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suite de l'interpellation de deux enfants

27 Mai 2009 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Répression


Libé, Bordeaux, 26 mai 2009

Manifestation et réaction de la Mairie de Floirac après l'interpellation de deux enfants
DENONCIATION -Une cinquantaine de personnes aparticipéce matin à une manifestation devant le commissariat de Cenon pour dénoncer l
’interpellation de deux jeunes enfants mardi dernier, devant l’école Louis Aragon de Floirac. Ce rassemblement silencieux organisé par le SNUipp regroupait des enseignants, des parents d’élèves mais aussi de simples citoyens indignés par cette affaire. Hicham, 10 ans, et son petit cousin de 6 ans, soupçonnés d’avoir volé un vélo, avaient été emmenés au commissariat de Cenon par six policiers alors qu’ils sortaient de l’école. Hier soir, le Conseil municipal de Floirac dirigé par la députée-maire socialiste Conchita Lacuey a adopté une motion pour marquer «l’indignation des élus vis-à-vis des conditions dans lesquelles s’est déroulée l’opération de police, eu égard à l’âge des enfants concernés et au lieu de l’interpellation». Le texte condamne «les excès d’
une politique
sécuritaire basée essentiellement sur les statistiques et demande solennellement à Madame la ministre de l
’Intérieur de condamner les conditions de cette interpellation et de faire part au Conseil municipal des conclusions de l’enquête administrative.» La motion a été adoptée à la majorité des voix. Seuls les quatre élus de l’
UMP se sont abstenus.
S.L.


A Floirac, parents et enseignants veulent "tourner la page" des enfants interpellés
LE MONDE | 26.05.09 | 16h53  
•
  Mis à jour le 26.05.09 | 17h01
Bordeaux, correspondante

un grand soulagement de la direction, la rentrée à l'école élémentaire Louis-Aragon de Floirac s'est faite en toute tranquillité, lundi 25 mai. Sans grincement de dents ni battage médiatique. Seules les discussions des parents sous un ciel gris et la présence inhabituelle d'élus de la mairie à la grille d'entrée de l'école rappelaient l'affaire peu commune de la semaine écoulée, révélée en "une" de Sud-Ouest.
Deux cousins, Hamid, 6 ans, en CP, et Hicham, 10 ans, en CM1, soupçonnés de vols de vélo, avaient été emmenés, mardi 19 mai à la sortie des classes, sans leurs parents, au commissariat de police de Cenon, une commune mitoyenne. La mère d'une petite fille avait porté plainte dans la matinée, pour le vol de la bicyclette de sa fille deux jours plus tôt près de chez elle. Avant de contacter la police, cette maman avait demandé au directeur de régler le litige : "Je n'avais pas à intervenir, car cela concernait une affaire extérieure à l'enceinte scolaire", explique Olivier Billand, directeur de Louis-Aragon depuis cinq ans, après 20 ans d'expérience en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Il lui avait alors conseillé de se rapprocher des parents ou de porter plainte. Les deux enfants n'avaient jamais fait parler d'eux jusque-là. "Ils sont chouettes et on n'a jamais eu d'embrouilles ni avec eux ni avec leurs aînés", confie le
directeur au Monde, encore ahuri de ce qui s'est passé devant son établissement scolaire. Cette même matinée du 19 mai, il affirme avoir communiqué par téléphone à un policier qui "connaissait l'identité des enfants" les coordonnées des parents du plus jeune.
Au final, mardi après-midi, six agents en tenue et deux véhicules de police avaient fait le déplacement, postés dans la rue de l'école. Ils sont intervenus avec "beaucoup de discernement et d'intelligence", a défendu Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique. Il dit assumer "de A jusqu'à Z" cette affaire, un "non-événement" à ses yeux : "A partir du moment où nous sommes sur la voie publique, il n'est pas possible de monter d'autres dispositifs de procédure", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Ce jour-là, le directeur de l'école et le personnel enseignant n'ont rien vu à cause de la configuration de la rue, de la discrétion policière et de bâtiments préfabriqués à l'entrée de l'école. Après l'audition de deux heures en présence des parents, prévenus après l'arrivée au poste des enfants, le plus jeune a reconnu les faits. La mère d'Hicham, elle, furieuse et bouleversée de ne pas avoir été contactée plus tôt, conteste toujours les faits, attestation sur l'honneur à l'appui : un militaire d'une base aérienne girondine lui aurait donné le vélo. L'enquête judiciaire devra le confirmer.
Elle doit aussi répondre à la question que beaucoup se posent : pourquoi une interpellation devant un établissement scolaire alors que, selon le directeur de l'école, les policiers connaissaient l'identité et avaient le téléphone du principal mis en cause ? Michèle Alliot-Marie, a annoncé, vendredi 22 mai, une enquête administrative.
"Peu importe le fond, il y avait d'autres méthodes que l'interpellation", souffle, devant l'école, Hervé Droillard, le président FCPE des parents d'élèves de l'école. Ce lundi matin, dans ce quartier résidentiel, sur les hauteurs de la ville, d'autres parents s'interrogent aussi, même si tout le monde veut "tourner la page" : "Sans juger le fond, je trouve inquiétant qu'à la moindre plainte n'importe quel policier puisse intervenir et emmener des enfants au poste sans vérifier ni prévenir en amont les parents", s'inquiète Corinne Sales, ses deux enfants à côté d'elle, le troisième encore dans la poussette, tous les quatre, témoins de la scène policière. "Des choses bien plus graves passent souvent inaperçues."
Si l'école fait partie d'un collectif de parents et d'enseignants opposés aux réformes gouvernementales du primaire, elle n'a pas de mauvaise réputation, les élèves encore moins. A l'appel du Syndicat national des instituteurs (SNUipp), un rassemblement était prévu, mardi 26 mai devant le commissariat de Cenon.

Claudia Courtois
Article paru dans l'édition du 27.05.09

Dans l'article, on note "L'enquête judiciaire devra le confirmer"...

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