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Le Monde Libertaire n° 1572 du 12 au 18 Novembre 2009
Le Monde Libertaire n° 1572 du 12 au 18 Novembre 2009
« La résignation, mon ange, est un suicide quotidien. »
Honoré de Balzac
Sommaire
Ou le fric est roi les banksters sont les princes, par A. Somiador, page 3
Grand Paris sur la commode, par A. Laverdure, page 5
Impertinentes brèves, page 6
Identité nationaliste?, par P. Sommermeyer, page 7
Le Vietnam afghan, par E. Vanhecke, page 8
Mises en cartes, par M. Rajsfus, page 9
Une chute pas si claire que ça, par P. Sommermeyer, page 12
Darwin parmi nous, par P. Charbonnat, page 16
Ferrer assassiné à nouveau, page 17
Reich politique, par P. Matrat, page 18
Presse à la botte, par N. Potkine, page 20
Une vie mouvementée, page 21
La Radio sans maître, page 22
L'Agenda noir, page 23
Editorial
L’opinion – bonne fille – s’interroge. Vingt-quatre sénateurs menacés de perdre leurs électeurs de province et menés par un dangereux nihiliste du nom de Raffarin s’opposent à la suppression de la taxe professionnelle. Pas grave, coassent les courtisans, on aura leur peau en refaisant voter le Parlement croupion. L’opinion – intriguée – se passionne. Pasqua, Villepin et maintenant Chirac menacés d’emprisonnement. Retour d’honnêteté de la justice franchouillaude ? Vengeance froide du conduraptor ? Ou double pirouette, alliant plaisir de la vendetta et volonté de faire oublier la suppression prochaine des juges d’instruction ? Disparition qui justement sonnerait l’heure de la fin des procès aux riches et aux puissants définitivement au-dessus des lois applicables au populo.
L’opinion – écolo – s’inquiète. Si la sécurité est au bout du flash-ball contre les pauvres et du radar à lunettes sur les routes, il n’en est pas de même en matière d’électricité nucléaire. Areva, la main dans le pot de confiture, reconnaît avoir voulu vendre des réacteurs dont la sécurité d’emploi laisse à désirer d’après les autorités de sûreté franco-anglo-finlandaises. Y aurait-il deux sécurités, une pour le pouvoir, une autre pour les gueux ?
L’opinion – éclairée – est en liesse. On la gave avec l’anniversaire de la chute du Mur de Berlin où les stals prosoviétiques se sont mangé un bon camouflet. Les beaux démocrates, dans l’poste, applaudissent bien fort la victoire de la Liberté sur le Koumounisme et ses grosses athlètes qui prenaient rien que des drogues pour voler des médailles (comme chacun sait, à l’Ouest, on ignore tout de la nandrolone, de l’EPO, des testostérones et autres bêta-bloquants). En fait, bien des Allemands de l’ex-RDA ont cru pouvoir bénéficier de la relative tranquillité d’emploi et des services publics de l’Est et en plus du clinquant bling bling de l’Ouest. La néo-thatchérienne Angela Merkel se charge de les détromper.
Les anarchistes, quant à eux, sont tristes. Ils saluent Claude Lévi-Strauss, l’ethnologue centenaire, élégant de plume et humble de pensée, qui préférait le mode de vie frugal et libre des Indiens amazoniens à l’indécente pyramide de fric et de dominations des sociétés prétendument civilisées. Ils se marrent aussi les anars : il y a des psychiatres honnêtes qui dézinguent des militaires ; des chauffeurs de fourgon blindé qui pratiquent la récupération individuelle ; une cabale politico-policière, contre Julien Coupat, qui sombre dans le ridicule ; il y a des juges intègres dans le Finistère qui balayent de leurs arrêtés la réglementation félonne n’autorisant les délégués syndicaux qu’aux centrales ayant obtenu au moins 10 % aux élections professionnelles. Autant de bonnes petites claques contre les grosses puanteurs des latrines néolibérales. Titata !
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes
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En vente dans toutes les bonnes librairies et en particulier à la librairie
L’autodidacte 5, rue Marulaz à Besançon (ouverte le mercredi de 16h00 à 19h00
Et le samedi de 15h00 à 19h00)
Journée mondiale du débaptême
Si dieu est, l'homme est esclave ; or
l'homme peut, doit être libre, donc dieu n'existe pas.
L'idée de dieu implique l'abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l'humaine
liberté et aboutit nécessairement à l'esclavage des hommes, tant en théorie qu'en pratique.
Il faut observer qu'en général le caractère de tout raisonnement théologique, et métaphysique aussi, c'est de chercher à expliquer une absurdité par une autre.
-> Michel Bakounine, extraits de "Dieu et l'Etat"
Notre Père qui êtes saucisse
A la ferme, une fois par an, on tuait le cochon. La tradition voulait que le lendemain la grand-mère portât un chapelet de saucisses à monsieur le curé. Et puis la grand-mère mourut. Elle avait
quatre-vingt-quinze ans, cela ne surprit personne.
Alors, cette année-là, pour changer un peu, mon père, mon frère et moi, on tua le curé.
-> François Caradec, extrait de "Entrez donc, je vous attendais"
RECETTE POUR SE FAIRE DEBAPTISER
Remplissez bien les passages concernant les informations qui vous sont personnelles (nom, prénoms, adresse, date et lieu de
baptême) dans la lettre type ci-dessous. Adressez un exemplaire de cette lettre au responsable de la paroisse où vous avez été baptisé (le curé), un autre à l'évêché de cette paroisse (voire à
l'évêché de votre lieu de résidence actuelle : plus on les informe, plus ça les énerve !), et pour plus de sécurité, un autre aux archives de catholicité.
Laissez passer un mois. Si vous n'avez pas de réponse, même chose mais
en recommandé, avec accusés de réception. Attendez encore un mois. La réponse
et la copie de l'acte de baptême modifié doivent vous parvenir.
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Monsieur le curé,
Ayant été baptisé en l'église de -----------------------------------------------------, le ----/----/-----------, sous le nom de
-----------------------------------------------------------,
je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter sur le registre de baptême et en regard de mon nom la mention suivante :
« A renié son baptême par la lettre datée du -----/-----/-------------.
En effet, mes convictions philosophiques ne correspondent pas à celles
des personnes qui, de bonne foi, ont estimé devoir me faire baptiser.
Ainsi, vos scrupules de vérité et les miens seront apaisés, et vos registres
purs de toute ambiguïté.
Notez que légalement, les autorités religieuses ne peuvent refuser une
requête de débaptisation car ce refus serait passible de poursuites
judiciaires au même titre que toute secte. Par ailleurs, et au titre de la
réglementation de la Commission Nationale Informatique et Liberté sur
les fichiers (mêmes manuscrits), l'église doit me fournir à titre gracieux
une copie de l'acte modifié.
Dans l'attente de votre confirmation écrite et de cette copie, je vous
prie d'agréer, monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.
Nom, signature
Copies au responsable de la paroisse de baptême ainsi qu'à
l'évêché de baptême.
Il n’y a pas eu plus d’émeute à Poitiers le 10 octobre...
Il n’y a pas eu plus d’émeute à Poitiers le 10 octobre
que de socialisme en France en mai 1981
Quelques poubelles qui brûlent, quelques vitrines brisées (celles de banques essentiellement, ainsi que de Bouygues Télécom – le maître d’œuvre de la nouvelle prison à Vivonne –, et d’un journal local), quelques fumigènes, le tout mettant aux prises quelques dizaines de personnes avec la police pendant une petite heure, cela ne fait pas encore une émeute !
Une émeute, c’est, rappelons-le, un soulèvement populaire mis en œuvre par une partie importante et significative de la population dans un espace politique donné.
En revanche, l’intrusion policière couverte par le procureur de la République, à huit heures du soir, dans un lieu privé, bien après et loin du lieu de la manifestation, pour procéder au contrôle d’identité des 100 personnes présentes pour un débat, un repas et un concert (toutes choses qui ne purent avoir lieu de ce fait), cela ressemble fort à un état de siège interdisant toute réunion la nuit venue ! Tous et toutes au sol, mains sur la tête en plein air pendant cinq heures, cela n’est pas encore si banal que l’on ne puisse en faire grand état.
La journée anticarcérale du 10 devait être l’occasion – en profitant du transfert, prévu le lendemain, des prisonniers de la vieille prison de Poitiers vers la neuve de Vivonne, à quelques kilomètres – de poser la question cruciale de la prison dans une société où le sécuritaire et l’enfermement sont les deux pivots du maintien de l’ordre capitaliste.
Un premier débat s’est tenu en début d’après-midi, parfaitement introduit par une militante de l’Association pour le respect des proches des personnes incarcérées (ARPI). Il fut l’occasion d’aborder de multiples questions dans une ambiance d’écoute et de réflexion assez rare sur ces sujets particulièrement sensibles. Quel sens donner à l’abolitionnisme ? Quelle population croupit dans les prisons ? Dans une société « libertaire », quel sens aura la déviance ; faudra-t-il ou non « punir », pourquoi, comment ? Bref, autant de questions guère débattues en public. Une réussite.
Ensuite, départ pour la manif « festive ». Mais s’il y a eu problème alors, ce n’est pas tant dans les événements décrits succinctement plus haut – qui, répétons-le, ne furent en rien une émeute, et dont la responsabilité revient essentiellement aux forces de l’ordre – que dans l’ambiance qui y régnait. Des groupes de militants, ceux que nous appelons « hors-sol », ont, de fait, pris le contrôle de la manifestation, qui regroupait environ 300 personnes, imprimant leurs décisions, leur rythme, leur manière d’agir et leurs fantasmes à l’ensemble des manifestants (sans se préoccuper des retombées sur l’environnement local). A disparu alors tout souci d’expliquer le pourquoi de cette manifestation – pas de tract clair, pas de slogans lancés, des banderoles vides de toute inscription (!). Or, quand de tels messages sont absents, il ne reste plus que celui des vitrines brisées comme but en soi et unique non-message ! Comme si l’objectif de la journée, qui était de sensibiliser un peu une frange de la population à l’absurdité de la prison, devenait secondaire par rapport à, par exemple, l’inscription du slogan le plus imbécile de l’année : « La plus belle jeunesse est celle qui est en prison », ou encore à s’affronter avec la police. Bref, une ambiance pas trop démocratique (il n’est pas de démocratie que bourgeoise !) et un avant-gardisme rappelant de sinistres heures du gauchisme militaro que l’on croyait renvoyé aux poubelles de l’Histoire. Une manifestation où la peur et l’angoisse devant des visages figés par des masques et des uniformes sombres nous plaçaient aux antipodes des yeux dans les yeux et de la communication colorée et festive prévue.
Ce n’est pas la première fois que cela se produit, et il est urgent que les pendules soient remises à l’heure, afin que le sens des mobilisations en cours ne passe pas au second plan en nous faisant entrer dans un cycle permanent de violence-répression où notre énergie s’usera au nom de la solidarité (« malgré tout », puisque ce sera un choix forcé). Autrement, les sempiternelles obligations antirépressives risquent de devenir pour nous le pendant des journées d’action rituelles de la CGT.
OCL-Poitou
ocl-poitou@orange.fr
Le Monde Libertaire Hors-Série n° 37
Le Monde Libertaire Hors-Série n°37 du 09 juillet au 09 septembre 2009
« Les imbéciles professent des imbécillités comme les pommiers produisent des pommes »
Sommaire
Universités reprises en main, par D. Pinos, page 3
S’insoumettre plutôt qu’espérer, par M. Rajsfus, page 5
Trahisons syndicales, par Fabrice, page 8
Au bon temps de la Grève générale, par M. Chueca, page 9
Viande humaine, par J.-L. Sagot-Duvauroux, page 13
Pour une éducation vraie, par L. Ott, page 15
Servitude volontaire, par Moriel, page 19
On pille bien la terre ! Par J.-P. Tertrais, page 21
Sur les traces de l’Écologie, par P. Pelletier, page 25
OTAN, la bête se réveille, par N. Baillargeon, page 29
Anarchistes au Mexique toujours debout, par Bélial, page 31
Femmes, la lutte sera longue, par C. Granier, page 34
Un peu de poésie dans ce monde de brutes, page 36
Draguer la militante gauchiste, par E. Liebig, page 37
Prisons, sous les tsars comme ici, par J. Lesage de La Haye, page 40
Lettre à un ami, par R. Dadoun, page 44
Ils sont partout, les groupes anarchistes, page 45
Radio libertaire sur la FM et dans la toile, page 47
La Fédération anarchiste
La Fédération anarchiste est un groupement de militants politiques organisé sur le principe du libre fédéralisme (c’est-à-dire la libre association) garantissant aux groupes et aux individus qui la composent la plus grande autonomie afin de permettre le pluralisme des idées et des actions, dans le cadre d’un pacte associatif que nous appelons nos « principes de base » (disponibles sur demande). C’est notre outil de lutte qui doit être fonctionnel et rationnel. Nous rejetons en effet tout fétichisme d’organisation.
Pas de hiérarchie, donc pas de chefs chez nous! C’est à tous les militants et militantes qu’il appartient de faire progresser leur organisation. Nous ne reconnaissons pas la division dirigeants/exécutants, la participation effective des militants et militantes aux structures collectives de l’organisation est un principe d’éthique et de solidarité.
Ces structures fédérales sont: le Monde libertaire hebdomadaire, Radio libertaire, hier parisienne, aujourd’hui planétaire, et la librairie du Monde libertaire, à Paris également. En dehors de ces oeuvres fédérales, les groupes ont aussi des locaux, souvent des librairies, éditent des revues, menant ainsi leur propre activité au niveau local.
Les buts de la FA
Nous sommes pour une révolution radicale et globale, à la fois économique, sociale et politique; pour détruire la société fondée sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de consommation; pour la suppression de toutes les formes d’exploitation, de hiérarchie, d’autorité. Cette phase de destruction est nécessaire et c’est sans doute pour cela que certains ne voient ou ne veulent voir les anarchistes que comme des partisans fanatiques du désordre. Qu’ils regardent autour d’eux et qu’ils nous expliquent comment faire pire!
Les anarchistes sont, au contraire, partisans d’une société organisée d’une manière beaucoup plus rationnelle et logique que la jungle capitaliste ou les dictatures marxistes-léninistes. Il s’agit, dans le cadre d’une société libertaire, non pas de gouverner les hommes mais d’administrer les choses au profit de la collectivité tout entière.
Nous voulons construire une société libre sans classes ni État, sans patrie ni frontières, avec comme objectifs: l’émancipation des individus; l’égalité sociale, économique et politique; la liberté de création; la justice; l’éducation libertaire et permanente; l’organisation sociale sur les bases de la libre fédération des producteurs et des consommateurs (autogestion); la démocratie directe; une économie tournée vers la satisfaction des besoins; l’abolition du salariat; l’écologie; la libre union des individus ou des populations; la liberté d’expression; la libre circulation des individus.
Voilà en quelques lignes un aperçu de ce que veulent construire les militants et militantes de la Fédération anarchiste. Rendre possible l’édification d’un ordre social fondé sur l’entraide, la solidarité, sur le respect absolu de l’intégrité physique et morale de l’individu, voilà l’idéal qui nous anime et que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre pour un monde meilleur.
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Communiqué de l’Internationale des Fédérations Anarchistes
Communiqué de l’Internationale des Fédérations Anarchistes – juin 2009
samedi 27 juin 2009 (12h12)
La crise actuelle a des causes claires, dit-on sur de nombreux forums, l’avarice des capitalistes à vouloir gagner plus sans aucun contrôle et l’augmentation des prix bien au-delà de la valeur réelle des choses.
Maintenant, banquiers et patrons disent qu’ils n’ont pas d’argent pour assurer leur mission, donner du travail et financer. Cette situation nous amène à des taux
de chômage toujours plus élevés. Comme toujours, la classe des travailleurs endure les pires conséquences de la crise. Ces causes sont très similaires dans beaucoup de pays capitalistes, mais le commencement et l’intensité de la crise n’ont pas été les mêmes partout.
Nous ne pouvons pas oublier qu’avant que la crise éclate, le monde capitaliste a connu une longue période de calme. Dans nombre de pays, ces mêmes banquiers et patrons ont accumulé des fortunes immenses. Où sont passées les richesses produites par les travailleurs durant toutes ces années?
Pourquoi ne les utilise-t-on pas pour relever l’économie et donner du travail et de meilleures conditions de vie à tous ? Les Etats ont financé les banques et les entreprises avec l’argent de tous les contribuables. Ils nous volent à deux reprises, en s’appropriant la production, puis les impôts avec lesquels on finance l’Etat, et qui devraient être réinvestis dans la société.
On ôte le masque, tout pour les « maîtres ». A nous l’effort et la souffrance.
Le mode de vie des pays capitalistes n’est pas soutenable. La majeure partie de la population vit au-dessus de ses possibilités économiques, plongée dans l’endettement auprès des banques, dû à l’incitation des médias vendus ou à la solde des grands groupes économiques, qui nous convainquent que c’est ainsi qu’il faut vivre.
Nous devons changer le mode de vie capitaliste, en montrant aux gens la nécessité de rompre avec le système et ses modes de relations sociales, de travail et économiques. En le remplaçant par une société formée d’individus ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs. Une société à laquelle nous donnerons l’égalité comme fondement, la liberté comme moyen et la fraternité comme but.
Nous appelons tous et toutes à commencer la résistance contre le capital.
Et grâce à l’union, l’action et l’autogestion, à affronter le système pour le détruire et rendre possible la nécessité de la Révolution Sociale.
Secrétariat de l’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA)
Contre la répression, résistons !
Contre la répression, résistons !
Vous vous moquez d’une ministre menteuse sur un site web, vous risquez une convocation au commissariat.
Vous avez été voisin d’une personne qui s’est fait sauter avec une bombe artisanale, vous vous retrouvez en garde à vue avec la brigade « antiterroriste ».
Vous êtes présent dans nombre de manifs et vous avez été vu un jour sur un pont de chemin de fer, vous risquez six mois de prison préventive pour être
présumé membre d’une association à caractère terroriste.
Vous recevez un sms douteux, vous êtes convoqué six mois plus tard par la police.
Vous brandissez une pancarte mettant en cause (avec humour) le président de la République dans un rassemblement, vous vous retrouvez en procès et
risquez une amende.
Vous êtes un gazier en lutte contre le recul des acquis sociaux, vous vous faites arrêter avec des dizaines de vos collègues…
Tous les citoyens sont présumés innocents en droit mais la réalité montre qu’ils sont considérés comme a priori coupables, surtout s’ils n’ont pas d’amis bien placés. Le fichage massif de la
population n’est pas anodin, derrière une façade démocratique, le totalitarisme avance à grands pas. Les militants sont, quant à eux, considérés en permanence comme un danger, non pas qu’ils le
soient vraiment, mais au cas où ils le deviendraient. L’Etat vise à éloigner toute opposition politique et à écoeurer les militants repérés par ses services.
557 817 personnes se sont trouvées en garde à vue en France en 2008, soit près de 1% de la population. Les lois sécuritaires se succèdent régulièrement : rétention de sûreté, «
prévention de la délinquance », nouvelle loi sur la récidive… Toutes ces lois ne visent que très rarement les escrocs des beaux quartiers.
Le nombre de prisons augmente, mais elles sont toujours surpeuplées… et un tiers des détenus le sont en préventive. Le gouvernement se moque totalement
d’être dénoncé régulièrement par des instances internationales pour les conditions humiliantes de détention. Son objectif est apparemment de suivre
le modèle états-unien où les détenus ne sont plus seulement un millième de la population comme en France actuellement, mais 1 %, et sont une main-d’œuvre
réduite en esclavage. Les entreprises ne délocalisent plus en Asie ou en Afrique mais en taule ! Cela se passe en ce moment même, et cela nous concerne tous.
Il est bien évident que les quelques politiciens en course pour être calife à la place du calife ne sont pas moins peureux que l'actuel gouvernement à l’égard
des « classes dangereuses ». Il est non moins évident qu’on ne comptera pas sur les médias nationaux et régionaux pour dénoncer des atteintes aux droits
l’Homme ailleurs qu’en Corée du nord, à Cuba ou en Iran. C’est pourtant en France que cela se passe. Ce sont donc seulement les victimes et victimes potentielles de la répression qui peuvent
s’organiser pour à la fois rester vigilants et résister.
Fédération anarchiste
1er mai libertaire
Comme tout les ans le groupe Proudhon de la Fédération anarchiste appelle à manifester le
1er mai.
Rendez vous à 10h00 place de la Révolution.
Après la manif Apéro repas place Marulaz
Venez nombreux
Petit rappel le 1er mai c’est ça
Le samedi 1er mai 1886, à Chicago : cette date, fixée par les syndicats américains et le journal anarchiste "The Alarm" afin d'organiser un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures, aura des conséquences inattendue pour la classe ouvrière internationale. La grève, suivie par 340 000 salariés, paralyse près de 12 000 usines à travers les USA.
Le mouvement se poursuit les jours suivants. Le 3 mai, le meeting qui se tient près des usines McCormick donne ensuite lieu à des affrontements avec les vigiles privés qui protègent les "briseurs de grève". La police appelée en renfort tire sur la foule, provoquant la mort de deux ouvriers.
Le 4 mai, tout Chicago est en grève et un grand rassemblement est prévu à Haymarket dans la soirée. Alors que celui-ci se termine, la police charge les derniers manifestants. C'est à ce moment-là qu'une bombe est jetée sur les policiers, qui ripostent en tirant. Le bilan se solde par une douzaine de morts, dont sept policiers. Cela déclenche l'hystérie de la presse bourgeoise et la proclamation de la loi martiale. La police arrête huit anarchistes, dont deux seulement étaient présents au moment de l'explosion. Mais qu'importe leur innocence ; un procès, commencé le 21 juin 1886, se clôt le 20 août par sept condamnations à mort. Malgré la mobilisation internationale, quatre seront pendus le 11 novembre 1887 (Louis Lingg s'étant suicidé la veille, dans sa cellule).
Trois ans plus tard, en juillet 1889, le congrès de l'Internationale Socialiste réuni à Paris, décidera de consacrer chaque année la date du 1er mai : journée de lutte à travers le monde.
Le "1er mai" sera d'abord récupéré par les bolchéviques, puis par les nazis, et enfin par le régime de Vichy (en France), qui le transformera en "Fête du travail", sans jamais réussir totalement à lui enlever son origine libertaire.
Source : Ephéméride anarchiste : http://ephemanar.net
Mort d’Abel Paz
samedi 18 avril 2009, par
Écrivain espagnol et militant anarchiste
Né à Almeria en 1921, dans une famille d’ouvriers agricoles, sous le nom de Diego Camacho, Abel Paz (son nom de plume) est d’abord apprenti dans une usine de textile (1934). Il rejoint en 1935 le syndicat anarchiste Confederacion National del Trabajo (CNT-AIT). Quand éclate la guerre civile en 1936, il participe aux combats contre les troupes franquistes (au sein de la Colonne Durruti) jusqu’à la victoire de celles-ci, qui le contraint à s’exiler en France (1939). Comme tant d’autres réfugiés espagnols, il est enfermé en France dans des camps de prisonniers (Argelès-sur-Mer, Le Barcarès et Saint-Cyprien). En 1942, il rejoint en Espagne la guérilla anti-franquiste. Arrêté et emprisonné pendant plus de dix ans, il s’exile à nouveau en France en 1953, où il travaille dans une imprimerie jusqu’en 1977, date de son retour en Espagne. Il publie des livres sur la guerre civile espagnole. Il deviendra notamment le biographe de Buenaventura Durruti.
Il meurt lundi 13 avril 2009 à l’âge de 87 ans à Barcelone.
Grève générale
Campons sur nos revendications
Deux mois de grève en Guadeloupe, un mouvement qui s’étend à d’autres régions, la colère des universités, du corps enseignant, des hôpitaux... Des mouvements de grève contre les licenciements, pour des hausses de salaires...
La situation est explosive ! Le gouvernement le sait et joue la carte de la répression policière et du contrôle social diffus. Les syndicats majoritaires temporisent et cherchent à contenir les mouvements de révolte légitime.
Grève générale
Le mouvement en Guadeloupe montre la capacité d’organisations syndicales, associatives, sociales à se mettre d’accord sur un programme de revendications large et multiforme. Et il donne un exemple de grève générale. Pourtant, il aura fallu du temps pour que ce conflit bénéficie d’une écoute attentive. Il aura aussi fallu la mort d’un syndicaliste.
L’État a répondu par le mépris et l’envoi de gendarmes. Les médias ont véhiculé une image tronquée des enjeux et des protagonistes de ce conflit. La justice s’en mêle en attaquant un des leaders de l’opposition syndicale. Et pourtant le mouvement sort victorieux. Pourquoi ?
1. la grève générale est le meilleur moyen d’obtenir gain de cause ;
2. la plate-forme de revendications permet de mutualiser les colères, de fédérer les luttes ;
3. les barrages, les blocages et la pression mise sur le patronat sont autant d’actions qui mènent à la victoire.
En Guadeloupe, on ne s'est pas contenté de prêcher la convergence des luttes : on s'en est donné les moyens.
Et ces luttes ont à voir avec les émeutes en Grèce, contre la vie chère, contre un avenir bouché – seule perspective de l’exploitation touristique pour de riches voyageurs. Le chômage des jeunes est le principal ferment de cette révolte.
Est-ce que le chômage n’existe qu’en Grèce et en Guadeloupe ? Certainement pas ! Et les chiffres officiels le rappellent. Alors pourquoi la situation n’exploset- elle pas en France ?
La solidarité en actes
Les centrales syndicales nous traînent de journée « d’action » en journée « d’action » depuis des années. C’est à nous d’impulser des dynamiques unitaires et radicales.
Pourquoi ne pas installer des campements sur les places des villes en lutte, comme ça s’est fait au Mexique ? L’installation physique, géographiquement localisée et connue, permettrait la rencontre de personnes en lutte et la discussion. Ces lieux peuvent aboutir à des plate-formes de revendications et à la mise en place de structures de solidarité. Travailleurs, jeunes, retraités, chômeurs, étudiants... tous pourraient faire vivre de tels lieux, points d’ancrage et d’organisation des luttes et des solidarités.
Et c’est possible, dès le 20 mars, d’occuper des lieux dans les secteurs en lutte
(université, entreprises), d’y installer des « points infos » des luttes, d’ouvrir ces lieux à la population, d’en faire des points de convergence et de débats dès le week-end, d’organiser la résistance et la riposte au patronat et au gouvernement, et tenir ! Tenir 1 mois, 2 mois s'il le faut ! Organiser les caisses de grève, réquisitionner la bouffe dans les grandes surfaces, faire des barrages filtrants, bloquer tout et reprendre la gestion de nos villes, de nos entreprises, de nos vies.
Groupe Proudhon
Ne nous laissons pas terroriser par l'état
SI VOUS PASSEZ A PARIS CE WEEK END
Manif 31/01 Paris NE NOUS LAISSONS PAS TERRORISER PAR L’ETAT
Comme il l’a montré ces derniers mois, l’Etat, sous couvert d’antiterrorisme notamment, cherche à criminaliser toute forme de contestation, qu’il s’agisse de modes de vie alternatifs ou de participation aux luttes sociales. Gardes à vue, perquisitions, détentions préventives, violences policières. Tous les moyens sont bons pour faire taire celles et ceux qui luttent et résistent.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble du mouvement social à manifester le SAMEDI 31 JANVIER dès 15h00 de Luxembourg à Denfert Rochereau.
Fédération anarchiste, CGA, AL, CNT, SCALP