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Réunion publique avec Philippe Pelletier autour de son dernier livre

4 Mars 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Nouvelle date pour la rencontre avec CQFD

27 Février 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Ce sera finalement le lundi 13 mars à 20 h 30

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Nouveautés éditions du Monde libertaire

20 Février 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Nouveautés éditions du Monde libertaire

20 Février 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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Prochainement à l'Autodidacte

18 Février 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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NOTRE VENGEANCE SERA LA RÉVOLUTION DES FEMMES ! NOUS N'ABANDONNERONS PAS NOTRE COMBAT CONTRE LE FASCISME PATRIARCAL !

9 Janvier 2023 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Le vendredi 23 décembre, un homme de 69 ans a ouvert le feu sur le
Centre culturel d'Ahmet Kaya dans le 10e arrondissement de Paris. Trois
personnes ont été blessé.e.s et trois autres tué.e.s dont Emine
Kara, connue sous le nom d'Evîn Goyî, une militante féministe depuis
34 ans appartenant au Mouvement de libération des femmes kurdes. Née
en 1974 au Bakur (Kurdistan de Turquie), elle adhère au PKK en 1988
et devient une militante très engagée en Turquie, en Irak et en Syrie.
En 2014, après l'émergence de l'État islamique (EI) en Syrie, elle se
rend au Rojava, région autonome dirigée par les Kurdes et rejoint le
YPG (Unité de Protection du Peuple). Après la chute de l'EI en 2019,
elle est blessée à son retour en Irak. Elle prend, pour se faire
soigner, la route de l'Europe, puis dépose en vain sa demande d'asile
en France.

Le jour du massacre, le tireur arrive au moment où est prévue une
réunion d'une soixantaine de femmes kurdes. Celle-ci, finalement
décalée au dernier moment à cause d'un problème de transport,
portait sur la préparation de la commémoration du 10e anniversaire de
la mort de trois militantes kurdes de Turquie (Sakine Cansız, Fidan
Doğan et Leyla Söylemez), assassinées dans le même arrondissement de
Paris, le 9 janvier 2013. Si l'implication des services secrets turcs
(MIT) ne fait aucun doute, la justice n'a été jamais rendue. Avec
l'assassinat d'Amine Kara, c'est la deuxième fois en dix ans que des
militantes kurdes sont brutalement visées en plein cœur de Paris,
alors même que leur vie entière a été un combat contre le patriarcat
et le fascisme de l'État turc.

Ajoutons à cela les meurtres étatiques d'autres femmes kurdes par les
régimes capitalistes, autoritaires, racistes, nationalistes, misogynes
et homophobes. Au cours de ces dernières années, de nombreuses
militantes kurdes de la région autonome du Rojava dans le nord-est de
la Syrie ont été assassinées, soit par la Turquie, soit par l'EI. Ces
militantes ont été ciblées parce qu'elles étaient des « Kurdes »
mais surtout parce qu'elles étaient des « femmes ». Il y a quelques
mois, le 16 septembre 2022, Jina (Mahsa) Amini, une jeune fille kurde de
22 ans, est tuée par la police des mœurs en Iran. Son meurtre
déclenche un soulèvement dans les régions kurdes ainsi que dans
l'ensemble de l'Iran, connu actuellement sous le nom de Jin, Jiyan,
Azadi (Femme, Vie, Liberté), slogan scandé lors de ses funérailles.
Du début de ce soulèvement à aujourd'hui, des dizaines d'Iraniennes,
dont au moins quatre Kurdes (Minoo Madjidi, Kobra Shekhe, Sarina Saedi
et Freshteh Ahmadi), sont assassinées par les forces de répression de
la République islamique d'Iran. Ensuite, le 4 octobre 2022, Nagihan
Akarsel, membre de l'Académie de Jineolojî (la science des femmes en
Kurde) et rédactrice en chef de son journal, est tuée de treize balles
au Bashur (Kurdistan d'Irak) par l'État turc.

Appartenant à la plus grande nation sans État du monde (après les roms), les militantes
kurdes sont souvent victimes de féminicides et de violences
systématiques de la part des régimes qui les gouvernent, et ceci avec
la coopération des puissances colonialistes et impérialistes
mondiales. Pourquoi ? Pour la simple raison qu'elles développent une
tradition de résistance basée à la fois sur la question du genre, de
la classe et celle de la minorité ethnique et nationale.


Emine Kara, tout comme Sakine Cansız et Nagihan Akarsel, était à
l'origine du slogan « Jin, Jiyan Azadi » qui incarne les longues
luttes des femmes kurdes en Turquie ainsi que leur « révolution de
genre » dans « le mouvement révolutionnaire de libération ».
Héritier de ces pionnières, ce slogan s'est largement répandu au
Rojava pour atteindre le Rojhelat (Kurdistan d'Iran) ainsi que
d'autres régions du monde comme l'Amérique du Sud, l'Europe et
actuellement la totalité de l'Iran.

Le mouvement de libération des femmes kurdes, dont Amina Kara faisait
partie, a réussi à politiser des millions de femmes en Turquie mais
aussi dans d'autres régions du Kurdistan. Fondé sur le triptyque
écologie, féminisme et communalisme, leur militantisme a non seulement
féminisé l'espace politique mais a aussi en quelque sorte transformé
la société en fonction des rapports de sexe. La réponse nationale et
transnationale au combat de ces militantes kurdes a pourtant souvent
été la violence, la répression ou même leur élimination. Ce
mouvement de résistance est particulièrement visé car il représente
la plus grande menace pour le fascisme patriarcal dans la région.
Cependant, comme le rappelle la déclaration du Mouvement des femmes
kurdes en Europe (TJK-E) à la suite de la tuerie du 23 décembre : «
aucune attaque n'arrêtera l'avancement de la révolution des femmes,
notre colère discréditera les assassins. Le meurtre de la camarade
Evîn [Amina Kara] n'est pas accidentel. Les systèmes patriarcaux
pensent qu'en tuant les femmes, ils empêcheront leur lutte pour la
liberté [...] Mais, pour les femmes kurdes, la lutte est plus
importante que le pain et l'eau. »

Quelle que soit la forme de féminisme à laquelle nous nous
identifions, nous ne pouvons être indifférentes à un mouvement aussi
déterminé, dont les militantes risquent partout leur vie, même dans
les pays où elles émigrent comme réfugiées politiques. La justice
pour les camarades qui ont perdu la vie ne s'obtiendra que par une
solidarité transfrontalière des femmes, des féministes et des
minorités de genre, dans un contexte où la droite et l'extrême droite
de toutes sortes, de la Turquie à l'Europe, dominent le monde. Ces
militantes assassinées étaient des figures précieuses qui ont non
seulement contribué à visibiliser la cause des femmes en Turquie et au
Moyen-Orient, mais ont également encouragé les féminismes
révolutionnaires transnationaux.

Nous, en tant que féministes kurdes indépendantes du Rojhelat, nous
invitons les militantes du monde entier à condamner cette violence
systématique dont sont particulièrement victimes les femmes et à
manifester à leur manière leur solidarité avec le mouvement
transnational de libération des femmes kurdes.


SIGNATURE : COLLECTIF DE TAWAR

 

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A bas toutes les armées ! Rejoignez-nous le 11 novembre

7 Novembre 2022 , Rédigé par groupe Proudhon FA

 

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