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services publics

10 Mai 2006 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA

C’est quoi les services publics ?

La notion de service public peut être étendue à volonté.
La première chose qui nous vient à l’esprit en parlant des services publics, ce sont la poste, les transports, l’école, l’énergie…Bref toute chose utile. Mais c’est oublier que les services publics ce sont aussi les prisons, l’armée, la police, la justice - ce que l’on nomme les fonctions régaliennes de l’Etat.

Une définition minimaliste tendrait à dire que les services publics sont les emplois occupés par des fonctionnaires. Alors peut-il exister des services publics sans fonctionnaire ? Si l’on regarde la société actuelle, on est obligé de répondre que oui. Le nombre de fonctionnaires ne cesse de baisser. Ils / elles sont remplacé.e.s par des vacataires, des contractuel.le.s ou pas remplacé.e.s du tout. Mais au rythme où vont les suppressions de poste, les privatisations, les restrictions budgétaires pourra-t-on encore longtemps parler de service public ?

La notion de services publics varie avec ce que l’Etat veut y inclure. Lorsque l’Etat produisait des voitures, c’était des services publics. Lorsque l’Etat était banquier, c’était des services publics (avec le Crédit Lyonnais dont nous payons toujours la note au profit du secteur privé).


Les services publics sont à nous. 
  

Les services publics sont payés par nos impôts ; et qui dit réduction des impôts pour les riches, dit moins de services publics pour la collectivité. Nous (avec notre argent) payons les infrastructures, les investissements de départ, l’entretien et l’Etat vend notre bien à des compagnies privées qui bénéficient d’un réseau (chemin de fer, routes, télécommunication) payé par l’ensemble de la collectivité. En cas de pépin, les entreprises privées pourront toujours demandées à l’Etat de payer la note avec nos impôts. C’est la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Voilà comment fonctionne le capitalisme. En plus de cela, nous devons payer une deuxième fois pour l’utilisation de ses services et l’Etat, lors des privatisations, nous revend une troisième fois des biens qui ne lui appartiennent pas.

Etant payés par nos impôts, nous devrions avoir notre mot à dire sur l’utilisation de notre argent. Pourquoi se doter d’une police municipale ? Pourquoi ne pas plutôt faire en sorte que les transports soient gratuits ? Pourquoi payer une armée destinée à tuer ? Pourquoi ne pas plutôt développer l’accès aux soins ?

Pour être égalitaires, les services publics doivent être gratuits.
Les services publics ont une définition juridique. Ils doivent garantir la continuité et l’égalité d’accès. On le voit lors des coupures d’électricité en cas d’intempéries. EDF met tout en œuvre pour ramener le courant et, quel que soit le lieu où l’on habite, nous bénéficions des mêmes avantages. Pourtant, nous savons bien que des gens ont des coupures d’électricité parce qu’ils / elles ne peuvent pas payer leur facture. Nous savons bien que l’accès aux transports publics est limité par le prix du billet. Nous savons bien que des gens ne peuvent pas se soigner convenablement, se loger décemment. Les anarchistes sont les seul.e.s à défendre la gratuité des services publics afin que l’égalité soit véritable.

Pour prendre le cas des transports, globalement, le prix des tickets ne couvre que le tiers des frais de fonctionnement. Si l’on enlève le prix et l’entretien des machines, le prix de l’impression des tickets, les contrôleurs etc. On arrive à équilibrer les budgets. Question de choix politiques !

Définir les services publics, le bien commun, le collectif. 

Aujourd’hui, on nous parle de rentabilité, de compétitivité, de privatisation, d’ouverture du capital, comme si les services publics devaient être rentables. Et d’ailleurs, c’est quoi la rentabilité ? Le fait qu’il n’y ait aucun accident de train fait partie du bien être collectif. On pourrait baisser le prix des transports en sacrifiant la sécurité. On pourrait voyager moins cher mais plus dangereusement (voir l’exemple de la Grande Bretagne). On peut privatiser l’énergie électrique et subir des pannes monstres, des lock out comme en Amérique et en Italie. En plus, les tarifs ne seraient pas plus accessibles quand on voit les accords que passent entre elles les compagnies privées afin de maintenir leurs gains financiers. Prenons le cas de l’Internet. De multiples compagnies privées se développent en cassant les prix mais n’ont pas les moyens d’assurer les services au client. Certaines compagnies disparaissent. D’autres cafouillent. Et tout le monde perd, enfin pas les gros actionnaires qui jouent avec l’argent comme ils jouent avec nos vies.

C’est dans les années 90 que des théoriciens « socialistes » ont défini que l’on était passé d’une période agricole à une période industrielle et que désormais nous vivions à l’heure des services. Il fallait donc tirer des profits de la vente de services, notamment les services à la personne. Ce qui s’effectuait dans la solidarité sociale (s’occuper des vieux, des malades, rendre service, garder les gosses) s’effectuera désormais par le biais du salariat. Et l’on voit bien toutes les mesures prises avec les différents chèques emploi services. Ce qui était un service devient un marché.

La bataille du vocabulaire a colonisé nos esprits au point de ne plus pouvoir penser le collectif comme un partage solidaire (en fonction des besoins de chacun.e). Nous croyons pouvoir choisir et assurer individuellement notre parcours de vie (assurance maladie, chômage etc. grâce à des mutuelles privées). C’est sans tenir compte de la réalité sociale qui nous place tous et toutes face à des risques non prévus. Et c’est surtout sans tenir compte de la vie des plus faibles, des plus précaires qui ne bénéficieront d’aucun choix et devront crever ou attendre la générosité, que les sectes religieuses s’empresseront de répandre en échange de leur foi.

Défendre les services publics et s’organiser.
Les manifestations de défense du service public restent importantes. Ce fut le cas à Guéret (en Creuse) mais aussi lors du référendum sur la constitution européenne, lors des mobilisations contre la directive Bolkenstein, etc. Les collectifs du Non se sont souvent transformés en collectif de défense des services publics. Il faut dire que ces militant.e.s sont souvent issu.e.s de la petite bourgeoisie, des fonctionnaires. Ils / elles sont impliqué.e.s dans les mouvements sociaux de type Attac, dans les mouvements alter-mondialistes. L’analyse de la situation peut nous être commune. Restent les moyens et perspectives que l’on se donne.

Nous pouvons donc, à partir de ces individus, créer des comités de travail afin de se réapproprier la gestion des services publics. Ces comités peuvent se coupler avec des comités de citoyen.ne.s, d’usager.e.s de ses services. Nous associerons alors une organisation d’industrie (les lieux de travail) et une organisation géographique (les localités : quartiers, villes et campagnes).


La défense des services publics, tout comme l’industrie en général, ne doit pas passer à côté du débat sur l’utilité sociale. Vaut-il mieux construire des TGV pour les patrons des grandes villes ou maintenir des lignes régionales ? Vaut-il mieux construire des autoroutes ou développer le ferroutage ? Vaut-il mieux avoir des centrales nucléaires ou des éoliennes ?

De même, nous avons vu que la notion de service public pouvait s’étendre à l’infini.

Si nous prenons une définition large : les services publics sont des biens collectifs qui se basent sur la solidarité et l’égalité et permettent d’accroître le bien être individuel et collectif, nous pouvons y inclure la santé, l’éducation, le transport, l’énergie mais aussi le logement, la culture, etc. Toute chose devant être gérée de la façon énoncée plus haut : organisation des travailleurs (syndicats, conseils ou comités) et organisation des citoyens (comités, associations ou collectifs).

 

Fred – gr Proudhon FA (Besançon)

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