des luttes, y compris s'il faut bousculer un syndicalisme devenu d'accompagnement. En effet, c'est toute la protection sociale conquise au XXème siècle qui est menacée. A travers ce communiqué,
nous tenons à saluer la détermination des cheminots et des étudiants qui sont les locomotives du mouvement. Si les régimes de retraite solidaires par répartition sont mis à mal, c'est
volontairement par les exonérations de cotisations patronales dans le but que les salariés se tournent vers les assurances privées. De même qui peut croire que la fusion Assedic-Anpe puisse par
elle-même réduire le chômage autrement que par des sanctions et radiations ?
La grève, l'occupation des rues et pourquoi pas des lieux de travail sont les seules véritables armes des travailleurs, en activité ou non. Et elles ne s'usent que si on ne s'en sert pas.
Il faut savoir commencer une grève.
Ricardo Flores Magon
Ricardo Flores Magon
Le 22 novembre 1922, Ricardo FLORES MAGON est découvert mort dans sa cellule à Leavenworth
(Etats-Unis).
Révolutionnaire et propagandiste anarchiste, acteur de la révolution Mexicaine, il naît le 16 septembre 1874, de parents indiens. Etudiant à Mexico, en 1892, il subit la prison pour avoir
manifesté contre la dictature de Diaz. En 1895, il est admis comme avocat.
Le 7 août 1900, il fonde avec Jésus (un de ses frères) le journal "Regeneración" qui deviendra en 1901 l'organe du Parti Libéral Mexicain. Le 22 mai1901, on les condamne à 1 an de prison pour "insulte au président". Libéré, il édite avec son autre
frère Enrique (qui lui restera fidèle) le journal satirique:
"El Hijo del Ahuizote" (le fils du gêneur); nouvelles
condamnations.
En 1904, il s'exile au Texas où il fait reparaître "Regeneración". On tente de l'assassiner. Il transfère le journal à St-Louis mais, le 12 octobre 1905, celui-ci est investi par les "Pinkerton",
le matériel détruit, Ricardo et Enrique emprisonnés.
En septembre 1906, les premières insurrections du PLM ont lieu dans plusieurs villes du Mexique. Les membres du parti restés aux USA sont traqués par la police américaine. A Los Angeles, Ricardo
fait paraître clandestinement le journal "Revolución", mais il est arrêté le 23 août 1907, avec Librado
Rivera et Villarreal et n'est libéré que le 3 août 1910. Entre temps, le 9 février 1908, "Le Manifeste au peuple américain" est publié par "Mother Earth", journal
d'Emma Goldman. De sa prison Ricardo affirme son idéal anarchiste.
Libéré, il reprend la parution de "Regeneración" (avec une page en anglais rédigée par Alfred
Sanfteleben). La devise en devient "Tierra y Libertad". Le 29 janvier 1911, la ville de Mexicali est prise par les
forces du PLM. Aidés par les radicaux américains de l'IWW et des
internationalistes, la "Commune de Basse Californie" durera 5
mois. Le 25 mai, Diaz démissionne. Madero le remplace, attaque les réalisations magonistes et reprend les villes conquises. Le PLM se divise ; une partie dirigée par Sarabia et Villarreal
s'oppose à l'orientation libertaire des Magonistes. Le 25 juin 1912 aux USA, Ricardo et ses compagnons sont à nouveau condamnés à 2 ans de prison.
En 1913, Madero, assassiné, est remplacé par le Gal Huerta puis en juillet par Carranza. En novembre, VILLA et ZAPATA entrent dans Mexico.
Libéré, Ricardo vit dans une communauté près de Los Angeles, en 1915. La même année, on joue sa pièce de théâtre : "Tierra y Libertad". En 1916, nouvelle condamnation avec Enrique. Ils sont libérés, sous caution
payée par E. Goldman et A. Berkman.
Le 16 mars 1918, Librado Rivera et Ricardo lancent "Le Manifeste aux
anarchistes du monde et aux travailleurs en général". Ils sont arrêtés et condamnés le 15 août 1918, à 15 et 20 ans de réclusion pour "sédition". En prison,
la santé de Ricardo se dégrade, sa libération est refusée. Le 21 novembre 1922, il est assassiné dans sa cellule.
En 1923 à Mexico son enterrement sera suivi par dix mille travailleurs.
"(..) Le gouvernement n'est rien d'autre que le gendarme du Capital, l'épouvantable flic qui garde les coffres forts des vautours des banques, du commerce et
de l'industrie. Pour le Capital il a du respect et lui est entièrement soumis; pour le peuple, il a les prisons, les casernes et le gibet".
Grève générale
Grève générale - Bloquons tout
Par souci d'équité, le président de tous les Français a décidé de mettre fin aux privilèges ; à commencer par les régimes spéciaux de retraite. Ça, c'est la version de la télé, pour les enfants. On sait très bien que l'étape suivante est annoncée : tous devront cotiser 41 ans (puis 42, puis plus encore) pour espérer une retraite digne de ce nom.
On a du mal à ne pas y voir le slogan (sommet de populisme) : « travailler plus pour gagner plus ». C'est une absurdité ; on sait qu'on ne travaillera pas plus longtemps : 57 % des salariés ne sont déjà plus en activité quand ils atteignent l'âge de la retraite (quand bien même ils le seraient, ce serait au détriment des jeunes qui arrivent sur le marché du travail).
Le seul impact de ces réformes est de diminuer considérablement la pension des retraités. On a du mal à accepter ce sacrifice économique quand on voit les patrons qui se goinfrent ostensiblement de stock-options et de parachutes dorés et les avantages fiscaux exorbitants (mesure la plus urgente de notre petit président).
Il suffirait d'un dixième du montant des exonérations de charges patronales pour ramener tous les salariés du privé et du public à 37,5 annuités.
Ensuite, c'est au tour des universités d'être malmenées par la loi Pécresse, retouchée par le cancre de l'Élysée et son escadron de conseillers, et dans laquelle on parle de la liberté et de l'autonomie des universités. Liberté et autonomie : l'utopie rêvée par les anarchistes trouve enfin son « topos » grâce à cette loi. Si on résume le programme induit par la LRU, l'État se désengage financièrement de l'enseignement supérieur et réduit le pouvoir décisionnel des personnels et des étudiants. Les principales conséquences sont clairement identifiées. L'accès aux études sera réservé aux plus aisés. Les facs les moins riches seront condamnées à faire appel aux entreprises privées pour leur financement ; ce qui entraîne que la recherche fondamentale n'aura plus lieu d'être (puisque, par définition, sans application pressentie), que les langues et les sciences humaines seront mises en péril ; probablement financera- t-on la psychologie d’entreprise, le management au détriment de la Sociologie, de la Philosophie (réfléchir, c’est déjà désobéir). Les filières « rentables » seront instrumentalisées par le capital et directement mises au service du profit des actionnaires.
On arrivera, à terme, à un formatage sur mesure des étudiants pour les sponsors. C'est ça la liberté? C'est ça l'autonomie ?!?
Plus c'est gros, plus ça passe. Et les autres motifs de révolte sont nombreux : les rafles d'enfants sans papiers, le fichage ADN, la franchise médicale, le sacrifice du service public, la réforme de la carte judiciaire... même les flics commencent à se plaindre des heures sups pas payées comme attendu !
La grève du 18 octobre fut une belle et grosse vague. De leur côté, les étudiants et personnels des universités ne sont pas dupes non plus : la grève des universités commence à prendre de l'ampleur.
Les médias nous resservent le couplet des « zusagers-pris-en-otage ». D'abord, que l'usager qui conteste le droit de grève commence par avoir l'honnêteté de ne pas profiter des « privilèges » qui ont été obtenus par la grève : qu'il bosse ses 70 heures par semaine et sans congés payés et pour un salaire de misère, comme au 19ème siècle.
Ensuite, la grève est la seule arme sociale qui permette aux salariés de se faire respecter. Encore faut-il l'utiliser massivement.
Bien que cette arme ne soit pas gratuite, des millions de travailleurs sont prêts à descendre dans la rue ; lucides, ils savent que la défaite des uns serait la défaite de tous. Les dirigeants des grandes centrales syndicales jouent encore sur le calendrier et tentent une « ultime négociation ». Est-ce qu'on va les laisser faire ou est-ce qu'on va prendre conscience que si on descend tous dans la rue ils seront bien obligés de suivre ?
La Fédération Anarchiste appelle à la tenue d'Assemblées Générales sur chaque lieu de travail, dans chaque lieu de vie en commun, où chaque action sera discutée et mise en oeuvre sur la base de mandats. L’affranchissement des salariés passe obligatoirement par la non-délégation de pouvoir, de décision, que ce soit dans la grève comme dans la vie quotidienne.
Ensemble, il nous faut faire sauter l’étau de cette domination politique et économique toujours plus écrasante.
Le Monde libertaire
"Je fonde un journal. Depuis longtemps j'en avais le désir: l'effet de la parole est mathématiquement limité aux proportions d'une salle. Véhiculée par le papier, l'Idée ne connaît pas ces étroites limites. Le journal est une sorte de phonographe auquel on peut faire indéfiniment répéter le son qu'il enregiste."
Extrait du premier numéro.
Répression
Mardi 13 Novembre, vers 20 heures 30, suite à une
manifestation dans l'après-midi,nous Mathilde Barthélemy
et Antoine Bureau avons été arrêtés par les policiers de
la Brigade anti-criminalité (BAC). Deux policiers
déguisés en civil, sans brassard ni autre signe
distinctif,nous ont appréhendés violemment dans la rue
alors que nous montions dans notre véhicule. Pendant
qu'un des policiers me menottait, une autre notifiait à
Mathilde de ne pas bouger. J'ai tenté à ce moment de
signaler de vive-voix aux passants mon arrestationavant
d'être étranglé, aveuglé et insulté par le policier.
Pendant ces quelques secondes,Mathilde a souhaité elle
aussi signaler mon interpellation en disant:
« À l'arrestation! »
La policière a rétorqué: « Ta gueule salope! », elle l'a
giflée, étranglée puis ceinturée pour la menotter sur la
voiture de police. Des étudiants alertés sont arrivés
sur les lieux des interpellations en criant
« Police partout! Justice nulle part! »
Sorti de la voiture tiré par mon écharpe, le policier m'a projeté contre le chambranle
de la porte d'entrée du commissariat en me disant:
« T'es con, c'est tout neuf! »
Ensuite j'ai traversé le couloir entre les policiers
en tenue anti-émeute qui lançaient à leur collègue:
« Il n'est pas assez abîmé » Derrière leur casque ils
lancent un « Libérez nos camarades » en rigolant et en
frappant sur leur bouclier avec leur matraque. Celui qui
me traîne dit aux autres que je pue. Un gradé en cravate
renchérit: « Qui pue à l'extérieur pue à l'intérieur. »
Dehors, six cars de CRS stationnent.
Ils'maintiendront l'ordre'lors d'un rassemblement de
solidarité quelques minutes plus tard.
Moi, Mathilde, suis arrivée peu de temps
après Antoine au poste. Je suis sortie de la voiture et
me suis faite pousser en avant par la policière de la
BAC qui me disait: « T'avais qu'à pas l'ouvrir ». Les
policiers en tenue anti-émeute qui se tenaient devant
l'entrée du commissaria ont lancé à mon passage
« Reste mignonne ». Je suis ainsi entrée, remarquant au
passage Antoine qui était humilié verbalement dans la
salle d'alcootest. La policière m'a entraînée jusqu'à
une cellule d'isolement pour me faire déshabiller et
procéder à ma fouille. Une fois cela fait,elle m'a mise
en cellule de garde-à-vue.
Les conditions de garde-à-vue.
La cellule fait environ 3 mètres sur 2.
Nous avons été respectivement trois au maximum dans
cette surface de misère. Il n'y fait ni jour, ni nuit.
En permanence, un spot éclaire la cellule sous l'oeil
d'une caméra. Les murs sont maculés de traces de sang,
de merde, de pisse et de vomi. L'odeur est à la limite
du soutenable. Quand il y en a, les couvertures qui
puent couvrent à peine du froid et des courants d'air.
Le manque d'hygiène des toilettes est insupportable.
C'est un lieu d'humiliations et de violences concentrées
dans les cris, les coups de matraques et ceux qui
frappent contre les portes. Une jeune femme enceinte
de 7 mois et demi restera dans ces conditions toute la
journée de mercredi à nos côtés.
Après une audition dans la nuit, je suis
sortie au bout de 20 heures de garde-à-vue avec une
convocation au tribunal correctionnel de Tours pour le
9 Avril 2008 à 9 heure.
On m'inculpe de rébellion avec violences, alors que
c'est moi qui les ai subies.
Quand à moi (Antoine), ma garde-à-vue à
été prolongée à 20 heure le mercredi soir. Depuis 24
heures, je suis inculpé de violences volontaires sur un
officier de police lors de la manifestation de la veille. J'ai été auditionné à 4 reprises, dont 2 fois au cours de la nuit.
La prolongation a été totalement arbitraire et visait uniquement à continuer la répression
d'un militant politique. Les enquêteurs se sont acharnés
à me mettre en examen. Ils ont été jusqu'à faire appel
à la police scientifique pour scanner les semelles de
mes chaussures pour prouver qu'elles avaient
bien piétiné l'uniforme de la ''victime''. Sans résultat.. Je suis sorti le lendemain midi,
après 39 heures au trou, sans convocation devant la
justice. . Malgré tout, le procureur peut donner des
suites judiciaires à tout moment. Je reste sous sa
menace, bien qu'en 39 heures il n'a pu déterminer aucune
charge.
Au cours de notre garde-à-vue,
la police a annoncé que Mathilde était libre.C'était
faux, et pourtant certains syndicats ont répandu la
fausse information. De la même manière,les journalistes
de La Nouvelle République ont annoncé notre libération
alors que l'un de nous restait encore en cellule.
Les journalistes sont la voix de la Police,
nous dénonçons cette collusion!
Nous dénonçons la violence policière !
Nous dénonçons fermement ces conditions de détentions
indignes!
Nous exigeons l'arrêt des interpellations des militantes
et des militants politiques!
Nous dénonçons la criminalisation des mouvements sociaux
Face à la répression sociale,nous appelons à une riposte
politique.
Nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites contre
Mathilde! Nous appelons,dans le cas où la justice tienne
la barre, à un rassemblement de soutien à Mathilde le
9 Avril 2008 dès 8 heure 30 devant le Palais de Justice de Tours. En solidarité, nous appelons à signer la pétition en notre soutien.
Quand manifester est devenu un délit, se révolter contre l'État policier est devenu
un droit, et un devoir essentiel.
Travailleurs étrangers
Source : Le Quotidien de la formation n° 757, 07/11/2007 (Centre Inffo)
Les huit syndicats de l’ANPE dénoncent unanimement un décret concernant les travailleurs étrangers
7 novembre 2007, par GR
Les syndicats de l’ANPE ont unanimement demandé l’abrogation d’un décret imposant la transmission systématique à la préfecture d’une copie des pièces d’identité des demandeurs d’emploi étrangers, ont-ils expliqué dans un communiqué transmis vendredi 2 novembre à l’AFP.
Les huit organisations syndicales de l’ANPE ont condamné une « mesure qui stigmatise tous les travailleurs étrangers considérés a priori comme suspects de fraude » ; « nous ne serons pas complices de telles ignominies, contraires à la Constitution et à nos valeurs républicaines », ont-ils martelé. Les syndicats exigent "l’abrogation immédiate du décret du 11 mai 2007"
En réponse, le directeur général de l’ANPE Christian Charpy « a répondu que c’était une loi et un décret, donc pas illégal et qu’il attendait de nouvelles consignes ministérielles, vu les difficultés que cela impliquait dans la mise en œuvre du décret », a rapporté à l’AFP Régis Dauxois, secrétaire général FO de l’ANPE.