La chute de la maison Tatcher
Le présent article est la reprise d’un texte publié dans le Monde Libertaire en 1991, intitulé « La Chute de la maison Thatcher », clin d’œil à « La Chute de la Maison Usher », la célèbre nouvelle d’Edgar Allan Poe. Le sujet fut également traité en 1996 à Radio Libertaire dans le cadre de l’émission « Les Chroniques du Nouvel ordre mondial ».
Lorsque Margaret Thatcher est élue Premier ministre du Royaume-Uni en 1979, on savait que c’était une conservatrice pure et dure qui arrivait au pouvoir, mais on ignorait qu’elle allait « essuyer les plâtres » d’un système politique et économique qui allait ravager la planaète. Aucun gouvernement jusqu’alors n’avait osé aller aussi loin.
1979, c’est une période charnière. Une époque est terminée, celle du keynésianisme, des « Trente glorieuses » et une nouvelle époque a déjà commencé à se mettre en place, sans qu’on devine encore l’ampleur des dégâts. On parlait déjà de « crise » car les tentatives des pays producteurs de pétrole de réajuster le prix du pétrole, d’une part (1974), et la révolution iranienne (1979), d’autre part, avaient quelque peu secoué le monde capitaliste, sans jamais réellement le mettre dans l’embarras, bien au contraire, mais le prétexte avait été trop beau pour ne pas le saisir au bond et faire pression sur les consommateurs par les hausses des prix et sur les travailleurs par les politiques d’austérité et de blocage des salaires.
La suite du texte intégral de l’article sur Monde-nouveau.net : http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/RL...
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Le Monde Libertaire n° 1703
Sème ta ZAD
Notre-Dame-des-Landes 13 avril
Sème ta ZAD Grande manif de mise en culture
Depuis le 16 octobre, la résistance déterminée à l'opération d'expulsion de la
Zone d'Aménagement Différée (ZAD) incarne un espoir : celui que nos vies, nos habitats, nos champs ne soient plus broyés par les logiques marchandes et par les visions stériles de l'aménagement
du territoire. Plus de 200 comités locaux de solidarité ont fleuri ces derniers mois, et ici ou là, du bocage nantais aux autres zones à défendre, nous voulons de nouveau envisager des
victoires.
Le 17 novembre, nous avons montré que malgré l'invasion policière, ils ne
pourraient pas vider la ZAD de ses habitant-e-s et que nous pouvions être 40 000 à revenir et reconstruire. Début janvier, une assemblée agricole lançait un appel à projets sur les terres de la
ZAD expropriées par Vinci pour remettre en place les potagers détruits et les démultiplier avec l'arrivée de nouveaux et nouvelles paysan-ne-s. Vergers, blés, légumineuses, poules et potagers...
une dizaine d'initiatives s'élaborent d'ores et déjà.
Le début du mois d'avril sera un moment charnière : la fin de la « commission de
dialogue » proposée par le gouvernement pour « mieux expliquer la nécessité de l'aéroport » signifiera le retour possible d'opérations d'expulsions de grande ampleur. En face, la dynamique
d'occupation de la ZAD, relancée le 17 novembre dernier, se tourne à présent vers des projets agricoles destinés à s'implanter dans la durée. La remise en culture, en masse, des terres
expropriées sera notre manière de tirer le trait sur un dialogue fantoche – et de célébrer les quelques mois passés à (re)construire, malgré l'incessante occupation militaire des routes du
bocage. Cette manifestation sera aussi une manière de prendre de l'avance sur d'éventuels travaux en allant s'installer sur une partie des terres menacées à court terme.
Cette manifestation sera le fruit de ce qui se compose progressivement entre
des paysans et des occupant-e-s venu-e-s s'installer pour défendre la zone : défrichage et occupation des terres maraîchères du Sabot en mai 2011, défense de la ferme du Rosier puis de la
Châtaigne à l'aide de plusieurs dizaines de tracteurs enchaînés en novembre, occupation in extremis avant sa destruction de la ferme de Bellevue fin janvier... Au-delà de ces quelques
dates emblématiques, la régularité des assemblées agricoles ainsi que les complicités nouées au quotidien, aussi bien autour d’un repas que derrière une barricade, ne cessent d’invalider les
catégories fermées dont use le pouvoir pour qualifier et diviser les opposant-e-s au projet d’aéroport.
Ce qui se joue aujourd'hui à Notre-Dame-des-Landes rappelle et renouvelle
l'histoire dense de certains mouvements paysans locaux au cours des décennies passées : liens forts avec les grèves et mouvements de 68, actions directes face aux diktats de l'industrie,
occupations de terre contre les « cumulards »...
Forte de ce terreau, la manifestation du 13 avril, en écho à la journée mondiale
des luttes paysannes en appelle à une communisation des terres et des pratiques. Nous entendons par là :
• Une forme de partage en porte à faux avec les grandes concentrations agricoles et les freins posés à l’accès au foncier
pour les projets d'installation paysanne.
• L'entraide, la mutualisation de moyens, d'outils, mais aussi les possibilités d'installations collectives
• Un dialogue fécond entre savoir-faire agricole traditionnel et pratiques expérimentales, entre professionnel-le-s et
paysan-ne-s hors-cadre.
• Des réflexions communes autour de la question alimentaire, sur une production autonome en rupture avec les logiques
agro-industrielles, sur les liens possibles avec Nantes et ses habitant-e- s.
• La capacité de relier la question agricole à des formes de vie, d'habitat et à des luttes sociales.
En pratique il s'agira, le 13 avril, de partir outils en mains en plusieurs
cortèges depuis les bourgs alentours et de converger sur la ZAD pour se redéployer en direction des différents projets et chantiers agricoles. Au programme et suivant les facteurs hydrométriques
: plantation de vergers, de haies et de bosquets aromatiques, pose de ruches, défrichage, repiquage de semis, installation de structures (serres, cabanes à outils...), drainage des terrains,
nettoyage des fossés, réparations des clôtures détruites durant les affrontements et balisage des chemins forestiers... Seront aussi prévus des foires aux semences, des expositions de variétés
anciennes et aujourd'hui clandestines, des discussions et ateliers autour des pratiques agricoles – et en soirée, des fêtes, bals et banquets.
Nous invitons donc à cette occasion tou-te-s les opposant-e-s au projet d'aéroport
à se mobiliser. Venez fêter le retour du printemps et montrons-leur qu’ici comme ailleurs, nous ne voulons ni de leur aéroport ni du monde qui va avec. Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre
stérile, là est notre force.
(Une liste de besoins plus précis liés aux diverses installations sera transmise quelques semaines avant la
manifestation)
En résumé :
• 10h rv. fourche en main pour plusieurs cortèges depuis les bourgs alentours pour aller occuper les terres et commencer les
chantiers
• À midi, chacun-e est invité à amener une tarte à partager.
• Le soir, bal et banquets
(plus d'infos pratiques, sur les rv, besoins matériels, l'accueil et autres à venir sur le site : https://
zad.nadir.org/semetazad )
Pour tous contacts : semetazad@riseup.net
Le Monde Libertaire n° 1702
Copinage
Dans le cadre d'un cycle de conférences et d'animations,
le CAC (Collectif pour des Alternatives au Capitalisme) présente :
réalisation : Julien Brygo, Pierre Carles,
Nina Faure, Aurore Van Opstal
Notre histoire
Antonio Ortiz
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol, combattant antifranquiste puis antifasciste.
Il naît le 13 avril 1907 dans le quartier de Poble Nou à Barcelone. Il quitte l'école primaire à 11 ans pour travailler comme menuisier. A quatorze ans (1921), il adhère au syndicat du bois de la CNT. En 1923, il rejoint le groupe affinitaire "Los Solidarios". Après la proclamation de la République (1931), il fait partie du comité syndical du quartier de Poble Nou et, en novembre 1932, est nommé président de "l'Union syndicale du Bois" au moment où éclate une grève importante des menuisiers ébénistes qui durera de novembre 1932 à avril 1933. Durant cette période (janvier 1933) se produit également le mouvement insurrectionnel qui lui vaudra d'être emprisonné avec d'autres grévistes. Il se lie avec Juan Garcia Oliver et rejoint, en 1934, le groupe anarchiste "Nosotros"et coordonne les groupes de défense confédéraux de Barcelone. En 1935, il est de nouveau emprisonné. Durant le premier semestre de 1936, il participe à de nombreux meeting à travers la Catalogne. Les 19 et 20 juillet 1936, à Barcelone, il participe à l'assaut contre les casernes.
Le 24 juillet 36, peu après le départ de la Colonne Durruti, il dirige la deuxième colonne de 800 combattant(e)s "Sur-Ebro" appelée aussi "Colonna Roja y Negra" (Rouge et Noire) qui prend la direction de Caspe sur le Front aragonais et qui libérera une partie de l'Aragon, permettant le développement des collectivités libertaires. En octobre 1936, il participe à la réunion décisive de Bujaraloz qui sera à l'orgine de la création du "Conseil d'Aragon" avec à sa tête Joaquín Ascaso (cousin de Francisco Ascaso). Après la militarisation des milices (imposée par les communistes), il dirige la 25 ème Division militaire. Mais, accusé d'abus de pouvoir, on lui retire le commandement en septembre 1937 (c'est surtout son opposition aux staliniens qui semble en être la raison). En décembre 1937, il intègre l'Ecole Populaire de l'Etat Major, puis prend la tête de la 24 ème Division à la Seu d'Urgell (Pyrénées catalanes). Mais en juillet 1938, il en est destitué alors que courent des rumeurs de son assassinat par les staliniens. Il passe alors en France avec Joaquín Ascaso et dix autres collaborateurs, fuite qui provoque de virulentes critiques de la part de certains dirigeants de la CNT qui l'accusent de désertion. On tente ensuite de l'empoisonner en France, avec Joaquín Ascaso.
Après la déroute républicaine, il est interné à partir de février 1939 dans les camps de concentration du sud de la France : St Cyprien, Le Vernet, et séjourne aussi à la prison de Collioure. Il est ensuite envoyé dans un camp en Algérie, à Djelfa, dont il sortira en 1942. Il s'enrôle ensuite dans l'armée de libération de De Lattre de Tassigny, et combat dans divers pays d'Afrique. Il sera décoré à plusieurs reprises. Il prend part au débarquement en Provence (le 16 août 1944) et à la Libération du Sud de la France, de la Vallée du Rhône, de l'Alsace et du Territoire de Belfort où il obtiendra une distinction du Général De Gaulle. Il poursuivra ensuite l'offensive anti-nazi en Allemagne sur Karlsruhe et Pforzheim, où il sera blessé et évacué.
Après la Libération, il se fixe à Saverdun, en Ariège, où il crée une scierie. Le 12 septembre 1948, il prend part avec Primitivo Gómez et José Pérez à une tentative de bombardement avec un petit avion de tourisme (modifié), de la tribune officielle que doit occuper Franco, à San Sebastián. Ils sont interceptés par des avions de chasse espagnols, mais parviennent cependant à revenir se poser en France. Après ce dernier baroud d'honneur, Ortiz s'exile en Amérique Latine, Bolivie (1951), Pérou (jusqu'en 1955) et au Vénézuela où, aux côtés des compagnons Joaquín Ascaso, Valeriano Gordo et Martín Terrer, il continue de militer. En 1966, il est secrétaire de la coordination de la CNT vénézuelienne. En 1987, il retourne à Barcelone.
Une biographie, réalisée en 1999 par José M. Márquez et Juan J. Gallardo, retrace la vie de cet anarchiste injustement méconnu : "Ortiz, général sans dieu ni maître".
Voir également le film portant le même titre.
Histoire du drapeau noir
Son apparition consignée remonte en fait à une révolte d'ouvriers terrassiers à Reims début 1831, qui le brandirent en signe de désespoir et de misère.
Le 21 novembre 1831, à Lyon, quartier de la Croix Rousse, débute "La révolte des Canuts" (ouvriers de la soie). La ville entre en insurrection après que la garde Nationale eut tué plusieurs ouvriers. Des barricades sont érigées et le drapeau noir fait son apparition avec l'inscription : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant".
Le 18 mars 1882, lors d'un meeting salle Favié à Paris, Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaristes, se prononce sans ambiguïté pour l'adoption du "Drapeau noir" par les anarchistes.
"Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions."
Louise Michel
La suite sur: http://www.drapeaunoir.org/