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Le Monde Libertaire N°1580

28 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA

Le Monde Libertaire N°1580 du 28 Janvier au 3 Février 2010

 

 

Sommaire

Notre identité sociale, par Jean, page 3

Perfusion haïtienne, par A. Somiador, page 5

Transformer la bauxite en or, par P. Sommermeyer, page 7

Tâches pour la vie, par P. Schindler, page 8

Interview de Tidiane, sans-papiers en lutte, par le groupe d’Ivry, page 9

Camus par l’absurde, par R. Dadoun, page 12

Solidarité avec la FAU berlinoise, par les Relations internationnales, page 15

Les femmes dans la littérature, par N. Potikine, page 17

Un film…, par Fred, page 18

 et des images, par Bibo, page 18

Une crise ubuesque, par A. Fernandès, page 19

Le mouvement, page 21

La radio, page 22

L’agenda, page 23

 

 

Editorial

Tandis que la catastrophe perdure à Haïti, que tous les médias s’y complaisent, en France les pouvoirs publics avaient bien l’intention de « faire leurs cochoncetés en toute quiétude ». Las, le double salaire du PDG d’EDF n’a pas passé la peur de la fronde. Dire comme dans la presse magazine : « Une révolution ! L’opinion publique fait plier Sarkozy » semble un peu court. On dirait même, sans se tromper, que la chose est beaucoup plus complexe. Ou alors, plus simplement, que l’échéance proche des régionales leur a fait changer de cap !

 

On ne sait si, à Tarnac, on lit dans le marc de café mais, à défaut de mobilisation dans le syndicalisme cheminot, on « déraille à grande vitesse » dans ce que l’on est obligé d’appeler une enquête. La « redoutable » Sous-direction antiterroriste (Sdat) tripatouillerait allégrement les fils au central téléphonique du village. Des barbouzes à l’écoute de ce qui se dit dans l’épicerie la plus célèbre sur le plateau des Millevaches, ça nous rappelle les plombiers, il y a quelque temps, au siège du Canard enchaîné ! Dans un quotidien national de l’après-midi, on peut mettre à la une que « les problèmes salariaux réveillent les tensions sociales », si on reste dans le rôle de baromètre social, de commentateur ou de comptable, bref ça ne fait pas avancer le schmilblic.

 

Vingt et un jours de mise à pied d’un agent de l’ERDF de Toulouse, pour avoir rétabli « de son propre chef » (sic) le courant d’une famille en difficultés financières, parle plus que toutes les considérations sociales d’universitaires patentés. Certes, on peut nous reprocher de nous attacher à des poches de résistance éparses, mais nous espérons qu’elles fleuriront prochainement. Comme l’exemple de ce qui s’est passé à Ackers, usine de Fraisses (Loire), promise à la fermeture en juin prochain. La direction proposait 28 500 euros d’indemnités. Ça semblait un peu court aux travailleuses et travailleurs d’Ackers, alors tout le monde s’y est mis et quatre cadres ont été séquestrés… pardon, retenus, pendant quelque temps ; 60 000 euros sont demandés pour chaque licencié – on espère qu’avec la médiatisation de leur lutte, elles et ils s’en sortiront au mieux.

 

Pour les retraites, la volte-face des instances dirigeantes du PS fait peine à voir. Même Jaurès doit se retourner dessous sa plaque au Panthéon. Il serait temps de renverser la vapeur à défaut de la marmite !

 

 

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes

 

Chaque jeudi en kiosque, 24 pages d'actualités en couleurs vues par les anarchistes pour deux euros

http://www.federation-anarchiste.org

 

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http://www.trouverlapresse.fr

 

En vente à la librairie à la librairie associative l’Autodidacte

5, rue Marulaz

25000 Besançon

Ouverte le mercredi de 16h00 à 19h00

Et le samedi de 15h00 à 19h00

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cinéclub du scalp besak

28 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Info (s)

Ce soir à partir de 20h30 aura lieu le cinéclub du scalp besak

à la librairie l'autodidacte.

Le film de ce soir est :
Valse avec Bachir

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Le Monde Libertaire n° 1579

20 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA



Le Monde Libertaire n° 1579 du 21 au 27 Janvier 2010

 

 

« Rien d’audacieux n’arrive sans la désobéissance à des règles. »

Jean Cocteau

 

 

Sommaire

Nos rêves pourraient être leurs cauchemars, par M. Rajsfus, page 3

Bonus et paillettes, par A. Somiador, page 5

Brèves en redoux, page 6

Sécurité et municipales, par P. O’Neil, page 7

Hôpitaux à la casse, par Moriel, page 9

Nucléaire à la sauce 2010, par Alex, page 10

Dans le cadre du marché…, par J. Langlois, page 11

Anarchistes mexicains dans la tourmente, page 14

Manifestation à Gaza, par Philippe, page 15

Chialer dans les bennes, par N. Potkine, page 17

Dernier film de Jane Campion, par H. Hurst, page 18

Manif de sans-papiers, par P. Pasek, page 19

Au sujet du (bon) genre, par C. Garnier, page 20

Vie du mouvement, page 21

Radio libertaire, sur Internet comme dans le poste, page 22

Agenda de toutes les militances, page 23

 

Editorial

 

Décidément cette année commence mal, si l’on en croit les experts en communication chargés de maintenir les consommateurs citoyens, dans une saine et sainte terreur des dangers de tout poil. Une vague de froid qui a paralysé les transports et les livraisons des denrées de première nécessité, dindes farcies, foie gras et autres caviardises. Eh oui, comme chaque année il fait plus froid l’hiver que l’été, les jours raccourcissent, la vie des SDF aussi, au grand dam des pouvoirs publics, des administrations, de la DDE et de nos journaleux.

 

Ah cette émouvante faculté d’émerveillement saisonnier devant les pièges de Dame Nature. Des morts comme s’il en pleuvait, Philippe Séguin l’insolent président de la Cour des Comptes, Mano Solo chanteur libertoïde, Bensaïd permanent émérite à la LCR, subitement devenus fréquentables du fait de leur disparition ; c’est effrayant comme les gens de plus de 65 ans ou malades ont tendance à bien plus calancher que les jeunes de moins de 30 ans en bonne santé ; encore heureux que le Johnny en ait réchappé, sinon c’était parti pour une semaine de deuil national. Pis que tout, l’abominable tremblement de terre qui a ravagé Haïti, 50 000 victimes au moins ; une véritable malédiction comme Kouchner n’a pas eu peur de l’asséner ce 14 janvier au micro de Radio-Paris-France-Inter ; une véritable bénédiction pour reporters, on mitraille les flaques de sang et les vieilles dépoitraillées avec des mines gourmandes. Heureusement les grandes puissances mettent bruyamment la main à la poche et nous invitent avec insistance à en faire autant.

 

Elle est pas belle la vraie fraternité de la pub et du malheur ! Nagi Bocsa, le bienfaiteur, jamais à court de titatas pas chers, propose crânement une conférence internationale pour discuter en rond. Culottés les tartuffes. Ils oublient un peu vite les sévices autrement douloureux qu’ils ont infligés à ces gens depuis des siècles. Massacre des indigènes par la bande à Christophe Colomb, installation de la plaque tournante de l’esclavage jusqu’au XIXe siècle, mise en coupe réglée par les States quand elle devient indépendante en 1826, pillage scientifiquement organisé par les mêmes depuis 1915, dette internationale faramineuse interminablement remboursée, dictateurs style Baby Doc soutenus en loucedé par la France, etc.

 

Cheu nous, loin de cette pénible rumeur-là, l’affaire du Trou (de la sécu) bat son plein : après les orgies anti-grippette, déjà le ténia malicieux de la gastro pointe son nez d’on devine où. Et patiemment, méticuleusement, pédagogiquement, sous l’oeil de velours du beau syndicat qui rote à l’Élysée, la clique prépare de nouvelles privatisations, la mise en bière des retraites, ses réformes quoi.

 

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes

 

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Présentation-débat sur la question des bidonvilles dans le monde.

16 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Info (s)

Lundi 25 janvier à 20 h à la MJC Palente, aura lieu une présentation-débat sur la question des bidonvilles dans le monde avec Philippe Godard
(coauteur, avec Diana Bernaola-Regout, de Bidon, bidon, bidonvilles, éditions Syros, collection « J’accuse », 2009 (en partenariat avec Amnesty International).


Pour le Sarkophage spécial Villes 15 janvier 2010

 

Un milliard d’êtres humains dans des bidonvilles

 

La Terre bientôt une bidonplanète ?

 

 

L’exode rural, depuis les années 1980 environ, contribue à l’essor inconnu auparavant des bidonvilles du tiers-monde. Selon ONU-Habitat, en 2001, on comptait 870 millions d’habitants dans des bidonvilles en zones urbaines. Il y en a aujourd’hui 1 milliard, soit à peine moins d’un tiers de la population urbaine mondiale. Dans les pays les moins développés, plus de 70 % de la population urbaine vit dans des bidonvilles (72 % en Afrique noire). Ce n’est pas tant d’essor des villes dont il faudrait parler, que d’explosion des bidonvilles partout dans le Sud.

 

Une catastrophe imprévisible ?

À ce milliard d’êtres humains qui vivent dans des bidonvilles viendra s’en ajouter un second d’ici 2030, ce qui représentera alors la moitié de la population urbaine mondiale. Aucune solution n’est proposée, mais comme d’habitude, les experts onusiens font leur autocritique. Et comme toute autocritique plus ou moins contrainte, celle-ci est parfaitement inutile. Car elle se limite à la reconnaissance d’erreurs passées et de leur incapacité à prévoir cette explosion exponentielle de la bidonvillisation de la planète. Les experts ne proposent que de poursuivre les programmes en cours en ayant soin de mettre en place « une meilleure gouvernance urbaine, de meilleures politiques urbaines et une meilleure intégration des nouvelles populations à l’économie urbaine ».

Était-il impossible de prévoir la bidonvillisation ? C’est l’inverse qui est vrai, même si l’écheveau des causes et des conséquences de la misère qui aboutit à l’agglutination dans les mégalopoles est très complexe. Désastre facile à prévoir : sur une planète encore majoritairement paysanne dans la seconde moitié du xxe siècle, l’introduction massive de l’agriculture mécanisée, sur le modèle de la fameuse révolution verte en Inde, ne pouvait pas produire autre chose que l’abandon des campagnes par les travailleurs surnuméraires. Il s’agissait d’augmenter les rendements par l’introduction des machines, des engrais et des pesticides, tout en dégageant de la main-d’œuvre, dès lors disponible pour l’industrie des pays dits sous-développés. L’exode rural était l’un des buts recherchés.

La bidonvillisation n’était impossible à prévoir que par ceux qui estimaient que les villes et les industries absorberaient cet excès créé délibérément par ces mesures massives de gestion du troupeau humain. Même les perspectives développementalistes dites de gauche promettent un développement qui part du monde rural et paysan pour aller vers le monde urbain et industriel. Les experts et les gouvernants peuvent ainsi plaider non coupables puisque la quasi-totalité des hommes politiques et des « sociétés civiles » œuvrent à cette industrialisation, base selon eux du Progrès.

Cet aveuglement des experts, des gouvernants et des suivistes ne doit plus nous tromper. Nous pouvons et nous devons nous passer des experts, pour lesquels les chiffres et les statistiques doivent converger vers des buts qu’ils ont fixés par rapport à d’autres ensembles de chiffres et de statistiques, le tout dans l’abstraction pure. Par exemple, si les villes sont plus riches que les campagnes, il faut, selon la plupart des experts, susciter le transfert des forces excédentaires des campagnes vers les villes. Comme si la réalité était aussi simple, mathématique et statistique !

Le seul contre-exemple est sans doute l’Afrique noire, où la bidonvillisation ne provient que de la misère sans cesse accrue par les gouvernements locaux, les instances internationales et les erreurs répétées des bons samaritains humanitaires. En Afrique noire, nulle industrialisation n’est venue appeler la main-d’œuvre rurale vers les villes. La misère seule, couplée au mirage de la ville où tout est possible, est l’unique responsable.

 

Un processus irréversible ?

Le rôle de la ville et l’attraction qu’elle suscite sont le cœur de ce processus de l’exode rural contemporain. Les paysans fuient la campagne parce qu’ils sont pauvres et sans terre, bien sûr, mais il faut que la ville propose quelque mieux : l’espoir de sortir de la misère.

Les populistes russes du xixe siècle avaient compris que terre et liberté étaient indissolublement liées : la possibilité d’exploiter collectivement la terre en dehors de tout impôt (donc non seulement en dehors du seigneur, mais même de l’État) offrait un véritable espace de liberté, car il n’y a pas de liberté pour celui qui n’a rien dans le ventre, n’en déplaise aux romantiques. Lénine et Staline ont inversé le processus : toute la terre à l’État, et pour la liberté, on la construira à la pointe des chars d’assaut et des tracteurs sortis des usines. Des usines ! Donc des villes… Toujours elles.

Le processus de l’exode rural semble désormais irréversible : depuis 2007 ou peut-être même avant, la moitié des êtres humains vivent dans les villes, et ils seront 60 % au milieu de la décennie qui commence. Aujourd’hui, les villes se présentent comme de véritables instruments de domination, de confinement et de répression des pauvres. C’est dans les villes encore que se concrétise la confiscation du pouvoir (économique, financier, politique, intellectuel…). Au détriment direct des campagnes, en absorbant la main-d’œuvre prétendument excédentaire, mais aussi en rendant improbable tout processus d’émancipation, qui passe aujourd’hui par une réflexion sur la répartition des êtres humains à la surface de la planète. Sans que cela implique, dans notre idée, une adhésion aux thèses malthusiennes, ou au contraire leur refus radical. Il s’agit ici tout d’abord d’exposer un problème central de notre époque.

 

Contrôler le niveau de stress des populations

Accumuler des ruraux dans les bidonvilles n’est pas sans poser de redoutables problèmes politiques. Et tout d’abord, comment faire accepter des conditions de vie aussi misérables ? En Inde, le gouvernement n’a ni les moyens ni sans doute l’intention de forcer des populations à abandonner la campagne pour la ville. Mais cet exode est massif, et il faut donc éviter une révolte des habitants des bidonvilles, qui forment entre un tiers (Delhi) et la moitié (Mumbai, Kolkatta) de la population urbaine des mégapoles de ce pays. Des associations d’habitants des bidonvilles, dont le dévouement des membres est par ailleurs indéniable, se trouvent contraintes de travailler à la pérennisation des bidonvilles. En effet, la corruption très importante et l’incompétence aboutissent à ce que les crédits destinés à l’amélioration des bidonvilles ou au relogement de leurs habitants sont détournés ou mal utilisés. Les associations d’habitants des bidonvilles (comme Mahila Milan, « femmes ensemble » en hindi, Mahila Chetna, « l’éveil des femmes », ou la NSDF, association nationale des habitants de bidonvilles) s’unissent à des organisation non gouvernementales (INDCARE, ou SPARC, Society for the Promotion of Area Resource Centres) pour participer à la mise en œuvre des plans gouvernementaux. Les budgets alloués par le gouvernement sont ainsi à coup sûr mieux utilisés, et les habitants ont pris une part active et efficace à l’amélioration très relative de leurs conditions de vie. En l’occurrence, depuis les années 1990, l’effort porte surtout sur les systèmes d’adduction d’eau courante et d’évacuation des eaux usées. Un programme minimum, donc. D’un autre côté, ces associations entérinent l’incapacité de l’État – ou plus largement encore, du Système – à offrir aux humains des conditions de logement tout à fait correctes. Le dilemme est réel.
Il ne s’agit pas ici de prôner la stratégie du pire, qui est erronée comme nous le savons, au moins depuis l’avènement des régimes nazi et stalinien, en abandonnant les bidonvilles à leur triste sort. Le pire n’engendre pas la révolution. Mais dans le cas des bidonvilles, leur croissance rapide rend très complexe toute solution globale, et tout nous invite à laisser perdurer cette situation en nous contentant d’en effacer les manques les plus criants, comme la quasi-absence de toilettes ou l’approvisionnement en eau potable inférieur au minimum.

 

Les enjeux autour des bidonvilles

La bidonvillisation de la planète est l’aspect détestable, qu’il s’agit donc de gommer, de l’urbanisation massive et du prétendu progrès que constitue la formation, au niveau mondial d’un réseau de villes tentaculaires. Ces villes, tant vantées par ailleurs, sont gangrenées de bidonvilles immenses, dont le taux d’extension est encore plus rapide que celui des villes elles-mêmes !

Dans ce magma humain, la lutte est pour l’instant contrôlée par des groupuscules sectaires de type religieux (intégristes chrétiens-pentecôtistes, musulmans, juifs, hindouistes et autres) qui propagent le message d’une attente d’un monde meilleur dans l’au-delà ou dans une autre vie réincarnée. Le messianisme communiste, qui postule en gros un monde meilleur ici-bas, est inopérant parce que les communistes de toutes sortes n’ont pas mené à fond la critique du Progrès, de la Science, de l’État et du Travail, toutes choses dont il faut nous débarrasser sous peine de repartir sur le même chemin : si l’on veut le Progrès, si l’on veut la Science, si nous voulons connaître la vitesse d’expansion de l’univers et décrypter l’intégralité du génome humain, si nous pensons que par le travail nous allons modeler la nature, alors nous aurons besoin de l’État et des idéologies qui justifieront les « dégâts collatéraux ». Dont les bidonvilles, car il faut bien de la misère quelque part pour payer les sommes folles de ces recherches inutiles.

La croyance au Progrès entraîne à tout coup l’émergence d’un modèle – c’est même la définition du progrès de l’humanité : converger vers un modèle supérieur. Le Progrès n’est rien d’autre ; seule la définition du mot « supérieur » varie, mais tous, communistes autoritaires, libéraux et néolibéraux, ont un modèle, qu’ils croient supérieur, et sur la voie duquel ils veulent nous entraîner. Aujourd’hui, sur la voie qui mène au modèle dominant et unique, celui de la société hyperindustrialisée, avec ses mégapoles, avec des humains reliés en réseaux mais bientôt incapables de communiquer entre eux physiquement, certains sont plus avancés que d’autres. Et puisque la réalisation du paradis sur terre devient de plus en plus improbable, la solution proposée est d’écarter du revers de la main ceux qui sont le plus attardés sur la voie du Progrès.

Sous le joug productiviste, la vie humaine n’est pas cotée de la même façon à Wall Street et dans les slums de Kolkatta. Et l’écart se creuse.

 

Philippe Godard

 

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Le Monde Libertaire n° 1578

14 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA

Le Monde Libertaire n° 1578 du 14 au 20 Janvier 2010

 

«Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige. »

Albert Camus

 

Sommaire du Monde Libertaire # 1578 du 14 au 20 Janvier 2010

On connaît la chanson, par Fabrice, page 3

Pour Léa, par la rédaction, page 4

Dangers de 2010, par Pierre noire, page 4

Nouvelles des fronts, par Hugues, page 5

L’Iran voilé, par une féministe enragée, page 6

Camus…, par É. Vanhecke, page 7

Brèves de combat, page 8

Identité, par M. Desbois, page 9

Chômeurs de Rennes, UL de Rennes, page 9

Copenhague, l’après, par Mme de Pompadour, page 10

Danemark et réformisme, par N. Baillargeon, page 11

Le Québec antilibéral, par É. David-Bellemare et É. Martin, page 13

Lucy Parsons, par Jean, page 16

Les Provos d’Amsterdam, par T. Holterman, page 18

Des anarchistes, par M. Enckell, page 19

Voltairine de Cleyre, par Hélène, page 20

Vie du mouvement, page 21

Radio libertaire dans tous ses programmes, page 22

L’agenda de toutes les luttes, page 23

 

 

Editorial

 

 

En ce début 2010, pour faire dans le convenu consensuel, tout est bien gelé. Les salaires, le mouvement social, les hérauts des différentes boutiques syndicales représentatives, tout semble enfoui sous une épaisse couche de neige. On peine à y croire, seule la mort de Philippe Séguin a réveillé consensuellement tous les avis politiques. De gauche comme de droite, toutes et tous tapaient sur le vieux clou « les morts sont tous de braves types ».

 

De toutes façons, le « patron » de la CGT l’a dit : « Et maintenant au travail ! » À celles et ceux qui ont de la mémoire, ça rappellera le « retroussons nos manches » du militant communiste Maurice Thorez à la Libération pour aider l’effort national. Question : à l’heure de la baisse de popularité du locataire actuel de l’Élysée, le plus important syndicat de France (pour combien de temps ?) aiderait-il à remonter le tas de sable ? Voilà qui fera plaisir (sic) camarades de Conti, de Goodyear et autres Gaulois irréductibles. D’ailleurs, s’il faut y revenir, dans ces temps bien singuliers du XXIe siècle, les noms, les appellations, bref la sémantique, changent. Ce qui traduit ce qui se passe dans la réalité. On ne dit plus dans les milieux patronaux, représentant syndical, mais partenaire social…et cela depuis belle lurette.

 

Mais du côté partis de gauche, c’est pas mieux, voire pire. Qu’on en juge : pour le quotidien sans faucille ni marteau, on ne dit plus militant syndicaliste, mais « militant du mouvement social ». On l’aura compris, c’est pour préparer une nouvelle dynamique pour le front de gauche pour les régionales. « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes », ainsi se nomment les listes de ce qu’il conviendra d’appeler les habits neufs du Parti communiste. L’extrême gauche cherche des strapontins, les tactiques sont multiples, un coup la gauche avec pignon sur rue est un partenaire, d’autres fois non… Paraît aussi que les Verts partent à l’assaut du Parti socialiste.

 

Alors, attente des prochaines échéances électorales, ombres chinoises sur un mouvement social domestiqué, remake de la courroie de transmission léniniste, n’y aurait-il rien d’autre ? À la SNCF il se préparerait quelque chose pour la fin du mois. À la même date (20 janvier) en Guadeloupe, le collectif LKP appelle à la grève générale. Va-t-on attendre en France métropolitaine le retour médiatique pour renforcer les luttes ? Dans l’Espagne des années 1930, Garcia Oliver, militant anarchiste, parlait de gymnastique révolutionnaire. Certes, les temps changent, mais moins d’Élysée, de tapis vert, ça changerait pas mal de choses. Que viennent le printemps et le réchauffement des luttes !

 

 

 

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Communiqué de la F A

5 Janvier 2010 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Communiqués

La Fédération anarchiste soutien l'appel du ministère de la régularisation globale de tous les sans-papiers à une manifestation à Paris le 9 janvier et elle sera présente pour dénoncer l'exploitation dont sont victimes les sans-papiers.

Sarkozy et Besson mentent sur la situation des sans-papiers : ils
mènent une politique purement arbitraire, vouée à plaire à l'électorat
xénophobe. Cet arbitraire régularise certains et condamne d'autres. Cette politique a réinventé les camps de la honte, elle a aussi fait des morts.

Soyons raisonnables : revendiquons l'abolition des frontières et la libre circulation des êtres humains.

Fédération anarchiste

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